Il y a des morts.
Il y a des morts qui t'attriste. Des gens rendus célèbres par leur art ou leur médiatisation. Des gens que même si tu ne les as jamais approché, font un peu partie de ta vie. A leur mort, tu es triste voir effondré.
Il y a des morts injustes. Des enfants, des accidents qui te rende triste. Peut-être un peu d'identification. En tout cas de l'empathie.
Il y a bien sûr la mort de tes proches. Qui te plonge dans un océan d'amertume.
Et il y a ce mort. Ce mort-là, il te fait chier. Tu ne sais rien de lui. Juste qu'il s'est fait renverser par un train. Et qu'à cause de cela il a bloqué beaucoup de voyageurs et créée des bouchons dans toute la ville. Alors là aucune empathie pour ce connard qui aurait pu mourir plus discrètement dans sa baignoire.... Mais non... A cause de lui j'ai raté mon rendez-vous.
Je me souviens avoir pesté contre lui. Sans savoir s'il était fautif ou pas. Je les condamné. Responsable de tous mes malheurs. S'il ne l'était pas déjà, je crois que j'aurai demandé la peine de mort. J'ai eu envie de croire en la résurrection pour le tuer une seconde fois...
Hélène ne m'a pas attendu. Je veux bien la comprendre 3/4h de retard. Sur la pluie. Elle ne répond pas à son téléphone. Fâchée certainement. Pour une fois que j'avais une réelle excuse à mon retard maladif. Il va falloir que je trouve un moyen de me faire pardonner.
Ce n'est que le surlendemain que j'ai appris que ce mort, tant maudit, était son frère...
S'il est possible de pleurer de joie, je réclame le droit de rire de tristesse...
Je me suis grillé. Je n'aurai certainement pas dû utiliser le mot connard en parlant de ce mort, à l'époque anonyme, pour excuser mon retard dans le message que j'ai laissé sur son répondeur.
Et bien sûr dans ces conditions impossible de plaider le 'ah je ne savais pas'. L'ignorance est impardonnable...
