- 54 -

5K 513 3
                                    

Le trajet m'avait paru beaucoup plus court que la première fois, quand je l'avais fait avec Edward. Peut-être était-ce parce que je n'avais ni froid ni faim, et que j'avais dormi la veille. Enfin, « dormi », c'était un grand mot... j'avais passé la nuit à cauchemarder. J'avais réveillé Maximilian trois fois avant de me décider à retourner dans ma chambre. Il m'y avait rejoint aux aurores.

Nos blessures de la Lune Pleine étaient encore douloureuses et visibles, aussi avais-je mis mes vêtements les plus confortables pour voyager et je ne le regrettais pas ! Maximilian aussi avait fait un effort dans la détente : un jean qui tombait sur des bottes, un simple sous-pull sous une veste en cuir noire. Je trouvais qu'il avait un look de mauvais garçon comme ça, et ça me plaisait bien, même si cela ne s'accordait pas vraiment avec sa personnalité.

Actuellement, il jouait sur son smartphone sans accorder d'importance à mon existence. Dans le fond, ça m'allait. Au moins ne voyait-il pas à quel point je ruminais mon appréhension... Je ne supporterais pas qu'il tente de me rassurer alors que je savais pertinemment que ça se passerait mal.

– J'espère qu'il ne va pas trop être en retard, soupirai-je alors, le regard perdu sur la campagne humide. Je déteste être trempé quand il pleut.

– J'ai pris un parapluie. On va devoir se serrer dessous, mais c'est mieux que rien.

Nous avions échangé un regard et un sourire complice, puis l'annonce de notre arrivée se fit entendre. Je n'étais pas fâché de me dégourdir les jambes ! Même si cela signifiait que je me rapprochais de l'endroit où je ne voulais pas aller.

– Arrête de bouder comme ça, me reprocha-t-il avec un sourire, tu vas avoir des rides précoces. Et en plus ça enlaidit ton visage.

– Et toi, on en parle de tes rides ? répliquai-je vivement.

Il se contenta d'un large sourire, puis il passa sa main dans mes cheveux avant de descendre sa valise. Les joues rosies par son geste, je tentais d'ignorer les regards qu'on nous lançait.

Les Lycans avaient du mal avec le concept humain de la pudeur ; la nudité ne nous gênait pas, de même qu'assumer une sexualité avec des démonstrations significatives en public...

Personnellement, je ne me trouvais pas vraiment pudique. Disons que je n'avais pas l'habitude des démonstrations d'affection, alors j'étais déstabilisé ! Et puis le moindre contact avec Maximilian m'échauffait, que ce soit le corps ou l'esprit.

Et le train arriva en gare. Malheureusement, songeais-je alors.

The Wicked Wolf - Kaeden (T1) [MxM]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant