Magiciens du Monde | fanfiction HP

2.1 : TOUSSAINT

Toussaint ne comprenait pas grand chose. Il était arrivé à dix heures à la colonie, comme le reste des vacanciers, et avait constaté avec indifférence qu'il dormirait encore une fois dans le bungalow Quong Po. Il était habitué de la MdM depuis déjà plusieurs années et ce n'était donc pas la première fois qu'il occupait la chambre de ce nom. En revanche, ses camarades de chambre, eux, changeaient chaque année.

Une fois le discours du directeur passé, il était donc allé à la recherche de son bungalow, dépassant avec amusement les attroupements de sorciers perdus qui ne savaient pas dans quelle direction aller. Le jeune français avait tranquillement marcher jusqu'à tomber sur son bungalow, qui était tout au bout du camp.

En passant la première porte d'entrée, il s'était extasié sur le paysage que lui offrait la fenêtre, mais il avait peu eu le temps de le contempler. Un jeune homme aux cheveux bruns bouclés et à la veste orange était sortie de la porte nommée Quong Po et l'avait salué de manière très enthousiaste.

Comme pris en otage par ce dénommé Cézar, Toussaint avait ensuite rencontré un autre de ses camarades de chambre, après quoi le brésilien leur avait proposé - ou bien les avait obligés - d'aller rendre visite aux filles du bungalow d'à côté. Les deux sorciers n'avaient pas osé le contredire, et voilà qu'ils se retrouvaient devant la porte Cliodna.

Finalement, cette dernière s'était ouverte, dévoilant trois jeunes sorcières, dont les origines paraissaient assez évidentes. La première, qui avait ouvert la porte, était probablement japonaise, et parut ravie de voir les trois garçons. La deuxième, se tenant juste derrière l'asiatique, arborait une tunique et une couleur de peau qui ne laissait pas de doute sur son appartenance à l'école d'Uagadou, en Afrique. Quant à la troisième, beaucoup plus effacée, ses cheveux roux et ses yeux verts avaient tout de suite alimenté l'hypothèse d'origines irlandaise - ou peut-être écossaises ?

— Ejiro ?!

En prononçant ces mots, Cézar avait complètement perdu ses compagnons de chambre, et cela semblait être le cas de la japonaise et de la rouquine, qui fronçaient maintenant les sourcils.

— J'y crois pas, tu es Cézar Medeiros ?! s'exclama la sorcière à la peau foncée.

— Vous vous connaissez ? questionna l'asiatique.

— On est correspondants, depuis quelques mois. Castelobruxo et Uagadou ont organisé ça pour qu'on apprenne à se connaître entre sorciers des autres écoles.

La sorcière qui avait ouvert la porte sourit, visiblement amusée par la coïncidence. Elle invita ensuite les trois adolescents à entrer dans leur bungalow.

— Enchantée, fit-elle en serrant la main du français. Je m'appelle Chihiro Ikeda. Je suis animatrice à la MdM. Et toi ?

— Toussaint Grandjean. Je viens de France. C'est la troisième ou quatrième fois que je participe à cette colonie. Vous êtes tous nouveaux ?

Le reste du groupe hocha la tête. Chihiro serra ensuite la main du troisième garçon, et Toussaint réalisa qu'il ne savait même pas son nom.

— Moi, c'est Nahuel. J'étudie à Ilvermorny.

— Bon, les garçons, je vous présente Oona et Ejiro, qui viennent toutes les deux d'Uagadou.

Le français pencha la tête, étonné. Visiblement, il avait eu tort sur les origines de la rousse. Même si son prénom appuyait encore plus sa théorie.

— En fait, a rectifié timidement Oona, je suis irlandaise. J'ai étudié à Poudlard, mais j'ai déménagé en janvier.

Toussaint admit intérieurement qu'il s'était fait avoir.

— Bon, donc si je résume, fit Chihiro, il n'y a que Cézar, Ejiro et Oona qui se connaissent ?

