Tous les événements de la vie sont déterminés par des choix, j'en ai fait un mauvais et ça m'a emmené en prison, c'est aussi simple que ça. Je m'appelle Wazy Maz et j'ai 25 ans et je viens de finir ma condamnation qui était de 5 ans de prison ferme dans le centre de détention de Persli-sur-Seine. On peut donc effectivement dire que j'ai gâché un cinquième de ma vie et une bonne partie de ma jeunesse dans cet affreux bagne.
Vous vous demandez bien ce que je fous là et vous vous dites surement que je suis un dangereux délinquant si j'ai passé autant de temps dans ce lieu mal fréquenté. Pour être honnête, je ne suis pas d'accord avec cela, certes j'ai fait des erreurs en faisant des choses que le droit français ne permet pas dans mon passé mais j'ai fini mon temps de punition. Je sors du coin, j'ai payé pour mes erreurs du passé maintenant je suis quitte avec la société je peux aller de l'avant et essayer de me réintégrer à la société que j'ai quittée il y a trop longtemps.
Je suis un mec pas bien dans ma peau, peut-être parce que je ne sais pas ce je veux faire de ma foutue vie. C'est dur de faire des choix quand tu ne sais pas vraiment qui tu es, mais maintenant que j'allais sortir de cet infâme lieu. Je devrais me retrouver face à mes responsabilités pour survivre et tenter de redevenir normal aux yeux des personnes de l'extérieur. Remarquez l'avantage de la détention, c'est que je me suis laissé un délai de 5 ans supplémentaire, un peu comme si tu stressais d'avoir ton bac et tu te fais choper en train de tricher. Cela te permet d'être tranquille pour 5 ans parce que tu n'as pas le droit de le passer.
Bon, du coup le geôlier m'a indiqué que ma peine était finie, il fallait donc que je me barre de ma cellule. Ce n'était pas une question mais un ordre, je n'étais donc pas encore libre, je dépendais encore de la prison. Je ne serai un homme libre que quand mes pieds seront hors du sol de cet endroit peu fréquentable. La liberté elle est enfermée dehors, dès qu'on entre dans la prison on doit lui dire adieu, c'est triste, mais c'est comme ça, tout le monde ici le sait. À l'extérieur, les choix c'est toi qui les fais tant que c'est légal alors qu'ici tu n'as pas le droit d'en faire, tu subis. Les seules personnes habilitées à faire des choix sont les gardiens. On est plus considéré comme des adultes, on est redevenu des enfants qui ont besoin de supérieurs pour faire des actions. C'est un peu comme une dictature où on dit au revoir à la liberté sauf que nous on l'a mérité contrairement aux habitants d'une dictature.
Je suppose que mes camarades de cellules pensent que je ne serais pas une lourde perte. Je me dis qu'ils doivent se réjouir qu'il y ait une victime des décisions de la justice en moins, dans la cellule, ainsi ils auront plus de place. Vous savez la surpopulation est très présente en prison. Dans ma maison d'arrêt, il y a jusqu'à huit personnes dans une cellule initialement prévu pour quatre personnes. Pour combler le surnombre de population dans l'établissement, on mettait des matelas sur le sol. Les prisonniers qui ne dormaient pas dans les lits, en hauteur n'avaient pas de chance. Il dormait dans des matelas au contact permanent avec le sol, c'est pourquoi il devait lutter contre les rats et les souris. Comment veux-tu dormir dans cette situation sachant que si tu le fais tu te feras grignotais par ces rongeurs.
Ces bestioles sont révélatrices de l'état du lieu. L'odeur ici est nauséabonde à cause de la saleté omniprésente et de la crasse qui s'accumule un peu partout. Tout ce qu'on voit est synonyme de ténèbres avec la faible luminosité présente dans nos cellules et les bruits qui sont uniquement des claquements de portes ou des télévisions qui sont allumé à longueur de journée.
Les prisonniers eux, je n'ai jamais cherché à avoir un lien en effet, je suis un associable que ça soit avec n'importe quelle personne, je ne sais pas si c'est un choix ou ma nature, mais je suis comme ça depuis tellement longtemps que je ne me pose plus la question sur mon étrange nature. C'est vrai que moi, je n'ai de lien avec personne dans ou en dehors de la prison. J'ai jamais eu la chance ou la malchance de connaître mon père. Contrairement à ma mère avec qui j'ai grandi, d'ailleurs, je ne sais pas ce qu'elle est devenue depuis que j'ai fugué à 16 ans.
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La clause de confidentialité
RandomUne personne sort de prison et essaie de se réintégrer en société. Il s'apercevra que ce n'est pas une tâche simple.