Sept

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Halmeoni = Grand-mère, mamie en coréen


─ Taehyung, mon petit...

Nous étions mercredi après-midi. Hier n'avait pas été plus concluant que lundi, ou que tous les autres jours précédents d'ailleurs. Ce matin, je m'étais fait battre par mes "camarades de classe", comme d'habitude.

Je l'avais croisé aussi... Son regard m'avait fait tellement peur... J'avais peur de ce qu'il pouvait me faire...

Me refaire...

En ce moment, Élise, ma grand-mère tant aimée, me regardait durement, bien qu'avec une lueur plus de tristesse que d'énervement.

Tu as encore... Minci...

La tête baissée, assis sur mon canapé couleur crème, je me mordais la lèvre inférieure.

Pourquoi me ment-elle ?

─ Je... Je suis désolé halmeoni...

Elle me sourit tendrement et passa une main maternelle dans mes cheveux châtains.

─ Est-ce que tu manges les gâteaux que je t'apporte au moins ?

Je baissais encore un peu ma tête et commençais à triturer mes doigts, nerveux.

─ De ce que j'ai vu dans la poubelle, pas vraiment...

Elle soupira, continuant de sourire.

─ Ce n'est pas grave. C'est plus pour ta santé tu sais, je ne te forcerais pas.

Elle prit sa tasse de thé dans ses mains tandis que je relevais légèrement ma tête vers elle, avec un petit sourire.

Tu me comprends si bien, halmeoni...

─ Tu peux manger des fruits, ça ne fait pas grossir...

Elle posa sa tasse sur la table basse, se tournant vers moi. Ses cheveux blanchi par l'âge et ses petites lunettes rondes sur le bout de son nez collaient parfaitement avec le cliché de la mamie parfaite. Elle avait un peu de ventre, mais ça lui allait bien, et portait toujours des robes ou des jupes sans les tons colorés.

Elle était mon rayon de soleil, ma raison de vivre.

Mais actuellement, elle me regardait sérieusement, avec une grande inquiétude présente au fond de ses prunelles marron.

─ Tu sais mon enfant, si c'est à cause de ce que ton père et ta mère t'ont dit ce jour là, sache que tu n'as pas à t'en faire...

Mes yeux devinrent humides sans que je puisse les contrôler... Puis je me jetais dans ses bras, enfouissant ma tête dans sa poitrine, et commençais à pleurer à chaudes larmes, voulant évaluer ce trop plein de souffrance avec la seule personne que j'aimais...

𝐀𝐧𝐨𝐫𝐞𝐱𝐢𝐞 ᵏᵛ {EN PAUSE}Où les histoires vivent. Découvrez maintenant