— En fait, on ne s'était jamais rencontrés, corrigea Ejiro en souriant en direction du brésilien. Mais on avait des photos.

— Ouais, c'est marrant qu'on se retrouve ici ! renchérit-il. Ça va être de bonnes vacances ! Mais, au fait, il ne manquerait pas quelqu'un ?

— Si, et dans chaque bungalow, confirma Nahuel. On n'est que six, alors qu'il y a quatre lits dans notre chambre. Et dans la vôtre aussi, je suppose.

— J'ai hâte de voir qui ce sera, lança Chihiro.

Les adolescents s'approprièrent un peu la pièce. Cézar et Ejiro discutaient près de la grande baie vitrée, le sourire aux lèvres. Toussaint adorait émettre des hypothèses sur les caractères des gens qu'il rencontrait, et il devina sans peine que l'africaine et le brésilien seraient ceux qui apporteraient une bonne ambiance dans le groupe. Nahuel avait visiblement commencé à essayer de tirer les vers du nez en ce qui concernait le programme, à la japonaise, qui ne se laissait pas faire. Et Oona, sûrement la plus réservée de toute la bande, les écoutait avec un petit sourire, assise sur un fauteuil. Le français décida d'aller à sa rencontre. Il s'assit sur le fauteuil voisin, et lança.

— Alors, si tu n'es à Uagadou que depuis le début de cette année, tu dois avoir assisté au Tournoi des Trois Sorciers, l'année dernière, je me trompe ?

La rouquine secoua la tête.

— Tu y étais, toi aussi ? questionna-t-elle.

— Evidemment que j'y étais ! C'était une occasion à ne pas rater, non ? Et même si je n'avais pas encore dix-sept ans, c'était génial d'y assister.

Oona baissa les yeux et Toussaint comprit que quelque chose n'allait pas.

— Tu as oublié comment ça s'est fini ? marmonna-t-elle.

Brusquement, le français se remémora. Comment avait-il pu oublier ça ? Effectivement, la dernière tâche ne s'était pas bien terminée, et un adolescent était mort. Comment s'appelait-il, déjà ? Le premier champion de Poudlard, qui était dans la maison des jaune et noir.

— Cedric était dans la même maison que moi, murmura la rouquine. Je ne le connaissais pas particulièrement, mais on avait des amis en commun...

— Je suis vraiment désolé, j'imagine combien ça a du vous bouleverser. Encore plus que nous, parce qu'on était étrangers, on comprenait pas tout à ce qu'il se passait...

Toussaint aurait voulu dire quelque chose de moins pathétique. Il aurait été impossible d'effacer la peine de la jeune sorcière, avec ou sans tous les mots d'excuse du monde.

— Ce n'est pas de votre faute.

Au même moment, Chihiro se leva et interpella le reste du groupe.

— Dites, je crois qu'il serait temps de retourner à la pyramide, pour la première activité !

Enthousiastes, les jeunes sorciers s'avancèrent vers la porte. Ejiro lança un regard amusé à Cézar, et déclara :

— Pour toi, j'ai bien peur que la première activité soit le nettoyage des toilettes !

D'après ce que le brésilien leur avait dit avant d'aller à la rencontre des filles, Toussaint savait qu'il était à l'entretien.

— Quoi ? Je croyais que tu faisais les espaces extérieurs ? remarqua Chihiro.

— Oui, grommela Cézar. Ejiro, arrête de dire des mensonges !

L'africaine pouffa et quitta le bungalow, suivie par l'américain, la japonaise et le brésilien. Toussaint s'apprêtait à suivre, lorsqu'Oona lâcha :

— Il faut que je prenne une veste. Allez-y sans moi, je vous rejoindrai.

— Je t'attends, répliqua le français.

L'irlandaise se dépêcha d'aller retirer une veste de sa valise, et rejoignit Toussaint dans l'entrée. Mais alors qu'ils allaient partir, la porte s'ouvrit dans un bruit fracassant, et ils s'immobilisèrent.