Je lui assenai alors un violent coup de genou dans les parties intimes, ce qui le fit se plier de douleur.
Je me relevai en titubant un peu, alors que Smith était en train d'agoniser sur le sol. Je crachai le peu de sang présent dans ma bouche par terre, avant que celle-ci ne s'étire en un léger rictus :
"On dirait que j'ai gagné." Lâchai-je, une lueur de triomphe dans les yeux.
Smith, lui, n'apprécia pas ma déclaration, mais, trop occupé par sa propre douleur, il se contenta de me jeter un regard encore plus assassin que précédemment. Je m'avançai lentement vers Raven et Grimaldi pour m'asseoir sur le banc duquel ils venaient de se lever par choc.
En effet, ils nous fixaient tour à tour, Smith et moi, la bouche grande ouverte et les yeux écarquillés. Une fois assise, je remarquai que Brenda aussi nous fixait.Me fixait.
Tout comme les trois autres présents avec elle et qui s'étaient arrêtés dans leurs exercices pour me voir mettre K.O. ce prétentieux de Smith. Je pense que leur choc n'était pas tant que ça dû à ma victoire, mais plutôt à la façon dont je m'y étais prise pour la remporter.
Une technique élémentaire.
La perturbation et la surprise.Comment pouvais-je perturber Smith plus que ça ? Par quelle autre action pouvait-il être le plus surpris ? A quoi ne pouvait-il donc pas s'attendre ? C'était le moyen le plus rapide, et que je pensais -visiblement avec raison-, le plus efficace. J'avais vu l'occasion se présenter, et je l'avais saisie.
Rien de plus élémentaire.
Le procédé avait été simple, à la seconde même où mes lèvres s'étaient posées sur les siennes, il avait paniqué. « Qu'est-elle en train de faire au juste ? » Et le temps de se poser cette question, c'est le temps passé garde baissée.
C'est le temps que j'ai pris pour lui asséner ce qu'il fallait, où il fallait.
C'est le temps de ma victoire. Dont je n'étais pas peu fière. En effet, j'avais gagné, mais sans utiliser de techniques spécifiques de combat, j'avais agi comme quelqu'un qui joue de sa rapidité et de son agilité plutôt que comme quelqu'un de technique et de fort bien entraîné. Ce que je suis en réalité bien sûr.
Mais au moins, un fait avait été établi : j'avais de la ressource. Quittes à passer pour quelqu'un de fourbe. Mais au pire, que pouvait bien dire Smith ? Pas le droit de taper ici ? Parce que tes ennemis vont se gêner peut-être ? Il passerait juste pour un pleurnichard faible.
Ce qu'il ne voudrait absolument pas que les autres pensent.Le silence ambiant suite à ma victoire commençait à devenir pesant. C'est Emma qui le rompit :
"Bon bah, bravo Phoebe, t'as gagné !" Me dit-elle, un sourire de soutien aux lèvres.
Les autres semblèrent se reprendre et Raven secoua sa tête :
"En effet Phoebe, tu as gagné, bravo." Chuchota-t-elle, encore sous le choc.
"Mademoiselle Williams, vous êtes décidément pleine de ressources..." Me lança Brenda, de là où elle se trouvait. "Maintenant Raven, appelez un médecin. M.Aubry de préférence."
Gabriel. Le Directeur du Département Scientifique ? Que de beau monde pour Smith. Mais j'étais tout de même contente de le recroiser, j'adorais littéralement cet homme.
Il n'était tombé dans aucuns de mes pièges la première fois que l'on s'était vu, et son détachement ostensible me faisait beaucoup rire. J'entendis de loin Raven passer son appel sur un téléphone spécial semblable à ceux qu'Emma et moi avions reçus également. Alors que Smith tentait de se redresser en retenant sa douleur, Raven alla l'aider. Elle lui marmonna des choses rassurantes et lui, il continuait de me fixer avec son regard meurtrier tandis que moi, je lui souriais de la façon la plus hypocrite possible.
Au bout de quelque minutes, la porte s'ouvrit, et Gabriel entra. Il salua poliment Brenda avant d'avancer vers nous, il fit la bise à Raven et se pencha sur Smith.
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Espionnage : Black Wave
ActionIronie du sort. C'est l'expression la plus adaptée que j'ai trouvée pour décrire l'aventure dans laquelle j'ai été forcée d'embarquer... Alors que j'aurais pu continuer à faire mon travail, il a fallut que des convictions oubliées depuis longtemps...