Quand on part, il y a deux options, la première est de revenir, l'autre est de partir pour de bon.
Elle a choisi la deuxième, sans penser à moi.
J'ai fait la plus grosse erreur que j'aurais pu faire. Mais c'était il y a tellement longtemps.Quand je pense que ce jour là, à cette soirée, je l'ai suivi. Tout a changé quand notre regard s'est croisé.
Son sourire attirant, ses yeux noisettes où l'on se perd, ses cheveux noirs, magnifiques.Je me souviens qu'elle m'a simplement demandé si je voulais prendre une marche, avec elle. J'étais habillée avec ces leggings noirs que je mettais tous les dimanches quand je restais à la maison. Sauf que je n'étais pas à la maison. J'étais à une fête, celle de mon ami. J'avais aussi enfilé ce chandail de laine rouge qui m'arrivait un peu plus haut que les genoux.
Il faisait un brin frisquet. Un petit vent de printemps.Elle arborait une chemise noire, et ses jeans gris pâles. Cette chemise que j'avais tant vu après l'avoir rencontré.
Toute simple, comme elle l'a toujours été.
Et belle. Elle m'inspirait, je l'inspirait. Tout ce que nous avions de besoin dans notre relation.-Je m'appelle Sabrina. Toi?, m'avait-elle dit.
-Maxime, lui répondais-je.
Nous avons continué à marcher, sans vraiment savoir où on allait. La musique de cette soirée alcoolisée dont j'avais menti à ma mère à propos de son existence résonnait derrière nous.
-Tu viens d'où, je ne t'ai jamais vu auparavant ici, demandais-je.
-Je viens de la ville d'à côté, je suis la cousine de Sam, c'est pour ça. Et puisque c'est sa fête, il m'a invité. Mais je devrais partir bientôt. J'ai, hum, ma vie, là-bas, c'est-à-dire les études et tout.
Sa réponse complète m'avait fait un point dans le ventre, j'avais l'impression de la connaître depuis longtemps. Mais elle avait sa vie. Et j'avais la mienne. Elle n'habitait pas ici. J'habitais dans ce trou perdu, où tout le monde se connaissait.
Et maintenant, je suis dans ma tombe, des années plus tard, pendant que toute ma famille et mes amis versent des larmes à propos de mon décès. Pendant qu'elle, elle est décédée depuis des années.
VOUS LISEZ
Et si nous partons?
Non-FictionPartir, sans revenir, sentir le vent contre toi, vivre sans règles. La liberté. Être qui nous sommes. J'ai déjà été libre. J'ai senti la sensation du temps passer sur ma peau comme si j'étais en caoutchouc. Rien ne me traverse, jusqu'à ce qu'on tomb...