Chapitre 44. Fin d'après minuit

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——Deen——

Le nez dans les cheveux de Violette, je suivais du bout des doigts, une ligne invisible sur son corps, tandis qu'elle même me couvrait de baiser et de caresses. Je planais totalement.

Il y avait eut pas mal de femmes dans ma vie, mais peu avec lesquelles j'avais eu ce sentiment d'être complet uniquement en leur présence.

J'avais, comme à chaque fois, une envie furieuse de stopper la course folle des secondes qui nous rapprochait toujours un peu plus de l'inévitable séparation.

— Je sais pas pourquoi j'ai attendu la fin, murmurai-je.

Violette releva la tête et embrassa ma mâchoire en souriant, elle n'avait pas l'air aussi morose que moi.

— Deen, ne gâche pas le peu de temps que nous avons avec des regrets. Je suis si bien.

— Et si on partait ? proposai-je, deux jours, trois peut-être...

Elle ferma les yeux quelques secondes en se mordant la lèvre inférieure.

— Tu sais très bien que ça rendra les choses pires qu'elles ne sont. Fuir la réalité va juste la rendre encore plus violente. Et on appréciera même pas le temps qu'on aura, parce qu'on aura mal au ventre à chaque fois qu'on pensera à la fin.

Elle avait infiniment raison. Rien que là ça me foutait un seum d'enfer quand je pensais que lorsque les autres arriveraient, il faudrait recommencer à faire semblant.

— Deen... tu peux être présent deux secondes s'il te plait ? Je reconnais ta tête de grognon.

Je poussai un soupir et Violette se positionna au dessus de moi, me jetant un regard sévère. Puis elle posa ses index de part et d'autre des commissures de mes lèvres pour les étirer.

— Voilà, fit-elle en riant, t'es beaucoup plus séduisant quand tu souris.

Je ne pus m'empêcher de l'admirer. Ses cheveux blonds tombaient en cascade sur ses épaules et comme d'habitude, elle n'avait pas un brin de maquillage. Mais les longs cils qui ourlaient ses yeux sombres s'en passaient bien et quel besoin de fard sur ses pommettes déjà mises en valeur par ses légères taches de rousseur.

— T'es magnifique, soufflai-je en posant ma main sur sa joue.

Elle rougit violemment et se pencha vers moi pour cacher son visage dans mon cou. Toujours aussi timide face aux compliments visiblement. Son attitude me fit sourire.

— Pourquoi tu te caches ?

— Quand tu me regardes comme ça... Ça me gène, je suis pas habituée.

Quand on avait l'habitude de femmes sûres d'elles qui cherchaient le compliment et se pavanaient facilement en affichant leurs formes et leur visage de diva, c'était très surprenant de se retrouver face à quelqu'un que de simple mots et un regard amoureux pouvaient gêner.

— Je croyais que j'étais pas ton genre, murmura-t-elle.

Non, clairement.

— C'est vrai.

— Alors pourquoi je suis dans ton lit ?

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