Je cours, aussi vite que je peux. Je cours tant que je le peux. Je cours mais eux aussi le peuvent. Je cours, mais moins vite qu'eux. Je cours dans la nuit. Devant moi, personne. Avec moi, personne. Derrière moi, la haine.
Je n'essaye même pas d'appeler. Qu'est-ce que cela changerait ? Mis à part déranger les gens du quartier.
Je suis seul. Ils sont nombreux. Avec eux, il y'a ceux qui pensent, ceux qui suivent et tous ceux qui ont peur de prendre ma place. Avec moi, il y'a ceux qui se terrent, ceux qui comme moi fuient et ceux qui n'ont pas réussis.
J'ai peur donc je cours. J'ai peur donc je fuie. J'ai peur mais je reste ce que je suis. Ils m'ont dis que j'étais à part, anormal, spécial, dégoûtant... Ils m'ont dis beaucoup de choses. Ces mots blessent autant que les coups. J'ai donc finis par ne plus entendre les insultes. Ne plus sentir la haine. Ne plus voir le dégoût.
Mais ils vont m'attraper. Je serais bien obligé de ressentir la douleur qu'ils vont m'infliger. Et après tout, ils ont peut-être raison ; qu'est-ce-qu'il m'as pris d'être gay ?
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La fuite et autres histoires phobiques
Short StoryLa nuit est noir, le chemin dangereux mais une lueur d'espoir est toujours possible. Recueil de très courtes nouvelles.