Invisible

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Cela fait 16 ans que nous vivons ensemble, si tu me connaît depuis toujours je n'ai réussit à mettre un nom sur toi que récemment. Tu m'était invisible, pourtant je te sentais, tu n'était jamais loin, parfois tu me poussait a bout. Alors j'appelais, mais je ne savait pas qui. Aujourd'hui je sais qui tu est. Il nous arrive de nous fâcher par moments, mais je crois que je t'ai accepté dans ma vie. Invisible, tu ne l'a pas été que pour moi...

Les gens, dès nos début dans ce monde, me regardaient sans prendre la peine de te voir. Tu comprend une blonde avec une mère brune, un frère brun et un père brun, c'est bizarre... Ces gens qui sans te chercher lançaient des regards accusateurs à celle qui nous a donné la vie, pensaient que cela se verrait si tu avait été là. La vie montrera qu'ils ont eu tord. Tu as était et tu est toujours discret.

Les gens ont continué à me regarder sans te voir, de ceux là les enfants sont les plus cruels. Car, si les adultes se taisent et se contentaient de regards appuyés, les enfants eux ne possédaient pas encore ces filtres. Invisible, tu était dans la cours, mais visibles étaient tes manifestations: binoclarde, blondasse, big-louche, aspirine... De bien jolis surnoms pour une enfant. La plupart du temps c'était une fois par-ci par-là puis ça à dégénérer. Pendant un an elle a fait de toi ma faiblesse, maman dit que c'était parce qu'elle était jalouse. De quoi ? Je ne saurais pas te dire. En tout cas je ne lui ferai pas l'honneur d'écrire un paragraphe sur elle.

Invisible, tu l'était encore pour moi mais surtout pour les autres au collège. Là-bas, nous nous sommes heurtés pas seulement aux élèves mais aussi aux professeurs, ils ne comprenaient pas que tu puisse être là invisible pour tous. 18 de moyenne cette élève ne peut pas ne rien voir... Tu avais et tu a toujours des exigences. Pour nous c'était le premier rang ou rien, j'y repense presque en riant. C'était notre bataille. Les profs rêvant de pouvoir mettre les plus turbulents près d'eux t'oubliaient et souvent nous nous retrouvions derrière. Alors il fallait charger dès que la cloche retentissait, pas de quartier. Puis quand l'on rentrait et que j'en parlais à maman, elle s'énervait dans sa barbe pour ne pas que nous l'entendions.

Puis, au milieu du collège j'ai peut poser un nom sur toi. Tu n'était plus invisible pour moi. J'ai dû t'accepter, c'était pas facile au début mais cela vas mieux maintenant.

Invisible, lettre à mon albinismeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant