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EN RÉÉCRITURE, ATTENTION ANCIENNE VERSION DE L'HISTOIRE, RISQUE D'INCOMPRÉHENSION.

Deux idées me passait à présent en tête , l'une me conseillait de m'en aller d'ici et faire comme si rien ne se passait et l'autre me demandais de retourner à l'intérieur et ne plus me retourner. En n'y réfléchissant, les deux idées sont complètement puéril et la première complètement débile. J'aurais peut être pu passer outre et opter pour la deuxième idée, mais mes jambes restent figées.

Le silence. Voilà ce qui règne depuis quelques secondes maintenant.

Un silence dense qui semble suspendre le cours du temps.

Et dans cet intervalle figé, deux tentatives de fuite traversent mon esprit.

L'une me souffle de rebrousser chemin et de prétendre qu'il n'est pas là, face à moi.

L'autre me presse de faire marche arrière et de ne plus jeter, ne serait-ce qu'un seul regard, vers ce qui se tient derrière moi.

Mais entre ces deux élans de fuite, il y avait... moi.

Et ce corps figé et ancré qui était incapable d'obéir à la moindre impulsion. J'avais l'étrange impression que mes jambes s'étaient soudées au sol et que la terre refusait que je parte.

Mon regard, quant à lui, demeurait prisonnier du sien. De son regard impassible que je connaissais trop bien.

Voilà quelques jours que l'accident entre nous avait eu lieu, et le revoir là, devant moi, faisait remonter à la surface tout ce que j'avais enfoui.

Lui.

Sa relation passée avec ma sœur.

Et ce baiser que mes pensées n'avaient su reléguer à l'oubli, malgré l'opiniâtreté du temps.

Chaque jour, inlassablement, il ressurgissait.

L'embarras me saisit subitement, si bien que je détournai le regard, contraignant mes yeux à se fixer ailleurs.

Mon regard s'arrêta alors sur son garde du corps, posté à quelques mètres, dont l'œil méticuleux scrutait chaque interstice de cette ruelle étroite.

Comme par instinct, mes prunelles parcoururent à leur tour notre environnement immédiat, avant de revenir se poser sur le prince.

Il arborait une tenue décontractée et coiffée d'une capuche qui, du moins, suffisait à effacer tout soupçon sur son identité.

Je baissai à nouveau les yeux.

Arole : Bonjour, Merveille.

Sa voix résonna entre nous, et je me sentis vaciller.

Mon regard se releva vers lui, tandis qu'il réduisait la distance qui nous séparait de quelques pas mesurés.

J'ouvris les lèvres dans l'intention de répondre, mais, comme lors de notre précédente entrevue, aucun mot ne parvint à franchir le seuil de ma bouche.

Lorsqu'il fut à portée de souffle, je déglutis avec peine, avant de tenter, dans un ultime sursaut de volonté :

Moi : Bonjour... Arole...

Dis-je d'une voix tremblante, que je détestais du plus profond de moi-même.

J'aurais voulu me montrer assurée et souveraine de mes émotions, et pourtant, tout en moi vacillait.

Sa présence soudaine alors que je n'avais nullement anticipé sa venue, me déstabilise profondément.

Et moi, qui n'avais jamais véritablement digéré ce qui s'était produit... Dieu m'en soit témoin, à cet instant précis, j'aurais voulu lui hurler tout ce que mon cœur contenait, lui réclamer la raison de son comportement à mon égard.

LE PRINCE ET LA CHRÉTIENNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant