Je suis réveillé par les respirations et les conversations à voix basse autour de moi. Lorsque mes paupières s'ouvrent, la première chose que je vois c'est le plafond réconfortant et sobre de l'infirmerie. J'ai un petit sourire qui ne peut s'empêcher d'étirer mes lèvres, et ma main passe dans mes cheveux pour les remettre correctement sur ma tête. Mes membres sont lourds, je n'arrive pas à bouger les jambes, et j'ai du mal à soulever mon autre bras. La vision un peu floue, je prends la sage décision d'attendre qu'elle se rétablisse avant de décider de paniquer dans tous les sens, en hurlant et demandant à tout va ce que je fais là.
La pièce est dans une ambiance calme et réconfortante, propice à la sieste et à la guérison. J'inspire une odeur saine, ce qui m'étonne quelque peu. Habituellement, les endroits où l'on soigne les malades ne sentent pas si bon. J'ai la réponse à mon étonnement lorsque je remarque que des fleurs sont accrochés aux murs entre chaque lit. Elles sont tout aussi démesurées que celles présentent dans le jardin, j'en conclus qu'elles viennent sûrement de là. Les murs noirs ont un peu plus de gaieté, avec ces ornements dessus.
Un ronflement léger attire mon attention, et je relève légèrement la tête pour apercevoir Merolt dans le lit en face du mien. Le jeune homme à la peau satinée et aux cheveux gris clair dort paisiblement, une main sur son torse qui s'abaisse et se redresse d'une façon régulière. Ses jambes sont parcourues de bandages et parfois même de tâches de sang. Je regarde cette nouveauté avec effroi, ne me souvenant pas de la dernière fois que j'ai vu pareilles blessures sur quelqu'un. Puis, les souvenirs des dernières batailles me reviennent, et j'en viens à me demander combien ont subit le même sort que lui.
-Il s'en sortira.
Je tourne ma tête pour regarder Tila. La jeune femme à la peau bleue et aux cheveux océan regarde inquiet le jeune homme. Elle a beau avoir de l'assurance dans la voix, je remarque bien qu'elle ne croit pas vraiment à ce qu'elle dit. Dans ses yeux violets, je perçois le sentiment d'angoisse qui m'a si souvent traversée durant ces derniers jours. Elle a le bras droit bandé, mais n'a aucune trace d'un quelconque plasma dessus.
-Est-ce que tu vas bien ? lui demandé-je.
Elle hoche lentement la tête, déglutissant et fermant ses yeux pour se détacher de cette vision. Son regard se tourne vers le reste de l'infirmerie, et elle soupire de façon lasse.
-Oui, je fais partie des plus chanceuses, ne t'inquiète donc pas. Il y en a des plus graves que moi.
-Est-ce que les autres vont bien ? m'inquiété-je en me relevant.
Tila sourit légèrement et me recouche en appuyant à peine sur mon épaule, ne regardant même pas dans ma direction. Elle a une combinaison de la même couleur que ses cheveux, qui laissent voir une partie de son ventre dont son nombril qui porte fièrement un piercing verseau. Il est assez petit pour être discret, mais dans la luminosité particulière de la pièce, il a brillé dans le coin de mon œil, attirant mon attention. Autrement, je crois que je ne l'aurais pas vu, et que je ne m'en serais jamais aperçus. Voir ce bijou me rappelle que Tila est une femme comme il y en a sans doute beaucoup dans le monde, et qu'elle a un destin et une responsabilité qu'elle a peut-être du mal à réaliser. C'est étrange, mais par méchanceté, j'ai envie de penser qu'elle se pense être le nombril de l'Univers. Je chasse cette idée aussitôt qu'elle m'est venue, parce que depuis que nous sommes partis en mission pour aller débusquer ce nid de parasite, elle semble avoir oublier son animosité à mon égard. Sa voix me ramène à la réalité.
-Ne t'en fais pas, dit-elle de son timbre de miel. Personne n'a été plus endommagé que toi, c'est plutôt nous qui devrions nous faire du souci. Mais si tu peux crier, je suppose que tu vas bien.
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Zodiaque - Tome 1 : Le Royaume Oublié.
ÜbernatürlichesUn soir où les étoiles brillent dans le ciel, une jeune fille se fait mystérieusement transplanter dans une autre dimension. Perdue dans les étoiles, contemplant ce nouvel Univers qui est tout sauf rationnel, sa raison s'effiloche et les nouvelles r...