Chapitre 25: Coeur brisé, corps souffrant...

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Elle se lève d'un seul coup et me dit en se venant planter juste devant moi :

- Kaylee s'il-te-plaît je sais que c'est de ma faute toute cette histoire mais j'ai vraiment besoin d'être seule.

- Parce que pour toi ce n'est qu'une simple histoire ? Ashley est-ce que tu te rends compte que tu m'as quitté ? Qu'à cause de toi on n'est plus ensemble ?

- Oui je m'en rends compte.

- On ne dirait pas vu que tu appelles juste ça "une histoire" !

- Je me rends parfaitement compte qu'on n'est plus ensemble quand tu embrasses Steven comme ça juste sous mes yeux ! Kaylee respectes moi. Je sais que c'est moi qui t'ai quitté mais te voir l'embrasser avec autant de passion que quand tu m'embrassais, ça fait mal !

- Pourquoi crois-tu que j'ai fais ça d'après toi ?

- Parce que tu n'avais pas le choix c'est ça ?! Excuse-moi mais c'est toi qui t'es jetée sur lui quand il est arrivé.

- Non ce n'était pas pour ça ! Je l'ai juste embrassé parce que je voulais voir ta réaction.

- Tu savais très bien comment j'allai réagir Kaylee.

- Je voulais le voir de mes propres yeux.

- Tu me connais par cœur ettu savais très bien que ça allait me faire du mal.

- Non, je crois que je ne te connais plus.

- Ne raconte pas n'importe quoi ! Je n'ai pas changé.

- La fille dont je suis amoureuse, elle, ne m'aurait pas largué dès la première difficulté. Au contraire, elle aurait été la première à se battre.

- J'en ai marre de me battre Kaylee, tu peux le comprendre ça ?

- Non je peux pas le comprendre pour la simple et bonne raison que tu te fais plus de mal en me quittant qu'en restant avec moi.

Aucune réponse ne sort de sa bouche. Je me lève donc.

- Prépare toi on va chercher les affaires de ta mère à l'hôpital.

Elle se contente d'hocher la tête et de partir vers la salle de bain.

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Je suis allongée sur le lit de la chambre d'amis. Ashley est sûrement déjà en train de dormir dans la chambre. Je n'ai pas passé la soirée avec elle et n'ai même pas pris la peine de descendre pour manger. Mon appétit avait disparu. Cette journée fut longue : les regards d'Ashley furent beaucoup trop pesant mais savoir qu'elle avait passé sa journée à me regarder me redonnait espoir en notre histoire. Nous n'avions échangé aucune conversation qui aurait pu nous énerver ou nous faire pleurer, même si rien que le fait de la voir face à moi me mettait les larmes aux yeux. La voir sans pouvoir la toucher devenait de plus en plus dur. Je n'avais qu'une envie : la prendre dans mes bras ou la plaquer contre le canapé et l'embrasser jusqu'à ne plus avoir de souffle. Elle avait pleuré à l'hôpital et n'avait même pas trouvé la force de rassembler toutes les affaires de sa mère. Elle souffrait, je le voyais, je le sentais. La voir dans cet état était insupportable mais je n'avais rien fais. Je ne l'avais même pas prise dans mes bras. La main de Steven me ramène à la réalité. Il se tient devant moi, le nœud de sa cravate à moitié défait et ses cheveux en bataille. Il me dit en souriant :

- Tu dors ici ce soir ?

- Oui pourquoi ça te dérange ?

- Absolument pas.

- Tant mieux alors, dis-je en l'attrapant par le col de la chemise pour l'attirer vers moi.

Mes lèvres se plaquent contre les siennes et sa langue se mêle à la mienne pour une danse endiablée. Je lui retire son nœud de cravate et commence à détacher un à un les boutons de sa chemise. Il me demande au moment où je détache le tout dernier :

- T'es sûre que tu veux le faire ?

- Pourquoi ? Tu ne veux pas toi ?

- Si si mais je ne veux pas te forcer...

- Tu ne me force en rien là, réponds-je en faisant glisser sa chemise le long de ses bras.

Mes yeux s'attardent un instant sur son corps, de fins abdos son tracés sur son corps, ses grands bras sont beaucoup plus musclés que je ne l'avais remarqué au paravent. Ses mains passent sous mon T-shirt et il me le retire d'une main très peu assurée. La soirée continue sur cette même lancée et vers les coup de minuit, nous nous allongeons l'un à côté de l'autre. Il me dit en me prenant dans ses bras :

- Je t'aime Kaylee... je t'aime vraiment. Je ne dis pas ça pour te faire plaisir.

Je ne lui réponds pas et me contente de faire semblant de dormir. Je suis dos à lui, mon dos est appuyé contre son torse alors que sa main est passé autour de ma taille. Je regrette déjà ce qu'il vient de se passer. J'ai l'impression de manipuler Steven. Je n'avais pas fais ça par plaisir ce soir, j'avais juste besoin d'oublier cette journée qui avait été beaucoup trop dure à supporter. 

Je ne trouve pas le sommeil, les mains de Steven sur mon corps me gênent ; j'ai besoin de sortir de cette chambre, je commence à étouffer ici. Je me glisse hors du lit et récupère mes vêtements posés au sol pour me rhabiller. Je sors de la chambre en faisant le moins de bruit possible et arrive dans le couloir plongé dans le noir. Mon esprit est embrumé, mes paupières sont lourdes pourtant je n'ai pas l'impression d'être fatiguée, au contraire. La porte de la chambre où dort Ashley est juste devant moi. Après quelques secondes d'hésitation, je décide d'y entrer. Ashley est allongée sur le lit, ses cheveux bruns tombent sur son visage. J'ai envie de la rejoindre et de me glisser dans ses bras comme si de rien n'était. Au lieu de ça, je referme doucement la porte en faisant le moins de bruit possible. J'ai l'impression que mon corps devient de plus en plus lourd à mesure que je descends les escaliers. Ma tête me fait mal et commence à tourner. J'arrive enfin en bas et me rattrape de justesse au canapé pour éviter de tomber. Je prends quelques secondes à reprendre mes esprits et me dirige titubante jusqu'à la cuisine. La lumière s'allume sans que je n'ai touché quoi que ce soit. Je m'apprête à me tourner pour voir qui l'a allumée mais ma vision est beaucoup trop floue pour distinguer quoi que ce soit de net. J'aperçois une vague silhouette au cheveux bruns s'approcher de moi, mais je tombe avant de pouvoir faire quoi que ce soit. Ma tête heurte violement le sol et je ne trouve pas la moindre force pour me lever. Mes yeux se ferment et c'est le vide total. Je sens une main se poser sur mon avant bras ; j'entends des voix mais elles sont presque inaudibles. Je ne parviens pas à comprendre le moindre mot. 

Et puis plus rien. Le silence. Le noir. Le vide.

Amour InterditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant