Dans l'ascenseur remontant au rez-de-chaussée du Central, là où se situe la Cafétéria et, selon ma théorie, les importantes instances du Complexe, la tension de toute l'unité était palpable.
Cette histoire de Symboles nous avait tous intrigués, autant par le fait de ne pas comprendre le sien, que de ne pas connaître celui des autres. Moi-même j'avais du mal à comprendre ma vague. Cette histoire de cloisonnement était surtout le plus étrange pour les autres. Ils ne comprenaient pas, sauf Eliott peut-être, l'intérêt de se cacher des choses. Bien que nous ne nous soyons rencontrés que quelques jours auparavant, nous étions tous embarqués dans une histoire plutôt... Inhabituelle. Et la cohésion de notre équipe devait être quelque chose, une base sur laquelle nous pourrions nous appuyer. Enfin, sur laquelle les autres pourraient s'appuyer.
Je n'en avais nullement besoin. Je devais simplement gagner la confiance des membres récalcitrants à ma personnalité.Quand le léger tintement d'ouverture des portes se fit entendre, je fus la dernière à sortir. En fait, j'avais hésité à profiter de ce bref temps de répit pour explorer le Complexe seule, sans guide. Je devais me faire ma propre opinion.
J'avais pour habitude de penser qu'un guide choisit son circuit, ce qu'il montre. Seule, je vois ce que j'ai à voir. Mais je m'étais ravisée au dernier moment en remarquant les scans d'empreintes digitales incrustés dans les boutons de l'ascenseur.J'étais persuadée que, combinés aux minuscules caméras présentes également, mes déplacements seraient bien surveillés, enregistrés, et surtout, que l'accès à certains endroits me serait –évidemment- interdit. Notamment l'accès aux étages supérieurs du Central.
Je sortais donc tranquillement de l'appareil et pris, comme tous les autres, la direction de l'Aile Est.
Après avoir à nouveau traversé le dédale de couloirs et repris un ascenseur, nous retrouvâmes nos chambres. J'aperçus Eliott et Grimaldi tourner avant moi pour rentrer dans la chambre numéro 24, Leblanc continuer jusqu'à la chambre numéro 30, et Smith s'arrêter devant la porte portant le numéro 33.Une fois rentrées dans notre chambre, Emma m'assaillit à nouveau de questions.
"Alors ! C'est quoi ton symbole ? Tu l'as compris ? Moi non. Et ceux des autres c'est quoi à ton avis ?"
"Attend attend, déjà, on nous a dit de ne pas les divulguer." Commençai-je,
"Et depuis quand au juste, toi, tu te préoccupes de ce qu'on peut faire ou pas ?" Renchérit Emma, moqueuse,
"Depuis jamais ! Mais c'est pas ça le problème, c'est pour la sécurité. C'est comme ça et c'est tout !" Continuai-je, imperturbable.
A vrai dire, je ne savais pas s'il y avait des micros ou des caméras dans la chambre, ou quelque moyen d'espionnage que ce soit. Je ne voulais donc pas prendre le risque de désobéir à un ordre si simple. Pas dès maintenant.
Mais d'un autre côté... Si je n'obéissais pas et que ça se savait par un moyen d'espionnage, alors je serais fixée.
J'inspirais un peu avant de reprendre. Je devrais faire plus attention à prévoir mes plans plus à l'avance.
"Nan je rigole ! Le mien c'est une Vague. Et toi ?" Clamai-je, goguenarde.
Les yeux d'Emma brillèrent de malice avant qu'elle ne me donne sa réponse.
"Un œil." Me répondit-elle simplement, en haussant les épaules. "Mais j'ai aucune espèce d'idée de pourquoi." Continua-t-elle cependant.
Je réfléchissais tranquillement à la question, préférant m'intéresser au symbole d'Emma qu'au mien.
Je ne connaissais ni les codes du Complexe, ni ceux des symboliques des choses. Je ne pouvais donc que me fier à mon instinct et à un minimum de logique.
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Espionnage : Black Wave
AcciónIronie du sort. C'est l'expression la plus adaptée que j'ai trouvée pour décrire l'aventure dans laquelle j'ai été forcée d'embarquer... Alors que j'aurais pu continuer à faire mon travail, il a fallut que des convictions oubliées depuis longtemps...