Chapitre 1

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*Point de vue de Teerawat*

«...et voici en exclusivité une interview de l'un des plus grands PDG de Corée, monsieur Choi Dong Bok» Mon regard se porte aussitôt sur l'écran de la télévision, vieux poste datant de plusieurs années qui trône dans un coin de la pièce, lorsque j'entends le présentateur prononcer ce nom. Sur l'écran, un homme d'âge mûr aux cheveux légèrement grisonnant se tient debout devant un immense bâtiment, un sourire charmeur sur les lèvres tandis qu'il répond aux questions du journaliste. A la vue de cet homme que tout le monde semble presque considérer comme un saint, je ne peux m'empêcher de ne ressentir que du dégoût et de la colère. Cet individu que tout le monde respecte alors qu'il n'est qu'un simple déchet qui se croit supérieur aux autres, sous prétexte qu'il a de l'argent plein son compte en banque. Si seulement tout le monde pouvait le voir comme moi je le vois, si les gens connaissaient sa vraie personnalité, je suis sûr qu'ils ne penseraient plus de la même façon. Mais tout ces idiots boivent ses paroles sans chercher plus loin... Je monte légèrement le son de manière à mieux entendre toutes les belles paroles que ce cher Choi nous donne, mais pas trop pour ne pas réveiller ma mère. Je sais qu'elle reconnaîtrait immédiatement sa voix, elle ne l'a pas oublié, elle a beau vouloir me faire croire le contraire, je sais que j'ai raison. Rien que cette pensée suffit à accentuer ma rancœur envers cet homme. Ses paroles ne sont qu'un leur que les gens croient, parce qu'il est charismatique et sait obtenir l'attention de son public. Je dois sans doute tenir ça de lui, je préférerais n'avoir hérité que des qualités de ma mère, heureusement que je ne ressemble en rien à cet homme, rien dans mon apparence ne laisserait penser que nous sommes liés, génétiquement parlant, pour mon plus grand bonheur... 

Son discours n'est même pas encore finit que j'éteins la télé, le simple fait de le voir sur l'écran me donne envie de vomir. Chaque fois qu'il passe à la télévision, je zappe ou j'éteins après quelques minutes à peine. Le voir lui et sa chère petite famille vivre heureux m'agacent au plus haut point. Après ce qu'il a fait à ma mère, il mérite de payer, pas de se prélasser dans une maison digne d'un palace avec sa mignonne petite famille. Quand je vois celle qui a remplacé ma mère, à chaque fois qu'elle apparaît on dirait qu'elle est toute coincée à se coller un sourire forcé sur le visage. Quant à son fils... le parfait petit héritier, intelligent, bon élève, le fils idéal aux yeux de son très cher père. C'est à vomir... La télévision éteinte, je range la télécommande à sa place avant de passer dans la pièce d'à côté. Pendant que mon géniteur se prélasse dans une magnifique villa avec sa famille parfaite, moi je vis dans un minuscule appartement que je partage avec ma mère alitée depuis plusieurs années maintenant. Cinq ans que j'ai pris le relais de ma mère et que c'est moi qui travaille pour subvenir à nos besoins. Pauvre gamin d'à peine quatorze ans que j'étais à l'époque, à chercher comment gagner de l'argent pour subvenir à nos besoins. Aujourd'hui, on ne vit pas dans le luxe, mais je m'en sors comme je peux, même si ces moyens ne sont pas forcément toujours très légaux, on fait avec ce qu'on a... Il est encore tôt et je n'ai pas cours de la matinée, je vais pouvoir prendre mon temps pour me rendre à l'hôpital cette fois. 

*

Les tâches ménagères effectuées, je prends le temps de m'assurer que ma mère est bien endormie avant de sortir de l'appartement que je verrouille aussitôt. Je n'aime pas devoir laisser ma mère seule chaque jour alors qu'elle est sans défense, mais je n'ai pas vraiment le choix. Heureusement, si elle garde le lit toute la journée, elle est encore capable de parler, alors je l'appelle pratiquement toutes les heures pour m'assurer qu'elle va bien et qu'il ne s'est rien passé. J'ai toujours été proche de ma mère que j'admirais pour son courage, s'occuper seule d'un gamin quand on est seule et sans argent ou presque, ce n'est pas tout le monde qui peut le faire. Alors quand j'ai vu son état se dégrader, ça m'a vraiment attristé de la voir finir ainsi, je n'aimais déjà pas beaucoup mon géniteur pour avoir agit ainsi, mais en voyant sa santé se dégrader jusqu'à ce point, autant dire que mon désir de la venger de ce qu'il lui a fait subir a vite mûrit dans mon esprit et aujourd'hui, c'est cette soif de faire payer à mon géniteur ses actes qui me donne la force de continuer à me battre, plus pour ma mère que pour moi à vrai dire. Si elle ne m'y avait pas poussé, j'aurais sans doute arrêter les études après le lycée. Mais au final, ce n'est pas plus mal que je les poursuive, ainsi je vais pouvoir me venger de mon père et en toute légalité. 

Love and revengeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant