- Bonsoir Maddison, comment allez-vous aujourd'hui ?Je m'installe dans le canapé face au fauteuil du Docteur Evans et j'attrape un des coussins en fausse fourrure pour le poser sur mes genoux. Une habitude que je tiens du début de ma thérapie. Lisser les poils synthétiques me détend. Je reste un court instant sans lui répondre, comme pour créer un peu de suspense. Puis je lui souris.
- Je vais incroyablement bien.
Elle se redresse en s'appuyant sur ses accoudoirs. C'est fou, je ne savais pas que la colonne vertébrale permettait aux humains de se tenir aussi droit.
- Racontez moi tout.
Quand je suis de bonne humeur, la règle « Si tu parles je ne dis rien » n'est plus vraiment de mise. Au contraire, plus ma thérapeute me pose des questions, plus je raconte à quel point je me sens heureuse. Je ne l'avouerai jamais, mais la lettre que j'ai écrite la semaine dernière m'a beaucoup aidée.
- Hier soir, j'ai même oublié de prendre mes cachets. C'est le manque qui m'a rappelé que j'en avais encore besoin.
La réflexion sur mon traitement la fait sourire.
- Je suis prête.
Je sais qu'elle adore me poser des questions, alors je laisse un peu de mystère.
- Prête pour quoi ?
- Laisser mon passé derrière moi, et donner une chance à mon futur.
Elle me fixe avec une fausse expression d'indifférence,mais je suis sûre qu'au fond d'elle, c'est une explosion de joie.
- Comment vous sentez vous ?
- Fière. Je suis fière de moi.
Après mon rendez-vous avec ma psychiatre, je file chez moi pour me changer. Logan a demandé à certains d'entre nous de venir à partir de vingt heures pour manger des pizzas avant que le reste des invités ne débarque. Je sais pertinemment que c'est une technique pour que nous l'aidions à préparer la soirée mais ça ne me dérange pas. Chaque minute passée avec mes anciens camarades de classe est du bon temps. Ce soir, le dress code est rouge, noir,blanc. Logan ne s'est pas cassé la tête, ce sont les couleurs du lycée. En soi, c'est plutôt malin, car en tant que sportifs, nous avons tous au moins un vêtement qui respecte ce thème. Pendant que je cherche ce que je vais porter avec mon jean noir et mon petit top blanc, le ciel semble m'entendre. Mon téléphone sonne. Je l'attrape et le déverrouille.
Hello Princesse, porte ma veste ce soir, il ne fait pas chaud. Hâte de te voir.
Le message de Paul me donne un sourire que je n'espérais pas. Je tape une réponse rapide et je finis de m'habiller. Je jette un coup d'œil dans le miroir. Je me trouve mignonne comme ça,même si mes cheveux blonds ressemblent à une bataille de la guerre de sécession. Ils sont totalement libres et emmêlés. Je passe donc ma brosse pour casser les nœuds. Je finis par me faire deux tresses plaquées sur le crâne pour coller avec mon style sportif. Mon maquillage de ce matin n'a presque pas bougé, il met toujours aussi bien en valeur mes yeux verts, alors j'ajoute simplement une touche de rouge à lèvres.
- Eh mais t'es jolie toi ce soir.
Je parle avec mon reflet. Il ne me répond pas. Tant pis, je suis de bonne humeur, je suis prête à accepter cette ignorance.
L'horloge de la voiture affiche « 20:20 » quand Adam coupe le contact. Il me jette un regard et soupire.
- Tu as conscience qu'on a l'air ridicules fringués comme ça ?
VOUS LISEZ
Soixante Nuits
Random"Maddison ? Si Harry Potter était mort au milieu du bouquin, tu crois que Ginny Weasley aurait quand même eu sa fin heureuse ? Levant la tête de ses papiers de demande de passeport, elle fronça les sourcils et regarda son frère jumeau. - Bien sûr...