Partie 3

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        Le dimanche passa rapidement, j'avais un contrôle d'histoire le lendemain et ne souhaitais pas me prendre une bâche. D'autre part, je gérais Judith au téléphone qui vibrait de savoir ce que je dirais à Cal le lendemain, et surtout, ce qu'il me répondrait.

        Je la supportais le lendemain à chaque intercours, toute l'heure de maths et au self, lui répétant presque à chaque fois que je ne lui parlerais que dans l'après-midi -je ne l'avais d'ailleurs même pas aperçu le matin-, et qu'elle pouvait me faire confiance pour utiliser les mots qu'il fallait. Lorsque nous nous séparâmes pour aller elle en espagnol, et moi en français, elle était intenable. Son exhubérance me faisait rire de bon coeur.

- T'oublies pas, ein ? dit-elle une dernière fois.

- Comme s'il y avait un risque !

        J'allais m'asseoir à côté de Cal en lui disant bonjour.

- Au fait, j't'avais pas demandé, mais qu'est-ce que vous foutiez au Burger King l'autre jour ? me demanda-t-il.

- Matinée shopping. Et vu que la réponse que Zayn m'a donnée samedi, je te retourne la question ?

- On avait deux trois trucs à acheter. Au fait, vous avez l'air de bien vous entendre toi et Zayn, vous vous connaissez depuis quand ?

- Depuis la seconde. Il est méga con mais trop sympa, dis-je en riant. Toi, apparement, tu connais Bradley ?

        Judith, tu as l'autorisation et l'obligation de me bénir.

- Ouais. C'est un bon pote. Ton amie, elle est à fond sur lui, si j'ai bien compris.

- Ouaip. Elle m'a demandé de te demander, enfin, non, obligée à te demander, si tu pouvais lui arranger un coup avec.

        Il rit silencieusement.

- Ca va être compliqué, vu comme c'est un coincé, mais je verrais ce que je peux faire. Sinon, dis-lui qu'elle a tapé dans l'oeil de Louis.

- Je pense pas que ça l'intéresse. Dommage pour lui.

- Il y perd pas grand-chose, elle a aucune forme ta pote, sans vouloir critiquer. S'il te plaît, lui dis pas que j'ai dit ça.

        Je haussai un sourcil, étonnée qu'il dise ça aussi naturellement. Je ne savais pas s'il plaisantait, aussi lançais-je suis un tour détaché :

- Parce que tu croix que toi, tu vas garder tes muscles bien longtemps, en continuant à t'empiffrer comme ça ?

- T'inquiète pas pour mon corps. Tant que je suis pas obèse au point de te faire tomber de ta chaise, ça devrait pas te déranger, répondit-il d'un air faussement vexé.

- Je changerais de place avant d'en arriver là. Je m'inquiète quand même pour le paysage que j'ai à mater.

        Il sourit bêtement avec un air de dire que j'étais un cas désepéré.

- Sinon, t'as compris cette histoire de conditionnel ? Parce que pour le coup, j'ai rien capté.

        Il sembla surpris que je parle du cours - c'était la toute première fois en une semaine - et m'avoua qu'il ne savait même pas qu'on était sensés travailler là-dessus. La discussion se poursuivit donc sur ses points forts et faibles en cours, et je découvris, qu'à mon opposé, il était plutôt bon en maths et nul en sciences. Ce fut donc mon dernier contrôle de mathématiques que je sortais sur la table afin qu'il m'explique certains point. Nous avions vraiment de la chance que notre prof soit à moitié sourde et entièrement concentrée dans ses propos.

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