~ Chapitre 5.4 ~ Une lettre et une crevette ~

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Lorsque j'arrive devant notre petit pavillon, la porte est ouverte. La porte d'entrée est grande ouverte. Je reste là, à quelques mètres de l'entrée comme paralysée. Maman n'est pas rentrée du boulot. Clara n'aurait jamais laissé la porte ouverte. Et combien même elle l'aurait laissé ouverte, la poignée n'aurait pas été arrachée.

Ma voix intérieure me dit de courir dans l'autre sens. Que ma maison n'est pas sûre. Qu'il y a sûrement quelqu'un à l'intérieur. Mais prenant mon courage à deux mains, j'entre dans la maison.

Quand je pousse la porte entrebâillée dans un grincement, un paysage de chaos s'offre à moi. Mais pas le bazar habituel du salon. Non, c'est différent. Tous les tiroirs ont été retournés, les affaires éparpillées, même la poubelle a été renversée par terre.

Je n'en crois pas mes yeux. Nous venons d'être cambriolés !

Je pose le sac de Claraainsi que sa peluche à l'entrée. Mon premier réflexe est de vérifier si la télé est toujours là. Et à mon grand étonnement, oui. Les jeux vidéo, les appareils de la cuisine, les bijoux de ma mère, même la nouvelle machine à massage pour pied est toujours à côté du canapé.

Alors que je me penche vers la commode pour ouvrir les tiroirs et vérifier que tout est là, j'entends quelque chose derrière moi. Aussitôt je me retourne, manquant de justesse de recevoir un poignard en pleine tête.

Un... poignard ?

Devant moi se tient quelqu'un, surement le ravisseur à l'origine de tout ce bazar. Il a la silhouette d'une femme, mais je ne peux rien vraiment affirmer puisqu'il porte une cagoule.

Sans réfléchir, je prends mes jambes à mon coup et fonce vers la cheminé attrapant le pic en fer dont maman se sert l'hiver pour remuer le feu. Je le brandi devant le cambrioleur.

«Qui êtes-vous ? »

L'inconnu me lance deux autres poignards à une vitesse époustouflante, que j'évite maladroitement. Lorsque le deuxième poignard arrive dans le mur, il explose, me faisait sursauter. Je me réfugie alors derrière le canapé, serrant de toutes mes forces le pic en fer qui constitue ma seule défense.

Vous pensiez que jusqu'alors j'étais calme, et gérais bien la situation ? Et bien non ! Je suis en train de me faire attaquer par un cinglé avec des couteaux qui explosent ! Je ne peux pas rester calme ! Ça n'arrive à personne ce genre de chose ! Ou bien, ceux à qui ça arrive ne restent pas très longtemps en vie pour en témoigner !

Avant que je ne puisse réfléchir à une solution pour me sortir de là, l'imposteur s'approche de moi en me lançant d'autres projectiles explosifs, contournant le canapé. Je m'enfuis donc en escaladant le canapé en direction de la cuisine, lui lançant par la même occasion mon pic en fer pour le retarder. 

Ouvrant le premier tiroir qui s'offre à moi, j'attrape un couvert et le lance sur le cambrioleur. Mais elle l'évite avec facilité, s'approchant toujours de moi d'un air menaçant. J'attrape encore d'autre couvert, et lui lance, encore et encore, jusqu'à le tiroir soit vide. Mais pas un couvert ne l'atteint ! Ce n'est pas possible ! Je suis tombée sur un assassin professionnel !

Je me mets à courir autour du comptoir, mais bien évidement, comme la fille extrême douée que je suis, je me prends les pieds dans le tapis et tombe. Un couteau se plante dans le tapis, à quelques millimètres seulement de ma main. Je me retourne pour faire face au ravisseur. Celui-ci pointe vers moi le pic en fer de la cheminé que je lui ai lancé plus tôt.

«Où est la relique ? »

Attendez ? Comment ça, la relique ? Je reste plantée là, paralysée, ne sachant quoi répondre. C'est... bien une voix féminine qui vient de parler !

«Je... Je ne sais pas... Qui êtes-vous ? C'est quoi cette histoire de relique ? »

Devant mon regard complètement perdu, la femme laisse tomber son arme par terre, et prononce ces mots, que je n'oublierais surement pas de sitôt.

«Nous savons que ta sœur est une des gardiennes des reliques. Nous l'avons enlevé, et si tu ne nous livre pas la relique avant la pleine lune de décembre sur l'île d'Oedik, ta sœur subira le même sort que d'autres avant elle. La reine noire ne plaisante jamais avec ce genre de chose, crois-moi. »

Pardon ? Non ce n'est pas possible... Je ne comprends rien à ce charabia. Comment ça, le même sort que d'autres avant elle ? Inlassablement, mes yeux fixent la ravisseuse. Ses trois mots tournent en boucle dans ma tête.

Nous l'avons enlevé.

Je deviens livide. Complètement blême.

Elle s'en va alors, tout simplement, comme si tout était simple, cette situation, ces paroles, cette attaque surprise. Je ne sais pas si je dois être soulagée ou encore plus paniquée... Je reste au sol, incapable de bouger, de peur qu'elle ne change d'avis et ne vienne achever ce qu'elle avait commencé à faire, soit planter un de ses poignards dans ma cervelle.

Sortant de la maison sans même prendre le temps de fermer la porte cassée, je me mets à courir dans la rue sous la pluie, regardant le soleil déjà bien bas dans le ciel. Je ne sais même pas où je vais, mais je m'en fiche royalement. Une larme coule. Puis deux. J'ai l'impression que le ciel me tombe sur la tête. Que plus rien n'est sûr...

Enfin, à part une chose.

Nous sommes le vendredi 18 décembre.

Il est 18h01.

Ma sœur vient de se faire kidnapper.

~

Alors que je marche sur le trottoir, me répétant en boucle dans ma tête les mots de l'inconnue, je remarque qu'un chien me suit. C'est ce petit chien noir qui traîne dans le quartier depuis un bail. Il tient dans sa gueule un petit objet rond.

Je m'arrête, et m'accroupit. Il laisse simplement tomber l'objet au sol, attendant que je le ramasse.

C'est une montre à gousset couleur bronze, un peu abîmée. Enfin c'est ce qu'elle semble aux premiers abords. Lorsque je l'examine, je me rends compte que la face du cache de la montre est composée de plusieurs cercles, aux motifs complexes. Le cercle du contour, le plus grand, n'arrête pas de tourner, et celui qu'il entoure tourne dans le sens opposé, plus lentement, dans un cliquetis régulier, et ainsi de suite, jusqu'à celui du centre, totalement immobile. En fait, ce n'est pas une montre, mais un bibelot étrange.

Je regarde le chien, qui n'a pas bougé d'un poil. Il me fixe avec son regard intelligent. C'est alors que je crois l'entendre parler.

« Suis-moi. »

Je reste plantée là, abasourdi parce ce que je viens t'entendre. Ce chien... vient de parler !

Puis, le voyant s'éloigner, je me relève, fourrant l'objet dans ma poche et le suit. Il est pour l'instant la seule piste que j'ai.

BelyllacOù les histoires vivent. Découvrez maintenant