Chapitre 11 - « J'ai parlé à mon père. »

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« J'ai parlé à mon père. »

Je me tournai vers Percy sans comprendre. Après avoir passé les vacances de Noël avec nos familles, nous avions dû rentrer puisque les cours allaient recommencer et nous étions actuellement dans un café qui se trouvait au milieu de nos deux universités puisque Percy voulait un peu s'éloigner de son dortoir.

« À propos de ? » Lui demandais-je en fronçant les sourcils.

« Je lui ai expliqué ce qui se passait avec mon coloc. » Répondit-il tout simplement d'un ton indifférent, mais je voyais bien que ça cachait plus de choses qu'il ne disait.

Il n'arrivait toujours pas à se faire à la présence d'Octave, on pouvait même dire que la situation avait empiré. Ce dernier était de plus en plus insupportable et impossible à vivre. Il installait de plus en plus de règles, faisait de plus en plus de remarques et s'autorisait même à mettre son nez dans des affaires qui ne le regardaient pas. Percy avait fini par péter un câble et lui avait dit c'est quatre vérités en face, mais rien n'y faisait. Octave était toujours aussi arrogant et dédaigneux.

Je ne savais pas combien de temps Percy allait encore tenir, mais la direction n'avait rien fait pour l'aider et l'avait même remballé.

« Et ? » Le pressais-je pour savoir ce qu'il me cachait.

« Il m'a dit qu'il avait un appartement pour moi. » Dit-il d'une seule traite comme s'il avait peur que je ne lui dise quelque chose.

J'écarquillai les yeux et reposai mon verre sur la table. « Un appartement ? Tu veux dire un véritable appartement ici à Boston ? »

Il acquiesça une nouvelle fois. « Oui, un appartement avec déjà toutes mes affaires et dans lequel je peux emménager quand je veux. » Il leva ensuite quelque chose et me fixa avec des yeux ronds. « J'ai les clés ici. »

Je le fixai pendant quelques secondes avant de regarder Percy qui ne bougeait plus. « On y va ? »

Il hocha la tête et se dirigea vers la porte, moi le suivant de près.

Il n'y avait pas à dire, avoir un appartement à soi était le rêve de tous les étudiants. Même lorsqu'on tombait sur un colocataire agréable et facile à vivre, comme j'avais eu la chance de tomber sur Silena, le manque de place et le manque d'intimité était un gros désavantage que seul un appartement pouvait combler. C'est pourquoi j'étais plutôt intriguée par l'appartement du père de Percy et que je voulais absolument le voir de mes propres yeux.

On y arriva quelques minutes de marche plus tard puisqu'il se trouvait non loin du café dans lequel nous nous trouvions, dans un immeuble au standing plutôt élevé. L'appartement se trouvait au quatrième étage, un ascenseur se trouvant à la disposition de chacun.

Lorsque Percy ouvrit la porte, la première chose que je remarquai était la clarté de la pièce qui se trouvait devant nous. Les murs blancs permettaient d'agrandir la pièce et de refléter la lumière qui se déversait par les deux grandes fenêtres qui faisaient face à la porte. L'endroit était complément aménagé avec une cuisine ouverte sur le salon qui se composait d'un canapé, d'une petite table et d'une télévision.

Une seconde pièce se trouvait à gauche et s'avérait être la chambre avec une salle de bain attenante, toutes deux elles aussi aménagées. Les superficies n'étaient pas immenses, mais pile ce qu'il fallait pour un étudiant qui voulait inviter deux ou trois amis pour diner.

On resta silencieux pendant plusieurs minutes à ne rien faire à part observer ce qui nous entourait, du moins jusqu'à ce que Percy commence à parler. « Je crois qu'il avait prévu cet appartement quand il a apprit que j'étais à Boston. »

« Pourquoi ? » Lui demandais-je, encore trop éberluée pour réfléchir correctement.

« C'est la seule explication pour justifier que mes affaires soient déjà là. » Répondit-il en montrant la pièce de la main.

Et en effet, il avait raison. Le style de décoration ressemblait bien trop à celui de sa chambre chez sa mère pour que ce soit une coïncidence, il y avait même certaines de ses affaires personnelles qui étaient éparpillées un peu partout dans l'appartement et des photos se trouvaient accrochées aux murs. Des photos de sa famille et de ses amis. Ça ne pouvait définitivement pas être une coïncidence.

Je secouai la tête pour me remettre les idées en place et me tournai vers lui. « Et tu vas faire quoi maintenant ? »

Il grimaça et se passa une main dans les cheveux. « Je ne sais pas trop, je ne sais pas si c'est une bonne idée. »

Je ne comprenais pas comment il pouvait hésiter alors qu'on lui servait un appartement tout neuf sur un plateau d'argent. « Comment ça tu ne sais pas si c'est une bonne idée ? »

« Et bien, il va falloir que je fasse le ménage moi-même, que je me fasse à manger tous les jours et que je fasse attention de ne pas y mettre le feu. » Dit-il en plissant le nez comme rien que d'y penser ne lui demandait beaucoup d'efforts.

Je le fixai comme s'il venait de dire la plus grosse connerie au monde. « Percy, il faut que tu grandisses, tu n'es plus un enfant. Même si tu ne le fais pas maintenant, tu devras le faire tôt ou tard. Et puis- »

Je m'arrêtai, mais il insista du regard. « Et puis ? »

Je pinçai les lèvres, mais m'obligeai à répondre. « Et puis, tu es sûr que tu veux retourner vivre avec Octave ? Il est vraiment insupportable et je pense qu'il vaut mieux que tu affrontes toutes ces tâches quotidiennes plutôt que tu retournes vivre dans cet enfer. »

En réalité, ce n'était pas du tout à ça que je pensais, mais je ne pouvais lui dire réellement ce que j'avais en tête. Mais peut-être avait-il compris de lui-même puisqu'une lueur s'alluma dans ses yeux et qu'il sortit son portable pour appeler quelqu'un. Le destinataire décrocha peu de temps après.

« Euh... oui Papa ? Est-ce que la proposition pour l'appartement tient toujours ? » Demanda-t-il sans me lâcher du regard. Il y eut quelques minutes de silence avant qu'un petit sourire n'apparaisse sur ses lèvres. « Super. »

Et il raccrocha sans plus d'hésitation avant de m'attraper par la taille et de plaquer ses lèvres contre les miennes.

Percy finit donc par y emménager et de mon côté, je venais squatter aussi souvent que je le pouvais.


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La Décadence - Tome 2 (Percabeth AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant