Jeudi, nous sommes jeudi. Un jeudi ordinaire, sans histoire spécial. Un jeudi qui ressemble à tous les autres jours de ma semaine, de ma vie.
Je suis au self, comme chaque jour, avec mes amis. Aujourd'hui c'est frites, cordon-bleu, pas très diététique mais très bon pour le palet.
Nous sommes à table et nous discutons de tout et de rien. Comme à mon habitude, je prend plaisir à regarder mon surveillant et comme à leurs habitudes, mes amis en profite pour me charier. Je ne leur en veux pas, je souris même, ceux qui depuis maintenant 1 an et demi se fait rare pour moi.
Il y a 3 ans mon frère, Dave, c'est engagé dans l'armée, un petit boulot, comme il disait. Et il y a 1 an et demi, il a été emmené sur une mission, ailleurs, dans un autre pays. Toutes les semaines il appel, soit ma mère, soit ma soeur, soit mon père, soit moi pour qu'on puisse transmettre des nouvelles. Cette semaine, c'est mon tour, alors je suis très pressée qu'aujourd'hui et demain se finissent, je suis impatiente mais pour autant toujours pas heureuse, la peur sûrement.
Cette peur, chaque jours elle grandi. Même avec le soutient de mes amis et de ma famille ainsi que les appels de Dave, elle est ancrée en moi et ne veut pas me lâcher, alors j'ai laisser tomber, j'ai arrêté de sourir et j'attend qu'il rentre. J'attend, c'est tout ce qu'il y a à faire.
-SHHUUUIIITT!
Un très fort et très long sifflement me fait sortir de mes pensées. Je relève la tête vers un attroupement qui a commencé à se créer là d'où venait le sifflement. J'entend vaguement mon surveillant parler, il à l'air d'essayer d'avoir une conversation calme avec un autre homme qui lui, au ton de sa voie, à l'aire pressé et décidé.
Comme tout le monde, piquée par la curiosité je m'avance. Je fais un pas, deux pas. Je me rapproche lentement pour pouvoir suivre leur conversation. Mon surveillant à totalement changé de ton pendant que je m'approche. C'est devenu très amical, l'autre homme à l'air tout aussi détendu maintenant.
Les quelques élèves qui me bloquai la vue s'écartairent et je le vis. Il était là debout, droit, fière. Fière de son uniforme, des regards portés sur lui. Fière mais aussi détendu et joyeux.Un cris. C'est tout ce qui sortis de ma bouche pendant que mes jambes me lachaient et que je m'écroulai au sol. Je vis mon surveillant et Dave courir vers moi pour me soutenir.
Dave. DAVE! Il était là, devant moi, les yeux remplient d'inquiétudes pour moi qui ne pouvait dire un mot et qui ne faisait que pleurer. Ils essayaient pourtant me faire parler, de comprendre se qui se passait, de savoir si j'avais mal quelque part mais aucun mot ne voulaient sortir, seul les larmes coulaient, sans s'arrêter ne serais ce qu'une seconde. Je pleurais mais j'étais dans ses bras et j'étais bien.