Le son de la pluie ne m'a jamais été aussi désagréable. Cette pluie, mélangée à l'orage, m'insupportait. J'observais, assise, en pleine nuit, les gouttes déferlantes tomber sur mes dossiers travaillés longuement auparavant.
Ma sansevière, positionnée sous ma fenêtre grande ouverte, avait également été humidifiée. C'est amusant comme ces deux matières, appelées «feuilles», n'ont pourtant pas de similarités à première vue.
Je revenais à la réalité après un moment d'absence, suite à la douleur qui refit surface.Dans la pénombre, une forte migraine m'empêchait de me mouver. Ma douleur crânienne, dû à une overdose de stress, m'invitait à m'aggriper à mon nouveau fauteuil. Ma mère me l'avait offert il y a une semaine, voyant les circonstances économiques dans lesquelles je démenageais, loin de mon cocon familiale, à mes vingt quatre ans.
Je ne lui avais jamais communiqué ma situation financière, craignant de l'inquiéter inutilement, mais les événements m'ont poussé à la lui avouer.
La seule chose qui pouvait la rassurer, c'était que si je partais, c'était pour un travail avec un contrat à durée indéterminée. Jamais je n'étalerais devant ma mère les facteurs qui m'ont empêtrés dans cette pauvreté, même si cela nous a causé des conversations «salés», à maintes reprises.Les raisons pour lesquelles je me suis retrouvé à vivre dans un studio, à travailler en bureau et à la quitter soudainement ne doivent lui être dévoilées. Mon image auprès d'elle n'en serait que salie... elle se moquerait sûrement de moi, tout en remettant en question toute mon éducation.
Sentant ma migraine se calmer, je repris le contrôle sur mon corps de façon à pouvoir me déplacer.
Je me levais d'un pied ferme et m'avançais vers ma fenêtre pour enfin pouvoir la fermer, puis soupirais longuement en regardant mes dossiers, trempés, avec mon bureau sur lequel ils étaient éparpillés. Mon ordinateur, proche de ces papiers, avait aussi pris l'eau. J'entrepris de le nettoyer en tirant plusieurs mouchoirs de ma boîte à mouchoirs qui était assez loin de la fenêtre pour rester sèche.Après avoir absorbé toute l'eau qui avait atteri sur mon ordinateur, je levais son écran puis je l'allumais. Les informations enregistrés dans celui-ci me permettaient de me remémorer la soirée qui avait chamboulé tous mes plans.
Je pris une grande inspiration, puis expirais, pour relâcher toutes les tensions qui m'accablaient durant les dernières semaines.
Je diminuais la luminosité de l'écran pour ne pas me causer une seconde migraine, puis je tapais enfin mon mot de passe pour pouvoir accéder à la page d'accueil, une fois que je me sentais prête à affronter mes maladresses.
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Cyanea Capillata
RandomLorsque se remettre en question est nécessaire, une jeune femme de vingt quatre ans prend le temps de le faire. Seule, devant son écran, elle rêvasse tout en se réveillant. Une méduse apparaît sur son écran. Un message, de sa vie est le tournant. Ma...