Partie 2

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        J'eus droit à 8 points de suture à ma jambe. Un léger traumatisme crânien m'obligea à rester à l'hôpital durant deux jours. J'avais une côte fêlée, mais ça ne me dérangeait pas, et un bon nombre d'hématomes un peu partout. J'avais vraiment eu de la chance.

        J'avais fait ma déclaration d'accident et contacté mon assurance, qui avait refusé de me prêter un véhicule de remplacement. J'en étais donc réduite à me faire conduire par ma colocataire, Emily.

        Je sortais donc de l'hôpital le samedi matin, avec l'impression d'avoir été totalement déconnectée du monde. J'avais appelée quelques-unes de mes amies avec le fixe de ma chambre, mais seulement celles dont je connaissais le numéro - soit très peu-. Je m'attendais à une explosions de notifications.

        J'aperçus la Volvo blanche d'Emily entrer dans le parking et me dirigeais vers elle. La conductrice était venue me voir la veille à l'hôpital, en m'assurant que ça ne la dérangeait pas de m'emmener au lycée, sa fac n'étant pas loin, en attendant que je trouve une autre solution.

        J'appréciais Emily, mais j'étais plus qu'heureuse qu'elle ne soit pas au même établissement que moi. Petite, fine mais avec des formes intéressantes, elle avait un visage très beau. Elle était parfaitement consciente de ses atouts et n'hésitait pas à en user. Les mecs étaient son jeu favori, et elle était imbattable pour ça. Même pour les mecs de ses amies - Non, je n'en n'avais personnellement pas fait l'expérience, mais plusieurs de mes connaissances, si-.

        Il est peut-être temps que je vous en raconte davantage sur moi. Je m'appelle Hannah Dawin, j'ai 18 ans, jusque là vous êtes au courant. Mes parents habitent en Irlande. Je me suis expatriée en Amérique à mes seize ans grâce à une bourse d'études. J'avais fait la connaissance d'Emily alors que je cherchais un appartement, et nous avions donc décidé de nous établir en colocation dans une petite maison dans la banlieue de San Francisco.

        Je n'avais pas encore pris le temps de réfléchir sur mon statut de pompier. Mon accident m'avait chamboulée encore plus que je ne voulais l'admettre. C'était jusque là mon principal passe-temps et je me demandais bien ce que je pourrais faire à la place. J'avais été réellement dégoûtée.

        Je suis du genre bordéllique. Non, ce mot est faible. Ultra-bordéllique. Je n'ai jamais la moindre idée d'où peut bien se trouver quoi qui m'appartienne dans la maison. Il m'arrive de retrouver un soutif dans la poubelle, ou un tampon dans ma trousse. Mon cerveau est une fourmillière, sans l'organisation.

        Je n'ai pas franchement de passion. J'aime bien cuisiner, encore faut-il que je n'oublie pas la moitié des ingrédients. Je passe pas mal de temps avec mes amies en dehors des cours, à faire tout et n'importe quoi. Je suis extrêmement bavarde.

        Je retrouvais la maisons rangée et nette après deux jours d'absence. Emily-l'ordonnée s'était éclatée. Je passais le seuil de ma chambre et remarquais qu'elle n'y était même pas entrée. Le sol était toujours recouvert de magazines et de fringues.

        J'allumais mon ordinateur et allais prendre une douche. L'eau chaude me réconforta quelque peu.

        Je passais les trois heures suivantes à discuter avec la moitié de mes amis Facebook. J'expliquais à Cal mon état, puis nous discutâmes de tout et de rien. Si la pile de devoir juxtaposée à mon PC avait eu des yeux, j'aurais juré qu'elle me lançait des regards noirs.

        J'allais me faire une assiette de pâtes puis ouvrait avec un air désespéré le premier cahier - celui de maths-, et m'attelais à mon travail. L'après-midi et le lendemain défilèrent ainsi.

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