ELDORADO

Everything will be alright

Everything will be alright

Mes yeux s'ouvrent brusquement sur une pièce immaculée. 

J'aurais juré avoir entendu quelqu'un chanter une douce berceuse. Je me lève subitement. Mon corps chancelle et ma tête vacille ; mes lèvres étouffent un léger « aie » de douleur. Je me suis arraché du sol un peu trop vite. Enfin, le sol est plutôt une surface lumineuse dont une agréable chaleur s'en dégage. D'ailleurs, chaque parcelle de ce lieu se retrouve dorée de cette étrange clarté ardente. Malheureusement, mes pupilles n'arrivent pas à distinguer les limites de ce grand espace.

- Il y a quelqu'un ?

Aucune réponse, juste la consonance de ma voix qui se répète sans fin dans un écho lointain. Sans attendre, mes jambes se mettent en marche machinalement, arpentant sans fin ni but dans cette immensité absolue.

Après un certain temps à errer, une lumière plus étincelante que les autres attire mon attention. Je me retrouve alors devant une immense entrée définit par deux colonnes en marbres crèmes très imposantes. elles sont recouvertes d'un lierre fleurit en guise de décoration, cheminant tout autour comme une liane accrochée à son arbre. Un chemin se trace, me montrant surement la direction à suivre. Après avoir monté un nombre incalculable de marches, je vis au loin une silhouette de dos dégageant une aura puissante. Intrigué, je m'approche lentement.

– Bienvenue, chers visiteur. Annonce-t-il avec un sourire, en se retournant vers moi.

Je l'observe, silencieux. C'est un grand vieillard barbu, habillé d'une tunique que je suppose être en soie tant elle à l'air douce.Il porte une corde nouée autour de sa taille, un collier de pierre en cristal et une paire de sandales en bambous.

- Tu te demandes surement qui je suis, rajoute-t-il d'une voix rassurante. Dès à présent, je suis ton guide. Et c'est moi qui vais te donner les réponses à tes questions.

En l'écoutant me donner ses explications, je le suivi instinctivement dans sa balade. Après avoir traversé une porte dont je n'avais pas pris connaissance auparavant , il me montre -dans un premier temps- une ville en parfaite harmonie avec la nature. Sur la place centrale se trouve une fontaine à cinq étages dont l'eau cristalline nous apaise par le son du ruissellement. Autour de celle-ci, homme, femme et enfants se trouvent, et s'amusent, leurs rires s'envolant dans l'air, eux aussi vêtus comme le barbu. A en voir leurs expressions du visages, on pourrait croire qu'ils n'ont jamais connu la misère du monde. De leur petit air naïf et insouciant, ils m'adressent des signes d'hospitalité à mon égard.

Mais bon sang pourquoi ont-ils l'air si heureux ?

Peut-être, parce que la végétation y est dense et luxuriante. Que les couleur ésotériques de ces fleurs forment un bouquet riche en tons lumineux et donne de la vie à ce paysage immaculé. Il y en a partout ; sur les hauts lampadaires en or massif, dans les grandes allées pavées de pierres blanches ou encore les portes des maisons et les fontaines. 

Je suis charmé, c'est si harmonieux, si envoûtant. Si parfait.

Le vieillard m'emmène finalement dans une forêt ou les arbres sont si haut qu'on en voit même pas le bout. Il me montre aussi les différentes espèces d'animaux et d'insectes qui regorgent dans ce lieu. Quelle ne fut pas ma surprise quand un centaure et une licorne fit leur apparition. Ils étaient encore plus splendides que dans nos contes et nos légendes ! Ce genre de créatures n'existent pas dans mon monde.

Le guide exquise un léger sourire bienveillant... comme s'il pouvait lire dans mes pensées !

Ici, la pauvreté et la misère sont remplacées par la richesse et le bonheur. Les habitants d'ici vivent simplement et heureux. Et d'après l'homme, ils savent profiter des choses simples de la vie. Tous les mots négatifs de mon monde trouvent leur opposé ici, en passant par les émotions et les sensations qui sont décuplées; L'objectif est de ressentir ce que la nature peut nous apporter, comme le souffle du vent, les frissonnements des branches d'arbres, les feuilles qui tremblent, l'odeur de la mer salée à celle du sol chaud après le passage de la pluie et en terminant par l'eau turquoise scintillante, contrastant avec la lueur orangée du soleil se couchant à l'horizon. 

A cet instant, je ressens ce sentiment d'harmonie et d'être enfin en paix avec moi-même.

Plus tard, le guide m'explique le système et les règles sur lesquelles est fondé ce pays, qu'il appelle « Eldorado ». Il n'y a pas de gouvernement, les gens sont libres et égaux, tout le monde dispose des mêmes droits sans distinction sociales ou raciales. Tout ça n'existe plus. On ne force personne à faire quelque chose contre son gré. Je pense que c'est par cette idéologie mis en place que l'harmonie des peuples arrivent à garder un équilibre, donnant comme résultat un peuple épanouît en adéquation avec ce qui l'entoure : mère Nature. 

Il faut simplement respecter un code qui est « Honneur, Valeur, Liberté». Car il faut être fière et avoir conscience de ce qu'on devient et de ce qu'on accomplit sans jamais oublier qu'on est une société qui dépend des autres. La cohésion et la solidarité fait la force de chacun. La tolérance et la bienveillance en est la source primordiale.

J'ai appris beaucoup en quelques heures là-bas. L'Eldorado est propre à chacun. Moi, j'ai imaginé et crée, un monde en paix, bien mieux qu'un doux rêve...

Fin.