Chapitre 13

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Stephen commence à parler, la voix teintée de nostalgie et de douleur. Il regarde le ciel étoilé, cherchant du réconfort dans l'immensité céleste. « J'avais huit ans », dit-il, sa voix brisée par le poids du souvenir. « Je vivais une vie normale avec mes parents. Nous ignorions tout des êtres surnaturels. Ma vie semblait toute tracée, prometteuse. Mais une nuit, tout a changé. Nous étions en route pour rendre visite à mon grand-père, un chasseur. Puis, un animal est apparu devant nous. Mon père et ma mère sont sortis pour m'aider à sortir du véhicule. Je me souviens de ma mère s'arrêtant brusquement. J'ai vu un énorme loup. Il rugissait de rage envers ma mère. J'ai crié pour elle, mais elle m'a interdit d'ouvrir la porte. »

Il serre ma main, posant sa tête contre la mienne avec une tendresse infinie. « Mon père, qui avait cessé de chasser, n'était pas armé. Il a couru vers le loup avec un morceau de bois pointu, mais cela n'a pas suffi. Le loup a tué mon père avec une brutalité inouïe et s'en est pris à ma mère. Il a tenté de briser les vitres pour m'atteindre, mais un coup de feu a interrompu ce cauchemar. Mon grand-père est arrivé trop tard pour sauver mes parents. Il a tué le loup, mais j'étais seul, orphelin. J'ai été élevé par mon grand-père. J'ai grandi pour devenir un chasseur respecté, jusqu'à ce que tu fasses irruption dans ma vie. »

Il soupire, le regard empli de mélancolie. « Avec toi, j'ai revécu des émotions que je pensais avoir laissées derrière moi. Tu es joyeuse, amicale, et malgré ta transformation, tu éveilles en moi une envie de protéger. Je ne peux pas ignorer l'odeur agréable que tu dégages. Avec toi, je me sens bien, et je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que tu oublies ta haine envers les autres. Tous les loups ne sont pas les mêmes. J'ai été amené ici par curiosité, et bien que les alpha aient du mal à croire que Liam ait accepté une autre espèce, je suis heureux que tu sois là. »

Je souris et me blottis contre lui, plongeant mes yeux dans les siens. « Je pense que j'aurais fait la peau », murmuré-je en souriant.

« Sache que je suis un homme difficile à attraper », répond-il avec un sourire espiègle.

« Je t'aurais ligoté », dis-je, me rapprochant de ses lèvres.

« Essaie, ma belle. »

Ses lèvres rencontrent les miennes dans un baiser intense et passionné. Ses baisers deviennent de plus en plus ardents, parcourant mon cou avec une délicatesse brûlante. Je sens mes yeux se remplir de larmes, tandis qu'il prend le dessus et m'embrasse avec une ferveur qui me fait frémir. Il glisse une main le long de mes jambes, et je vois ses yeux s'illuminer alors qu'il découvre la lueur de désir dans les miens.

Je gémis contre ses lèvres, le contact de son corps contre le mien intensifie notre passion. Je déboutonne lentement ses vêtements, dévoilant son torse musclé et un tatouage fascinant. Mes mains parcourent sa peau, et il réagit avec un gémissement de plaisir. Son sexe se durcit et frôle mon entrejambe, provoquant une vague de désir incontrôlable.

Mais un bruit inattendu attire mon attention. Stephen se redresse brusquement et m'aide à me lever. Les bruits de pas précipités résonnent dans le couloir. Je me transforme et me mets à courir après lui, mais son odeur commence à se dissiper. En reniflant l'air, je suis soudainement plaquée au sol par une masse lourde. Un loup inconnu, dont l'odeur me semble familière, gronde au-dessus de moi. Avant que je puisse réagir, un coup de feu retentit, et le loup se retire.

