2- Elle

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Courir. Sentir la terre dévalée sous mes pattes, les rayons de lune s'accrochés à ma fourrure et le vent m'enveloppée toute entière. Courir de plus en plus vite, comme si je pouvais fuir et revivre. Courir au milieu des odeurs des bois et d'hommes. D'hommes? Qui serait assez idiot pour venir sur mes terres une nuit de pleine lune? La meute est loin, comme à mon habitude j'ai préféré partir de mon côté. Faisant à peine acte de présence. J'arrête donc ma course pour suivre l'odeur. Progressivement, celle du sang s'y mêle. J'accélère, si la meute le trouve en premier, il est mort. Ces barbares vont le réduire en morceau. Il est là, contre un arbre, inconscient et couvert de sang. Après quelques minutes d'efforts, je réussis à le glisser sur mon dos et me rendre chez moi. Le «campement» est vide et c'est pour le mieux. Je me présente devant ma porte et lui demande mentalement de s'ouvrir. Une fois dans le salon, je laisse mon passager sur le plancher et redeviens humaine.

J'étais entrain de le nettoyer, quand il m'a agrippé le bras. Tout c'est passer si vite, après se brusque réveil, il est mort. Je veux dire littéralement et j'ai tout fait pour le ramener... maintenant il dort dans mon lit. Je prends le temps de l'observé avant de sortir, faisant abstraction des blessures. Des cheveux auburn cours indisciplinés, une peau pâle du genre à ne pas voir beaucoup de soleil, une mâchoire carré et des lèvres charnues. Des muscles discrets habitué à porter des livres si je me fis à son odeur de papier, de poussière et de cire. Un habitué des bibliothèques avec des yeux de ma couleur préférée, vert clair.

Le soleil a prit la place de la lune depuis un bon moment déjà et la fatigue me rattrape. Au moment où je glissais enfin dans le sommeil, ma sonnerie emplie la pièce. Un appel de mon père, je place donc mes écouteurs à leur place et me prépare à lui répondre par écris (c'est plus simple que les appels vidéo).

- Salut chérie, tu vas bien? Je te dérange?

- «Bonjour papa, tu ne me dérange jamais. Je vais bien, toi?»

- Bien, très bien... J'ai trouvé un acheteur. Il comprend ta situation et consent à faire un échange, mais puisque tes terres valent plus que les siennes, il te paiera la différence... tu pourras vivre en ville dans une meute urbaine si tu le veux. T'acheter un petit terrain ou un moyen et louer les terres. Vivre loin d'eux... Tu te rends compte ma chérie? Ton enfer est presque fini!

- «Quand?»

- Tu pourras partir après que la meute sois partie pour son campement d'hiver. Tu as jusqu'à là pour faire un choix, je m'arrangerais pour que tout sois prêt.

- «Merci papa! Merci infiniment.»

- C'est le moins que je puisse faire... sinon du nouveau? Tu as été courir hier? Ici on a eu le droit à un ciel magnifique.

- *Hésite* «Oui, ici aussi le ciel était beau.»

- Isil, qu'est-ce que tu ne me dis pas? Je te connais ma chérie.

- «J'ai trouvé un homme dans les bois, blessé. D'après les odeurs et les traces, il s'est fait battre et laisser pour mort sur le territoire d'une meute sauvage réputé barbare...»

- Les humains sont parfois plus sauvage que nous... tu en as fait quoi?

- «Il est dans mon lit.»

- Quoi?! Quelqu'un t'a vu? T'as couvert tes traces? Tu aurais du le laisser mourir, ne te met plus en danger pour des inconnus...

- «C'est ma louve qui l'a trouvé. C'est elle qui a choisie de l'aider, elle y tiens mordicus.» «J'y peux rien.»

- Garde-le chez toi, quand je vais venir pour ton déménagement, nous aviserons. Je dois te laisser ma chérie. Sois prudente.

PariasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant