SON UNIVERSALITÉ ET SON RÔLE DÉFENSEUR

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   L'Homme se distingue des autres êtres vivants par sa capacité à communiquer sa pensée. Il l'exprime à travers différents procédés qu'il a développés au cours de son évolution. L'art en fait bien évidemment partie. La peinture, la sculpture, la poésie, la photographie en sont autant de formes diverses et variées. Toujours est-il que certaines se montrent plus percutantes et marquantes que d'autres. En effet, il y en a qui se démarquent plus de par leur capacité à toucher un public plus large. De nos jours par exemple, la musique occupe une place importante dans notre culture : elle est quasiment omniprésente dans notre quotidien. Assurément, sa faculté à s'adapter à tous les goûts et à tous les âges présente un réel avantage dans la diffusion de messages. Messages qui, par ailleurs, se montrent plus ou moins directs et engagés en fonction du choix de l'artiste qui les transmet. Pour illustrer cet argument, nous pouvons citer Bilal Hassani, chanteur influent dont la chanson, Roi, totalise déjà en quelques semaines 5 millions de vues sur YouTube. L'engouement qui lui est porté est dû à la véracité du message qu'elle véhicule : dedans, l'auteur y affirme son style particulier, et évoque son homosexualité. Il affirme qu'il n'est "pas dans les codes" et que "ça dérange beaucoup", mais confie cependant qu'il n'est pas prêt à changer à cause du jugement des gens.

  https://youtu.be/Z4X4ygjcUd4

   Par ailleurs, l'art peut aussi pour s'adresser directement au public qu'il veut toucher sans forcément déguiser le propos avancé. Il cherchera alors davantage à interpeller et à attirer l'attention. Son but est donc de changer la vision portée sur un point particulier en confrontant le public à une réalité contrastant avec ses prés fondés. C'est ce qui fait de lui un moyen efficace pour défendre une cause quelconque. Dans les années 1980, par exemple, le sida touchant majoritairement les homosexuels, ces derniers étaient jugés responsables de la maladie. Cette dernière était par ailleurs appelée la « peste rose » par les médias de l'époque, et confortait l'opinion publique dans l'idée qu'elle était une punition de l'homosexualité. Contre ce jugement infondé se dresse alors en 1987 un ensemble d'artistes groupés sous le nom de Gran Fruy. Comme nous l'expliquent Nicolas Martin et Éloi Rousseau dans Art et Politique « ils répondent à la crise de l'information par des images et des slogans chocs destinés à interpeller le public, et n'hésitent pas à réutiliser ostensiblement l'esthétique publicitaire de certaines marques à la mode ». Ils publient en 1989 une affiche dont le titre tapageur Kissing Doesn't Kill, Greed And Indifference Do* ( en français Embrasser Ne Tue Pas, La Cupidité Et L'Indifférence, Oui ). 

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   Elle est de surcroît la première à présenter des couples homosexuels, mais lutte également contre le racisme et le sexisme en présentant des personnes de sexe et d'ethnies différentes. Son caractère audacieux s'explique nommément par sa volonté de faire du SIDA une question politique ( elle affirme en outre qu'il l'est déjà dans leur slogan : « La cupidité des entreprises, l'inaction du gouvernement et l'indifférence générale font du SIDA une crise politique » ), mais exprime également l'envie de démontrer à quel point il est ridicule de stigmatiser les homosexuels de la sorte. De ce fait, à l'image de cette affiche l'art peut donc avoir pour but de choquer, d'interroger et de remettre en question, les diverses formes sous laquelle le message colporté lui permettant de traiter de tous les sujets. 

Aujourd'hui, des clichés subsistent encore à l'encontre des gays. Dans notre imaginaire collectif hétéronormé, on a tendance à se les représenter comme étant infidèles, efféminés avec un sens particulièrement développé de la mode et autres niaiseries. Certains humoristes s'accordent cependant à les démentir. Alex Ramires notamment, contredit justement ce point de vue lors de son passage au festival de Montreux en avril de l'année dernière. Il est la preuve que l'art peut se servir du rire comme arme, et n'est donc pas obligé de se cantonner à une forme sérieuse et stricte pour faire passer un enseignement. Les spectateurs ont ainsi pu se divertir tout en s'instruisant sur la manière dont sont perçus les homosexuels par notre société trop conformiste.

https://youtu.be/fQW5AJG-Qj0

*Pour plus de précisions, rendez vous sur : 

creativetime.org/programs/archive/1989/Kissing/Kissing.htm

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