Stephen pointe son arme vers le loup, lui ordonnant de me libérer. Le loup se retire, et je prends ma forme humaine, les griffures sur mon bras me faisant souffrir. Je m'approche de Stephen, qui range son arme et me prend dans ses bras. Je le remercie, soulagée malgré la douleur.

« Tu es vraiment imprudente », dit-il, la voix chargée de colère et de soulagement. « Que se serait-il passé si je n'étais pas arrivé à temps ? »

« Désolée », murmuré-je, sincèrement contrite.

Nous retournons à l'hôtel, et il commence à soigner mes blessures avec soin. Son inquiétude est palpable, et je sais qu'il m'en veut d'avoir couru après ce loup. Il est en colère, mais sa colère est mêlée à une profonde anxiété.

« Stephen... » Je tente de calmer la tempête qui se déchaîne en lui.

« Tu es impensable ! Imagine ce qui aurait pu arriver si je n'étais pas là pour te sauver. Ça aurait été encore pire ! »

Sa colère est à peine contenue, mais je peux aussi voir la profondeur de son inquiétude. Je le prends dans mes bras, sentant ses tremblements d'émotion. Un baiser réconfortant apaise progressivement ses tensions. Nous décidons de dormir ensemble, et il me serre contre lui. Je passe ma main sur son dos nu, et je me perds dans le confort de sa présence, même si je ne trouve pas le sommeil.

En me réveillant, je sens ses mains caresser doucement mes cheveux. Je vois son visage, illuminé d'une tendresse infinie. Son odeur, si apaisante, emplit mes narines, et je me blottis encore plus contre lui, m'imaginant rester ainsi pour toujours. Nous restons enlacés un moment, et je me lève finalement pour prendre un bain.

Lorsque l'on frappe à la porte, je pense que c'est le petit-déjeuner. En sortant enroulée dans une serviette, je vois un de ses amis chasseurs, accompagné de Stephen. Mon cœur se serre à la vue de cet homme. Je croyais que Stephen avait abandonné sa vie de chasseur. La surprise et la déception m'envahissent. Stephen ordonne à son ami d'attendre en bas, puis se rapproche de moi.

Sans réfléchir, je le gifle. Il touche sa joue, et son regard, bien que triste, ne montre aucune colère.

« Tu m'as dit que tu n'étais plus chasseur. »

« Oui, mais on ne peut pas tout arrêter du jour au lendemain. Je dois sortir. Mon grand-père m'a demandé de l'aide. »

« D'accord. » Ma voix est sèche, bien que déçue.

Je retourne dans la salle de bain, m'adossant contre le mur froid. La douleur dans mon cœur est aiguë, comme une trahison. Le monde semble s'effondrer autour de moi.

« Je suis désolée. Je reviendrai. »

J'entends ses pas s'éloigner, et les larmes coulent sur mes joues. Je me demande si quitter ma tanière était une erreur. Je me rhabille, mais la porte est soudainement enfoncée avec force. Des chasseurs envahissent la pièce. Je gronde, mais l'un d'eux tire une flèche tranquillisante qui me touche. La lourdeur de mes paupières me saisit, et le monde devient flou alors qu'on m'enferme dans un sac. Je sombre dans un sommeil profond, la conscience s'éteignant peu à peu.

Lorsque je me réveille, le froid mordant me surprend. On enlève brutalement le sac de ma tête. La pièce est plongée dans l'obscurité, à peine éclairée par la lumière faible d'une lampe. Agenouillée sur un tapis rugueux en sous-vêtements, je regarde autour de moi, mes sens envahis par une peur grandissante. Six hommes se tiennent autour de moi, leurs visages cachés dans l'ombre. Puis, un vieil homme entre, son regard sévère et impitoyable scrutant chacun de mes mouvements.

Je me sens désemparée, le cœur battant la chamade, consciente de la gravité de ma situation. La peur et la douleur se mêlent en moi, m'écrasant sous leur poids, alors que je réalise que je suis entrée dans un nouvel enfer.

La créature mythique TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant