(6) je crèverai pour toi

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honnêtement, le lendemain de cette nuit,
j'ai jamais cru que tu me reparlerais.

mais t'es venue,
avec ton meilleur ami et vous vous êtes assis.

autour de moi,
comme un barrage.

seulement voilà;
t'allais pas bien.

ton copain t'avait quitté,
tes « amis » t'avaient tourné le dos.

t'avais tout perdu.
et, perdue dans tes pensées, je t'ai demandé:

« ça fait quoi d'aimer ? »

tu m'as entendue et,
sur le moment,
tu n'as rien dit.

le soir, tu m'as rejoins chez moi,
et, assise en bas de mes marches,

tu m'as dit:

« aimer,
c'est beaucoup trop beau quand c'est partagé,

c'est tellement beau que t'as pas envie de t'échapper,
t'as envie de rester,

mais aimer,
c'est tellement beau que tu finis par oublier,

que tu vis auprès des autres aussi.
et j'ai vécu dans un monde où seul mon copain se trouvait,

j'ai oublié ma famille qui partait en couilles,
j'ai tout oublié.

et puis, t'oublie que ça a une fin,
les mois passent,

ta main dans la sienne te fait vibrer,
et t'as jamais vécu ça,

alors tu restes,
tu t'accroches,

jusqu'à réaliser que c'était fini.
et quand c'est fini,

t'y crois pas,
t'arrives tout simplement pas à y croire. »

je me suis assis à côté d'elle et elle a dit:
« et maintenant que c'est fini,

tout revient,
toute cette vie auprès des autres m'attaque,

et quand c'est fini,
c'est pas ce qui compte comme sensation,

c'est la sensation que même si tu souffres,
t'as plus que vécu quand t'as aimé,

t'as juste respiré. »

elle a fermé les yeux,
une larme a coulé le long de sa joue.

le soleil d'été se couchant à peine,
signifiant les 21h.

elle a juste soupiré
en posant sa tête sur mon épaule.

si seulement j'avais su que la sienne ne serait pas là pour moi.

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