Tout est noir. Un noir aveuglant, comme une trop grande ouverture lumineuse. Je ne sais pas si mes yeux sont ouverts, mais j'ai la tête éclatée sur le sol. Mon crâne est devenu fragmenté et le bois devient rouge. Je sens mille mains sur mon corps de marbre. On me retient, on me pousse et me tire de tous les côtés. On prend mes mains, serre mon bras, pousse mon ventre. Et je tombe sur le dos, je descend. Je sens déjà la terre et les verres qui rentrent par tous les pores de ma peau. Et puis je sais, mes yeux sont ouverts sur le froid et ils n'ont jamais été aussi clairs. Un bleu presque blanc et mes lèvres retroussées sur mes dents dans un sourire tordu par le bonheur de la fin. Le terreau recouvre mon visage et je m'étouffe dans la noirceur. Trois visages qui s'entremêlent et tourbillonnent devant moi. Je les entend comme de loin, ils crient mon nom et moi je leur ris en plein visage et je pleure de joie quand je leur dit: « je meures ». On me ramène dans le cimetière qu'on appelle monde. Je vois ma naissance dans ce monde gris et puis je me vois le quitter en passant dans les rues sans avoir les pieds au sol et je glisse sous des lumières de toutes les couleurs. Je ne croyais pas que le chaos pouvait être aussi splendide, aussi resplendissant. C'est magnifique, mais la peur empoigne mon estomac et le secoue terriblement, je veux revenir à la laideur, tout pour arrêter cette douleur exquise. Je cherche au travers de mes cheveux un interrupteur quelconque, un bouton ou une ficelle à tirer pour que la Terre cesse de tourner, mais il n'y a rien, seulement ma peau qui tombe par morceau et qui se colle à mes doigts, mes cheveux tombent, ma peau devient verdâtre, mes ongles se détachent du bout des mes doigts, mes yeux fondent sur mon visage meurtri. Je me réveille dix heures plus tard sans être certaine que le monde existe réellement.
VOUS LISEZ
Alcoolo à temps partiel
De TodoJ'aime bien prendre un verre une fois de temps en temps. En fait, peut-être plus qu'un verre. J'aime bien quand mes sens sont brouillés et que les nuages disparaissent. J'aime quand tout fait plus trop de sens et qu'il n'y a rien qu'hilarité et fumé...