L'aéroport était particulièrement vide ce jour-là. Les employés et les clients étaient peu nombreux. Mais malgré cela, Kokichi se fondait parfaitement dans la masse quoique son sac lui apportât quelques coups d'œil par-ci et par-là. Après avoir été vérifié par quelques personnes pour la sécurité de l'établissement, Kokichi se dirigea, maussade, s'asseoir pour attendre son avion. Son billet stipulait clairement que sa destination était Londres, pourtant, le jeune pourpre avait l'impression qu'il allait dans une autre planète.
Dans le même banc que lui s'était assise une vingtenaire, le dos droit tel un piqué. De longs cheveux bruns lui encadraient son visage en lame de couteau tandis que ses yeux marron aux reflets rouges réussissaient à mettre Kokichi mal à l'aise. Elle fumait tout en lisant un livre plutôt épais dont les caractères ne disaient rien au jeune homme aux cheveux pourpre.
La jeune dame semblait particulièrement absorbée par ce qu'elle lisait, aussi, Kokichi n'entama aucune conversation. Il laissa simplement son sac aux côtés de la lectrice puis se dirigea vers le premier café qui lui apparaissait. Son ventre criait famine et il n'avait encore rien mangé.
Une heure plus tard, les hôtesses de l'air appelaient les derniers retardataires par le biais d'un micro. Rangé en file indienne, Kokichi attendait son tour derrière la dame aux cheveux bruns. Même avec une agilité d'enfant conservée, lorsque l'avion qui devait le conduire à Londres s'était arrêté, le jeune pourpre avait beau eu courir pour se frayer un chemin à travers la foule, il n'avait pu s'écornifler que la dixième place, juste après la lectrice passionnée. Pourtant, il lui avait semblé que l'aéroport était vide. Etrange.
Devant eux, un jeune monsieur vérifiait les papiers des futurs passagers. De temps en temps, un sourire sournois passait sur ses lèvres et d'un ton léger et sans remords, il déclarait :
_ Désolé monsieur, vos papiers semblent faux. Je ne peux pas vous laisser entrer. Ce sera pour le prochain vol.
Et ceci se répétait à une fréquence plutôt élevée, comme si l'employé se délectait de la figure catastrophée de ses clients. Mentait-il ? Cela restait encore à savoir. Mais pour le moment, ce qui était sûr, c'était que Kokichi était sur le guet.
La dame aux cheveux bruns passa sans soucis l'obstacle capricieux. Cependant, lorsque vint le tour de Kokichi, l'homme, vêtu d'un costard visiblement taillé sur mesure, fronça les sourcils.
_ Tu n'es pas un peu jeune pour voyager tout seul toi ?
Kokichi serra légèrement les lèvres avant d'affirmer :
_ J'ai dix-huit ans.
_ Eh bien on ne dirait pas gamin. Retourne d'où tu viens.
Et alors que l'interlocuteur de Kokichi s'apprêtait à renvoyer ce dernier, le pourpre baissa soigneusement la tête vers le sol avant de murmurer :
_ Laissez-moi passer.
Une lueur violette se refléta sur les yeux de l'employé. Un instant, on eut l'impression qu'il fût dans un autre monde avant qu'il ne cligne des yeux, confus. Puis, comme prenant conscience de la situation, il secoua la tête le temps d'un battement de cœur avant de relire les papiers que lui avait présenté Kokichi. Une trentaine de seconde plus tard, un ange avait eu le temps de passer puis il dit :
_ Vous pouvez y aller monsieur. Bon voyage.
Un soupir de soulagement passa le seuil des lèvres de Kokichi tandis qu'il avançait son bras afin de récupérer son passeport rouge. Trois minutes plus tard, il était assis en classe économique à côté d'une vieille grand-mère qui peinait à mettre sa ceinture de sécurité. Les hôtesses de l'air s'empressaient de lister des consignes de sécurité qui régnaient sur l'appareil volant. Certaines d'entre elles aidaient quelques couples à mettre leurs valises trop grandes dans l'espace qui leur était consigné et les pressaient à s'asseoir sur leur siège numéroté de 1 à 30. Naturellement, le numéro 13 n'y figurait jamais.
Le commandant de bord souhaita un bon voyage à tous ses passagers. Puis, alors qu'une dernière pensée transcendait le cœur de Kokichi, une image de sa grand-mère prit place dans son cœur. Ses mains moites tremblèrent et sa gorge se serra. Quelques larmes menacèrent de perler et si l'excitation de s'envoler n'était pas présente, le garçon aurait sûrement larmoyé pendant une bonne demi-heure.
_ Mesdames et Messieurs. Préparez vos pipes et vos accents désespérants en anglais, Londres nous attends dans exactement trois heures et trente-quatre minutes. Aucune tempête n'est prévue. Veuillez vérifier vos ceintures et éteindre vos téléphones. Nous allons bientôt décoller. Ladies and gentleman...
Kokichi soupira avant de se résigner. La seule personne qui pouvait l'aider était bien Shuichi Saihara, un guide atypique lorsque, au lycée, il avait été transféré à Londres pour une durée de six mois.
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Done for me
FanfictionIls n'ont pas éternué alors que la poussière violette leur chatouillait le nez : Ils se retrouvent tous avec des capacités extraordinaires. Mais dans un monde où le désespoir s'est éparpillé un peu partout au moment de la collision des météorites, i...