Que le meilleur gagne!

~2~ L'équipe d'Erwin

~Livai~

Une main chaude caresse ma joue, me tirant ainsi du monde des songes. Encore quelques minutes... Les yeux toujours clos, je me tourne en marmonnant afin de fuir l'avalanche de baisers qui s'abat sur mon visage. Lorsque ses lèvres charnues se posent sur les miennes, je ne peux plus feindre de dormir, préférant répondre à ce doux baiser matinal. Ces réveils romantiques, c'est mieux que l'alarme assourdissante qu'Erwin mettait autrefois pour nous forcer à quitter le lit. J'ai fini par perdre patience et jeter son téléphone contre le mur, ce qui l'a contraint d'abandonner cette technique.

-Livai, réveille-toi, chuchote mon petit ami en rompant le baiser.

-Suis-je obligé? Je n'ai pas envie de quitter mes draps... Je suis bien.

-On est lundi. Il y a des cours.

-Hum... tu ne me motives pas. On pourrait sécher?

Un rire s'échappe de la bouche de Erwin, puis je ne ressens plus son agréable présence à mes côtés. Il vient de quitter le lit, me laissant seul sur ce matelas trop grand. Sans lui, mon confort n'est plus le même. Je me force à soulever mes paupières lourdes, grognant en étant frappé par la lumière que le blond vient d'allumer. Pourquoi ainsi me torturer? Mes yeux engourdis se posent sur la silhouette dénudée de Erwin qui enfile ses vêtements, ses jolies fesses rebondies à l'air libre. Après deux ans de couple, la pudeur n'a plus sa place entre nous. Mon amoureux est tellement beau. Même après tout ce temps, je désire autant son corps que lors de notre premier jour.

-Tu veux je te prête un t-shirt pour la journée? me propose Erwin.

-Je mets toujours tes t-shirts. Tu le sais.

-Je le sais. Tu dévalises ma garde-robe. J'ai voulu te le proposer avant que tu le fasses sans me le demander. Ce qui est à moi est à toi.

Je souris en sortant du lit douillet qui m'abritait, agacé par l'air froid de la pièce. Depuis que nous sommes en couple, je passe plus de temps chez Erwin que chez moi. Il faut dire que je préfère de loin être là plutôt que dans mon appartement minable, en compagnie de mon oncle et de ses fréquentations douteuses. C'est d'ailleurs madame Smith qui m'a offert de fuir cette vie familiale étouffante au profit de cette maison. Cette femme est tellement gentille. Mon rêve est d'enfin terminer mes études pour déménager officiellement avec mon homme, loin de mes problèmes.

Erwin me tend un t-shirt que j'enfile en bâillant. J'aime porter ses vêtements, car non seulement leur taille large est confortable, mais en plus, l'odeur de mon amoureux y est imprégnée. Sentir son parfum m'aide à me motiver en classe lorsque les cours me donnent envie de décrocher.

Une fois prêt, Erwin m'attire contre lui pour m'offrir un tendre baiser sur les lèvres. Bien que nous passons toutes nos nuits ensemble, je ne m'en lasse jamais. J'aime sa chaleur corporelle, son toucher, sa présence. Il me lâche et nous descendons au rez-de-chaussée pour prendre le petit déjeuner que la mère de mon amoureux nous a concocté. Puisque son père est un professeur d'histoire, il est souvent absent le matin.

Faisant comme si cette maison était mienne, je me prépare un succulent thé noir qui m'aidera à me réveiller. Mon humeur est massacrante sans mon thé matinal.

-Hier soir, vous êtes revenu tard, remarque madame Smith. Cette réunion pour l'école en valait le coup, j'espère? Vous devez être très fatigués.

-Je crois... Elle était ennuyante, aussi.

Erwin est bref, préférant se concentrer sur ses œufs pour ne pas lui mentir davantage. Il déteste devoir cacher la vérité à sa mère, mais comment pourrait-il lui admettre ce que concernait cette réunion sans la faire paniquer?