« ... Quatre boîtes de poupées Barbie, deux nouveaux ballons de basket et trois de football, un nouveau kit de coloriage, les jeux de société sont... là ! Et pour finir, j'ai enfin reçu les nouveaux Playmobiles qu'Eden me demande depuis deux semaines ! ».
Je fais toujours un rapide contrôle à chaque fois que je vais voir les enfants. Tout simplement pour m'assurer que rien ne manque, sachant qu'on ne regroupe pas toujours tout au même moment. Je libère un peu de temps chaque soir avec mon responsable des achats pour voir ce que je pourrais prendre et on choisi des jouets que je n'ai pas encore apportés. Enfin, on essaie du moins parce qu'il n'y a pas souvent de nouveautés, mais on tente au moins de réapprovisionner les stocks.
Je fais un signe en direction de Valentin pour lui faire savoir que je m'en vais et emporte avec moi le carton que je viens de remplir. Tous les samedis après-midi, j'abandonne le magasin et pars retrouver la MECS qui se situe à deux rues de chez moi. C'est un établissement social qui est spécialisé dans l'accueil temporaire des mineurs.
Quand j'étais enfant, j'avais un jouet auquel je tenais énormément. A vrai dire, je n'avais que celui-là. Un jour je l'ai perdu et je me suis fait une promesse : « Si j'arrive à m'en sortir, je ferai en sorte qu'aucun enfant ne subisse ce que j'ai vécu ». Pour être honnête, je pensais pouvoir faire autre chose que mon boulot actuel. Je dirige un magasin de jouets. C'est un travail qui me plaît énormément mais... Dans le fond, il ne me passionne pas beaucoup.
Par contre, lorsque je vais rendre visite à toutes ces petites têtes au foyer, j'ai l'impression de revivre. Comme si je retenais mon souffle toute la semaine et qu'une fois arrivé le samedi, je respirais à nouveau. C'est peut-être ingrat de réagir comme cela quand on sait d'où je viens. Mon ami Pierre a du mal à me comprendre. Il travaille en tant que vendeur dans le magasin que je gère et il rêverait d'avoir mon poste. Alors il ne comprend pas pourquoi je ne suis pas satisfait avec ce que j'ai. Comment lui expliquer ce que je ressens ? Et est-ce que j'en ai réellement envie ? Personne n'a besoin de savoir.
« Harry est là ! Harry est là ! »
J'ai à peine le temps de pousser la porte avec mon pied que quatre marsupilamis me sautent dessus. J'avance avec difficulté vers la première table que je croise et dépose le carton. Ils se précipitent dessus pour voir ce que j'ai apporté.
« Hé, dites donc les mômes ! Vous n'avez pas oublié quelque chose ? »
Ils se regardent tous et l'une des demoiselles comprend.
« BONJOUR HARRYYYY ! »
J'ai le droit à une pluie de bisous collants et baveux dans la seconde qui suit. J'ai l'air de m'en plaindre dit comme ça mais ce n'est pas le cas, j'adore les enfants et ils me le rendent bien. Ce sont les seuls avec qui je me sens à l'aise, avec qui je peux être moi-même et sans avoir peur que l'on me juge.
Je laisse les enfants retourner à leur quête aux trésors dans la boîte que j'ai apportée et me dirige vers les animateurs présents aujourd'hui.
De là ou je suis, j'aperçois deux adultes en pleine discussion qui gardent un œil sur les enfants présents dans la pièce. Bethany m'adresse un grand sourire avant de m'inciter à venir vers eux. Cette demoiselle est magnifique, elle a de longs cheveux bruns, des yeux bleu-gris à couper le souffle et des courbes à faire jalouser toutes les femmes qu'elle croise. Ce que j'aime chez elle, c'est son naturel et sa simplicité.
« Salut beau brun, on n'attendait plus que toi. »
Je lui embrasse la joue et me retourne vers la personne à ses côtés et... Ah ouais... C'est qui ce nouvel éducateur ?!
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Annonce ton jeu
FanfictionHarry est responsable d'un magasin de jouets et profite de son statut pour offrir un peu de bonheur aux enfants de la MECS. Quand Louis, le nouvel éducateur du centre, le rencontre, il semble avoir quelque chose contre lui.