Folie à deux

Prologue

"-J'ai demandé une mutation..." 

Son regard froid et indifférent s'ancra dans ceux de celle qui partageait sa vie. Elle aussi son regard était froid. Mais contrairement à lui ce n'était pas une façade pour y cacher tous les petits détails refoulés de sa vie. Elle n'en avait plus rien à foutre depuis un bon bout de temps. Elle ne ressentait plus rien pour cet homme qu'elle qualifiait de loque insensible, alors que fut un temps elle aurait donné sa vie pour ses yeux ravageur et sa voix cassée emplie de douceur. L'amour était vache, dans le fond il vendait des illusions qui faisaient espérer et ne duraient qu'un temps, trop court. 

"-Je pars dans deux mois... 

-Partir où ?

-C'est sur une petite île, tu ne connaîtra probablement pas ..."

Elle l'observait cherchant une réaction sur son visage, mais rien. Elle voyait uniquement cette lueur qui braillait et avait toujours brillé, celle qu'elle savait être pour l'unique chose qui ait jamais compté pour lui : son travail. Elle avait l'habitude, et le départ de celui qui fut à une époque son âme-sœur la soulageait, au moins elle n'aurait pas à trouver d'excuse pour le quitter. 

"-Si c'est aussi loin j'imagine que c'est fini entre nous ..."

Ses cheveux blond volèrent alors qu'elle lui tournait le dos. Il pu ainsi et pour la dernière fois sentir leurs doux parfum de vanille. 

Une fois ses affaires rassemblées, elle s'approcha de lui et l'embrassa une dernière fois.

"-Adieux Yoongi, j'espère que quelqu'un saura te faire sourire."

Ils se regardèrent, vide de tout sentiments. Enfin presque, si elle avait su regarder convenablement elle aurait vu au fin fond de ses yeux une galaxie d'émotions emprisonnée qui ne demandaient qu'à trouver un moyen quelconque de s'enfuir. Mais au lieu de passer outre les apparences, elle fuit cette relation qui ne menait nulle par sauf au malheur d'une innocente. 

Elle n'aura même pas essayer de sauver quoi que ce soit. Yoongi était déçu et il se promit que cette déception serait le dernier sentiment qu'il ressentait. A quoi bon ressentir si c'est pour qu'il ne reste que de la souffrance ?