Chapitre 8 - Levi 📷

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Hier Aïdan, le frère de Livia, m'a appelé pour me dire qu'elle était réveillée et que je pouvais venir la voir aujourd'hui. Étant donné que nous sommes mercredi et que Julian n'a pas école, je partirais dès qu'il a fini sa sieste.

Je n'ai pas revu Aline depuis avant-hier, depuis quand on se trouvait chez Francisco. Elle rattrape sûrement le temps perdu avec Lucky. Mon téléphone sonne et le nom de la mère de Lucky apparaît sur mon écran. Je hausse les épaules et décroche. Peut-être qu'elle a des nouvelles.

-Levi , tu n'aurais pas vu Lucky ? Les filles sont de retour, mais pas lui ! Il ne répond pas au téléphone !

-Il doit être avec ma sœur, mais j'aurais pensé qu'il était chez vous.

-Avec ta sœur ?

-C'est une longue histoire, je lui laisse l'honneur de vous la raconter.

-Tu veux bien essayer de l'appeler s'il te plaît ?

-Je vais appeler Aline, elle répondra sûrement. Je vous rappelle juste après.

-Merci beaucoup Levi.

Elle raccroche, me permettant d'appeler ma petite sœur qui répond au bout de quelques sonneries.

-Allooo ? Commence-t-elle avec euphorie.

-Aline ? Tu es avec Lucky ?

-Ouaaais on va se marieeer ! On est en train de faire des gosseees ! Tu m'en veux paaas hein ?

-Aline tu as bu ?

-Un petit peuuu...

Je soupire en me demandant ce qu'ils peuvent bien faire. Lucky prend le téléphone des mains de ma sœur et prend la parole :
-C'est pas moi qui lui ait bourré la gueule !

-Lucky vous êtes où ? Tu réponds même plus à ta mère. Et pourquoi elle est défoncée comme ça ?

-On est parti une semaine à L.A. J'ai perdu mon téléphone et je connais pas son numéro. J'étais parti nous chercher de quoi manger, mais un livreur est arrivé dans la chambre avec une bouteille de vodka. Ce con s'est trompé de numéro !

Je soupire de nouveau et le salue avant de raccrocher. Je rappelle sa mère et lui explique la situation actuelle. Quelques minutes après la fin de ce troisième appel, Julian entre dans le salon en se frottant les yeux. Je le prend dans mes bras et embrasse son front en l'amenant dans la cuisine.

-Tu veux manger quelque chose ?

Il hoche la tête alors que je le pose sur un siège. Il bois une briquette de jus de pomme et mange des tartines de Nutella.

-On va voir Livia, hein papa ?

-Tu veux y aller maintenant ?

Il hoche vivement la tête et je nettoie les contours de sa bouche remplis de pâte à tartiner. On se rend tous les deux à l'hôpital, et Julian frappe à la porte tout sourire. Livia nous donne la permission d'entrer, ce que Julian fait énergiquement. Aïdan nous salue en sortant pour nous laisser seuls.

-Bonjour, la saluais-je en regardant le sol, légèrement gêné par la situation.

-Bonjour, répond-elle avec joie.

J'ose enfin poser mon regard sur elle et vois que son attention est portée sur mon fils qui remue dans tous les sens au sol en lâchant des cris de joie. Je l'ai jamais vu autant bouger ! Je pose ma main sur sa tête pour le maintenir sur place et il relève les yeux vers moi en cessant tout mouvement.

-Merci pour le rein, lance Livia.

-Merci pour mon fils, répondis-je.

On se regarde avant de se mettre à rire tant nos phrases étaient ridicules, mais je crois qu'on avait besoin de ça pour détendre l'atmosphère. Je prends Julian dans mes bras et m'approche de son lit.

-Voici mon fils Julian, lui présentais-je.

-Il est vraiment beau. Tu me fais un bisou ? Lui demande-t-elle.

Il répond positivement alors je m'avance à côté d'elle pour qu'il se penche et lui embrasse sa joue. Elle fait de même tout en souriant.

-Il m'a demandé tous les jours si tu étais réveillée, l'informais-je.

-C'est mignon. Tu viens avec moi ?

Il répond de nouveau par l'affirmative, ce qui fait que je le pose sur le lit à côté d'elle. Cette dernière le prend sur ses genoux toujours en souriant. Elle est à l'hôpital, elle vient de se réveiller d'un coma, mais elle sourit... C'est vraiment admirable. Julian retrouve la parole et lui dit tout ce qu'il a sur le cœur.

-Tu es mon héros maintenant ! S'exclame Julian. Merci t'es géniale ! Superman il est nul à côté de toi ! T'as des bobos ?

-Quelques-uns oui, un peu partout en fait.

-Et ça fait mal ?

-Il y a un bobo qui me fait plus mal que les autres, mais ils me font tous un petit peu mal.

-Il est où le bobo qui te fais le plus mal ?

-Julian, arrête tes questions tu veux ? Soufflais-je.

-Ne t'inquiète pas, ça ne me dérange pas. C'est celui dans mon dos qui me fait fort mal, mais c'est ce bobo qui me permet d'aller bien, grâce à ton papa. Elle relève la tête vers moi. C'était ridicule comme remerciement toute à l'heure, mais je suis sincère. Je n'ai pas de mots pour remercier ton geste qui m'a sans doute sauvé la vie.

-Tu as sauvé la vie de mon fils alors que tu ne le connaissais même pas, c'est moi qui devrait plus te remercier. Tu as risqué ta vie pour lui. C'était la moindre des choses que je pouvais faire. Donnant donnant comme on dit.

Elle hoche la tête et serre ma main en me remerciant tout bas. Aucun de nous deux n'a les mots suffisants pour remercier l'autre, mais nous nous comprenons. Nous ressentons la même gratitude envers l'autre.

Trois petits coups à la porte interrompent Julian qui avait repris ses éloges. Livia crie à la personne d'entrer et ce sont Chris et Annabelle qui entrent. Ils me saluent d'abord en demandant de mes nouvelles, ce que je fais également pour eux, puis se tournent vers le lit.

-Coucou mon futur mannequin, salue Chris.

-Laisse mon fils grandir avant de vouloir faire de lui une star.

-J'ai dit futur pas prochain !

Je soupire longuement, toujours réticent quant à l'idée de le lancer dans ce milieu.

-Comment va mon mannequin féminin préféré ?

-Je vais bien, répond Annabelle.

-T'es mannequin peut-être ? Cherche pas tu sers de décoration entre tous mes mannequins toi. J'ai déjà vu des plantes vertes bien plus belles que toi.

J'éclate de rire avec Livia. Ils ont un sérieux problème à toujours se casher entre eux, alors qu'il passe . On ne s'ennuie pas avec un patron comme lui au moins, il est sérieux dans son domaine, mais aussi très amusant.

-Je vais bien et toi le vieux ? Lance enfin Livia. C'est quoi cette béquille ?

-La ramène pas t'en as deux toi !

-Qu'est ce que tu as ?

-Ils ont diagnostiqué que j'avais un problème à la jambe que j'ai toujours eu, l'impact n'a fait que d'empirer les choses.

-T'es sûr que c'est pas un problème mental qu'ils t'ont détectés ? J'interviens.

-Mort de rire, je viendrais cracher sur ta tombe sale gosse.

-Si tu meurs pas avant moi. Dans ce cas-là je me ferais un plaisir d'aller y cracher également.

Livia secoue la tête amusée. Autant ajouter un peu de gaieté dans sa journée, et je suis certain que cette visite de la part du patron lui fait plutôt plaisir. La mienne aussi finalement, vu comment elle semble apprécier mon fils toujours assis sur ses genoux. Je suppose qu'elle aime beaucoup les enfants, comme l'avait dit Aïdan, sinon elle ne l'aurait pas sauvé et ne serait pas si joyeuse de le voir. Julian ne va plus la lâcher, il vaudrait mieux qu'elle aime les enfants.

Mannequins persécutésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant