Chapitre 53. Sur le sol

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Violette répondait pas au téléphone, il me restait une heure de train avant d'arriver à Genève et j'avais aucune information sur l'endroit où je pourrais la trouver. Je tenais pas en place.

Je l'appelais pour la douzième fois depuis le début du trajet et Ô miracle, elle finit par décrocher.

— Deen, je suis désolée mais c'est pas trop le moment.

— J'ai eu ma mère au téléphone, me dépêchai-je de placer.

Un bref silence me répondit, suivit d'un soupir.

— T'es où Violette ? Je suis dans un train pour Genève.

Elle poussa un petit cri dans le téléphone.

— Oh mon Dieu ! C'est vrai ? Oh Deen... T'aurais pas dû.

Bien sûr que si. Ça faisait longtemps que je n'avais pas aussi peu regretté une décision prise sur un coup de tête.

— T'es où, Violette ? répétai-je.

— Je vais prendre la voiture de Maman et venir te chercher ne t'en fais pas, tu arrives à quelle heure ?

Je jetai un œil à mon billet.

— 23h22, répondis-je.

— Ok, à tout à l'heure.

(...)

Mon sac sur l'épaule, je sortis du TGV et l'air genevois me piqua aussitôt la peau. Putain le froid, en Suisse, ça rigolait pas.

Je cherchai des yeux une silhouette familière, j'eus à peine le temps de la repérer qu'elle se précipitait vers moi.

On était clairement sur une illustration parfaite de l'expression « sauter au cou ». Mon sac s'écrasa par terre tandis que les pieds de Violette, eux, quittaient le sol. Je refermai mes bras autour de sa taille tandis que les siens restaient croisés derrière ma nuque.

— Merci, merci, merci, merci, l'entendis-je murmurer.

Pendant ce qui me sembla durer une éternité, elle resta ainsi contre moi, nos respirations se calant l'une sur l'autre. Le nez dans ses cheveux, je n'osais rien dire, de peur qu'elle décide trop vite de se détacher de moi. Je remarquai qu'elle ne sentait plus la vanille comme avant, j'en étais un peu frustré, l'ayant pas mal associée à cette odeur.

Finalement Violette détendit son étreinte pour rejoindre la terre ferme et je pus lire dans son regard, toute la reconnaissance du monde.

— Salut, murmurai-je.

Maîtrisant mon envie de fondre sur ses lèvres, je glissai mon bras autour de ses épaules pour l'entraîner vers la sortie. Après avoir passé la douane et rejoint le centre de la gare, elle me guida jusqu'au parking.

— T'étais pas obligé de venir Deenou.

— T'es sûre ? plaisantai-je, Je peux repartir alors.

Je fis mine de la lâcher et de repartir en sens inverse et fut soulagé de la voir rire et me retenir par le bras.

— Ne fais pas l'idiot, je suis tellement contente que tu sois là.

Elle actionna sa clé automatique, déverrouillant une Micra noire un peu plus loin. Après avoir déposé mes affaires dans le coffre, je m'installai sur le siège passager tandis qu'elle démarrait la voiture.

Aussitôt le dernier album de Damso se propagea dans l'habitacle et je me rappelai alors que cette nana, avait de bon, très bon goûts musicaux.

— On va où ?

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