Cher journal,
Aujourd'hui, je vais écrire sur les violences domestiques que mes voisines, mes cousines, mes amies subissent.
Dans mon pays, l'Inde, une femme sur trois se fait régulièrement battre par son mari. Malheureusement, les autorités, les voisins et même leur propre famille préfèrent fermer les yeux.En Inde, certains hommes considèrent la femme comme un meuble.
C'est le cas de ma cousine, Magana "Préoccupée" . Son mari Vibhishan "Terrifiant" a commencé à la frappé un an après leur union. Magana lui avait annoncé qu'elle était enceinte d'une petite fille mais lui voulait absolument un garçon alors il s'est mis a la battre violemment. Magana m'avait raconté son histoire:
« Je rentrais des champs ce soir là. Vibhishan était resté à la maison, il avait surement passé la journée à ne rien faire. J'appréhendais vraiment sa réaction.
Alors j'ai pris mon courage à deux mains et je lui ai annoncé la nouvelle.
Il a commencé à me frapper...
Je lui suppliait d'arrêter mais il continuait encore encore et encore à me rouer de coups.
Je pensais vraiment que je n'allais pas survivre ...
Je priais le Tout Puissant pour qu'il puisse me venir en aide. »À partir de ce jour là, l'homme qui était autrefois si doux, si tendre, si aimable est devenu une réincarnation du diable.
Tout comme ma cousine, les femmes indiennes sont nombreuses à endurer quotidiennement ces coups.
Un rapport des Nations unies pour la Population (U.N. Population Fund) a affirmé que jusqu'à 70 % des femmes mariées âgées de 15-49 ans en Inde sont battues ou victimes de sévices sexuels ou sous la contrainte.
Parfois, même les proches du conjoint maltraitent la femme.
Pas grand monde est là pour tendre la main à ces femmes en détresse, leur propre famille préfère fermer les yeux car en Inde le divorce est une honte.Les femmes indienne préfèrent subir les coups incessants de leurs maris que d'être rejetées par tout leur entourage.
La loi autorise le divorce par consentement mutuel ou sur demande du conjoint en cas de violences ou d'abandon.
Souvent sans moyens financier, après une rupture la femme se voit dans l'obligation de retourner sous le toit de ses parents.
Généralement, ces derniers refusent de les accueillir à nouveau sous leur toit soit par honte ou soit parce qu'ils n'ont pas la capacité d'accueillir une nouvelle bouche à nourrir.
Seule les femmes issues de familles bourgeoises peuvent compter sur le soutien de leur entourage, famille et ami(e)s, lorsqu'elle veulent entamer une procédure de divorce.
Malheureusement, un grand nombre d'entre elles finissent par se suicider.
37% des suicides de femmes dans le monde sont comptabilisés dans mon pays.
C'est plus du tiers...
La situation devient plus que alarmante .
Ces femmes préfèrent se savoir mortes que de recevoir des coups de leur conjoint.Dans un pays voisin, le Bangladesh, une publicité qui dénonce ce fléau.
Dans cette vidéo, on voit une jeune femme qui patiente dans un salon de coiffure. Elle s'installe en face du miroir et demande à la coiffeuse de couper, encore et encore. Les cheveux se raccourcissent de plus en plus, la coiffeuse lui demande pourquoi elle souhaite couper si court. La jeune cliente répond en se tirant les cheveux qu'elle souhaite que "personne ne puisse plus jamais les tenir comme ça".Plus d'initiatives de ce genre permettront aux victimes de cette agression de se libérer et de prendre la parole pour enfin dénoncer toute la violence qu'elles subissent dans leur propre foyer.
Il existe des lois pour protéger ces femmes des violences domestiques mais elles ne sont que très rarement appliquées.
Pour sensibiliser la population aux violences domestiques, une campagne choc a été créée par l'association Save the Children India, cette campagne s'appelle « Abused Goddesses » et montre des déesses hindoues avec le visage marqué de coup.J'ai foi en Dieu et je sais que la société aura un profond bouleversement qui permettra changer de mentalité.
Cette citation de Gandhi m'inspire beaucoup et j'espère que sa parole puisse être diffusée dans le monde entier.
« De tous les maux dont l'homme s'est fait lui-même responsable, aucun n'est aussi dégradant, choquant ou brutal que son abus de la meilleure moitié de l'humanité ; le sexe féminin (pas le sexe faible) » Gandhi 1921.Ayanna.
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Journal intime d'Ayanna
Historical Fictionஹலோ, je suis Ayanna, je suis née le 10 décembre 2000 dans la région de Punduchéry. De mère franco-indienne et de père indien, j'ai dû m'adapter à différentes coutumes. Voici mon histoire.