Take Care

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Il n'était pas venu en cours ce matin.

Hier non plus. C'était comme ça depuis quelques semaines maintenant.

Il ne venait que certains jours de la semaine, mais c'était toujours aléatoire.

En tous cas...Quand il est arrivé à dix heures ce matin, son visage était bouffi et ses yeux rouges.

Ses mèches roses paraissaient ternes.

Son teint pâle le faisait ressembler à un cadavre.

Mais ce qui m'avait le plus choqué, c'était ses yeux.

Son regard était morne, vide, incapable de montre une seule attention.

C'était comme si, comme si… il voyait sans vraiment voir.

Son esprit avait comme disparu de son corps, laissant celui-ci comme une coquille vide.

D'ailleurs, le couloir aussi était vide a présent.

Il ne restait plus que nous deux, dans ce couloir aux allures d'hôpital.

Ses yeux bougèrent.

Je les suivit du regard, croyant qu'il avait repris possession de lui même.

Mais non.

Ses yeux s'étaient plongés dans les miens.

J'avais peur.

Peur, parce que tout ce que je voyais dans ses yeux était ses appels à l'aide et sa douleur persistante.

Cette douleur qui le détruisait à petit feu, rongeant son être à n'en plus pouvoir.

Puis, le seul contact de nos deux corps et nos doigts entremêlés, une seule parole de ma part, et enfin, il se laissait aller.

Mon t-shirt se mouillait peu a peu, et je le serrais un peu plus.

“Je suis là maintenant.” lui dis-je.

Et mes mains passaient sous ses épaules pour le soulever, lui qui était si léger et si chaleureux contre moi ..
Une main sous ses cuisses, une main dans ses cheuveux, je l'enserrais contre moi.
Sa prise s'était rafermie lorsque je lui avait glissé ces petits mots à l'oreille.
Un frisson avait fait se hérisser son duvet, dans sa nuque si pure.

“ Enchaîne moi a ton être Jimin. Enchaînons nous ensemble. ”

Il avait arrêté de pleurer, pour enfouir sa tête dans mon cou.

Son petit nez froid  frôlait quelques fois ma nuque et je frissonnais.

Ses bras autours de mon cou, sa peau si douce et chaude contre moi…
Son odeur délicate, fraîche et pourtant si sucré, me faisait perdre pied.

Et alors, Je ne pouvais que l'aimer d'avantage.

Maintenant nous marchions dans le couloir, en silence, sans un mot, de peur déchirer la bulle que l'on avait construit pour un moment éphémère, mais éternelle dans nos souvenirs.

Juste encore un peu… juste encore un moment…

Donne moi seulement quelques secondes de plus pour te reconstruire…

Laisses moi t'aimer, laisses moi te toucher.

Laisses moi t'aimer, même si tout ceci n'est qu'une coïncidence, mené par la providence de l'univers...

Take Care [OS YM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant