Un avenir étoilé..

Un autre Jantt ?

Oh diable où vais-je donner de la tête ? Pour quelqu'un qui est venu livrer bataille, je suis complètement désarmé. Goudii Diop vient de m'abattre à bout portant. Il a touché là où il ne fallait pas mais il n'a pas fait que me toucher, il m'a poignardé en plein cœur.

    Je n'arrive toujours pas à croire qu'il ait sorti ça et le comble c'est que je me mets à rire niaisement preuve de mon embarras. En fin de compte je l'ai cherché... Oui je l'ai cherché. Oh que j'ai mal. Que je m'en veux. La plus horrible sensation est celle d'un cœur sur le point de lâcher.

  J'étais là écarquillant les yeux incapable de faire le moindre geste. Les émotions me transperçaient le cœur avec une violence inouïe, me coupant le souffle comme si j'étais sous l'eau, comme si j'avais été enterré vivant. Aux lisières des abysses les plus sombres de mes sentiments. En apnée parmi les épaves déchues de mon âme.

  L'écho de ses paroles " Mon frère Aly est gay et son partenaire n'est personne d'autre que toi Jantt " dévastait ma cage thoracique et y laissait un grand vide glacial. Pourtant, ce n'était pas l'effet qu'elles auraient dû avoir sur moi - au contraire, elles auraient dû m'apaiser, elles auraient dû me soulager parce que c'est ce que je suis. C'est ma nature et être avec Aly est l'un de mes passe temps préféré. Alors pourquoi devrais-je me sentir coupable ? Pourquoi devrais-je me sentir mal ? Néanmoins après un éternuement venant de l'un des membres de ma famille qui me fit sortir de mes songes, sûrement celui de Bougouma je me rend compte à cet instant que si je me sens mal c'est pas à cause de ce que m'a dis Goudii Diop mais c'est plutôt à cause de l'état dans lequel se trouve ma famille, surtout ma mère. La pauvre elle a l'air d'avoir rencontré un fantôme tellement elle est devenue froide. Tellement froide que je pouvais le sentir de là où je suis. Je la connais ma mère et si elle est comme ça c'est que quelque chose ne va pas, et justement en un rien de temps, elle tombe par terre : évanouie.

                            Pdv Wér

Pendant que j'étais encore sous le choc à cause de ce que j'ai entendu à propos de mon frère jumeau Jantt, ma mère qui se tenait près de moi s'écroula par terre.

_Oh de par mes ancêtres que se passe t-il ? Maman maman lève toi ! Tu m'entends ? maman. Sans m'en rendre compte, en la sommant de se lever mes larmes commençaient déjà à ruisseler

_Attends laisse moi voir. Intervint Jantt qui en une fraction de secondes était à genoux près de ma mère. Ah soient loués les ancêtres s'exclama t-il elle est juste évanouie. Doufii steuplais aide moi à la transporter à la maison.

         Ellipse d'une demi-heure

Depuis que l'on a ramené maman, un silence de cimetière règne dans la maison. Mame Yandé la femme la plus expérimentée en terme de connaissances en médecine dans le village est à ses côtés dans sa chambre. Et attendant qu'elle sorte pour qu'on puisse en savoir un peu plus sur l'état de notre mère, nous nous mettons tous au niveau de la véranda histoire de la guetter.

Mais une chose bizarre est entrain de se passer. Mon frère jumeau Jantt a un comportement bizarre depuis un instant. Enfin depuis son altercation avec Goudii. Il s'est retranché dans un coin et ne daigne même pas me regarder dans les yeux quand je lui parle. Que lui arrive t-il ? Qu'arrive t-il à mon frère jumeau ? À ma moitié, ma chaire. Lui qui me dévorait des yeux et m'adressais un sourire enchanteur à chaque fois que je parlais avec lui. Est-ce à cause de ce que l'on a tous entendu tout à l'heure ? Après quelques minutes d'hésitation, je me décide alors d'aller vers lui

_Jantt, Jantt qu'est-ce t'as Jantt ? Parle moi tu sais que tu peux tout me dire. Je suis toi et t'es moi aussi tu te souviens de ce que tu me disais chaque jour ?

_Oui je me souviens très bien de ça puisque c'est une phrase que je t'ai moi-même apprise. Mais steuplais là je ne suis pas d'humeur tu vois. Une autre fois peut-être

_Jantt toi aussi t'enferme pas comme ça. Dis moi au moins pourquoi depuis presque une heure tu ne m'adresse pas la parole ? Ni à moi, ni aux autres aussi.. Insistè-je à mes risques et périls. Parce que Jantt je le connais comme le fond de ma poche. Je sais de quoi il est capable quand il est en colère. C'est le genre de personnes qui se rendent compte de leurs actes qu'après les avoir accomplis. Et je sais qu'en continuant à le saouler il risque de s'emporter. Mais tant pis

_Je t'ai dis que je voulais pas parler. Ni à toi, ni à...

_Est-ce à cause du fait que t'es un gay ? Lui lancè-je à la figure sans cligner des yeux donc c'est parce que t'es un homosexuel et que nous venons de le savoir que tu nous boudes sans scrupule ? Pourquoi ça Jantt ? Pourquoi ? Avant tout nous sommes ta famille. Nous sommes tout ce que t'as dans ce bas monde. Si nous te rejetons pour ça, qu'est-ce que les autres vont faire de toi ?

   À ces mots, je vois alors ses nerfs se détendre. L'aspect sombre qu'avait pris son visage commença à se dissiper pour laisser place à un visage fade, sans lueur d'allégresse ni de colère : c'était en gros une face sans émotions. Mais d'un coup, une chose que je n'avais jamais eu le privilège de voir se passait devant moi : mon frère jumeau Jantt était entrain de verser des larmes. Oh la vache, si ça avait été un autre jour, je me serais tordue de rires mais là rire était la dernière chose sur terre que j'avais envie de faire.

J'avais une drôle de sensation. Comment puis-je vous la décrire ? À chaque fois que Jantt était en mauvaise posture, des ondes me parvenaient et bizarrement lui aussi sent la même chose lorsque c'est moi qui suis dans une mauvaise situation aussi. Maman avait l'habitude d'utiliser le vocable "ta chair" lorsqu'elle me parlait de mon frère jumeau et voilà c'est dans ces moments que je mesure l'ampleur de ces mots : toi et moi ne faisons qu'Une seule et unique personne.

C'est mon frère, c'est ma moitié c'est mon jumeau mais depuis que je suis moi, depuis que je suis devenue adulte je ne l'ai jamais vu dans un tel état et cela me rendait triste. Cela me fendait le cœur. Je ne le reconnaissait plus. Je ne reconnaissais plus mon frère. Le brave homme qui passait tout son temps à me chambrer. Cet homme qui n'avait peur de personne ni de rien d'ailleurs. Cet homme est là aujourd'hui devant moi en larmes. Comme je ne savais pas quoi lui dire, je le pris alors dans mes bras histoire de lui faire parvenir tout mon soutien. Comme quoi, il y'a des moments où les mots n'ont pas leur place...

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