Chapitre 22

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L'arrêt brutal de ma prison me sort de mon sommeil. J'ouvre les yeux sur une lumière si aveuglante que je met du temps à comprendre qu'ils ont ouvert le carrosse. Le visage de mon kidnappeur m'est étranger. Il me sort de la, ses grosses mains agrippant négligemment ma robe. Je regarde autour de moi, l'endroit est désert . Il n'y a qu'une maison et des arbres à perte de vue. Combien de temps avons nous roulé ? Cela m'a semblé être une éternité .

- Emmène la à la maison avant que quelqu'un ne la vois.
- Qui êtes vous ? Je hurle avec une force qui me surprend.

Personne ne me répond. Au lieu de ça, ils m'emmènent derrière , dans une grange et m'enlève ces cordes qui me sert les mains depuis qu'il m'ont kidnappé.

Aussitôt libre je me retourne pour leur faire face et tenter de partir mais la porte est déjà fermé. À clé. De toute mes forces je commence à hurler à plein poumons espérant que quelqu'un m'entende, en vain . Nerveuse je fais les cents pas les bras croisé autour de moi. L'endroit est lugubre, terrifiant et comme toujours trop calme. Je regrette alors les rires enjoués de mes parents et même leurs disputes lorsqu'ils parlaient de mon avenir qui à présent n'a plus lieu d'être. Je déteste le noir. Je déteste être seule et je déteste ma vie. Je n'ai plus d'espoirs quand à ce qui pourrait se passer. Je n'ai même pas pu dire au revoir à François. À Sébastien..

Comme si j'avais eu une prise de conscience, je m'assoie comme une adulte raisonnable, attendant que la mort s'amène à moi. Dans l'attente, je me surprend à dévisager tout ce qui se trouve autour de moi et que la lune rend visible grâce à petit troue sur le toit. Les tas de pailles ne m'ont jamais parut aussi beau. Ils me rappellent mon chez moi.

- Elle est à l'intérieur.

Je me lève, prête. La porte menant à la maison s'ouvre. Aussitôt et invraisemblablement le visage de Sébastien m'apparaît. Dans un élan qui dépasse l'entendement, je me précipite vers lui, le cœur noyer par les larmes. Je suis si soulagé que je le serre aussi fort que je peux dans mes bras.

Mais son corps a perdu de sa chaleur. Raide, j'attends qu'il fasse de même mais il n'en ai rien. Pour me convaincre que tout va bien je continue à resserrer mon étreinte. L'attente est interminable. J'ai alors peur que tout ce qui ce passe vire au cauchemars et les paroles de cette bonne femme morte aujourd'hui me reviennent en tête. « Ne fait confiance à personne ». Je m'apprête à reculer lorsque ses bras se resserrent autour de moi.

- Sarah. Sarah, répète- t-il comme si ces mots étaient la seule chose qui le rendait heureux.

Je ne me suis jamais sentie aussi vivante qu'à cet instant. La. Précisément à ce moment où ses bras fort me serre contre lui comme si j'étais la chose la plus précieuse qu'il n'est jamais eu. Puis il me fait reculer, ses mains agrippant mon visage. Ses yeux me regardent tandis qu'émerveillé par ce que j'ai en face de moi, je ne cesse de l'admirer. Le plus beau dans tout cela, c'est de prendre conscience que ses yeux vert m'admirent eux aussi.  C'est comme ci nous nous retrouvions après des mois sans pouvoir se voir, se toucher ou juste respirer l'un à côté de l'autre. Ces longs jours on été atrocement douloureux mais c'est comme si tout était derrière moi. Je ne ressens plus aucun doute.

- J'ai tellement à te dire, murmure-t-il en embrassant mes mains froide.

Il m'entraîne à l'intérieur de la maison. Il n'y a personne et j'ai beaucoup de question à lui poser mais je ne veux pas risquer de briser ce doux moment.

Nous arrivons dans une pièce où un sofa poussiéreux nous appel. Je le regarde s'avancer et retirer sa veste, qu'il pose dessus puis il revient vers moi, sa main tendu vers la mienne. Je la saisis, et le suis.

Nous nous installons et ses bras viennent me prendre contre lui. Ma tête se pose alors sur son torse tendis qu'il m'emprisonne tendrement.

- Je sais tout. Les menace de mon père, le poids sur tes épaules et je sais aussi ce qui t'a poussé à t'éloigner de moi.

Je veux me redresser pour lui faire face mais il me retiens, ses gestes toujours aussi délicat que si j'étais de la porcelaine.

- J'ai demandé à Catherine de m'aider, murmure-t-il. Je ne savais pas ce que je pouvais faire, j'étais désemparé . Je savais que si je te demandais de me suivre tu ne l'aurais pas fais pour me protéger et protéger François. J'ai alors fait croire à ton enlèvement et ta mère, je veux dire Catherine m'a aidé.
- T-tu veux dire que Catherine..

Je ne continue pas, les mots n'arrivant pas jusqu'à hauteur de ma bouche mais il me comprend et acquiesce.

- Restons ici, dans cette maison un moment jusqu'a ce que nous trouvions une autre solution.

Je soupire, la tête toujours contre lui. Le calme c'est installé au sein de cette endroit et a apaisé mon cœur en l'enveloppant d'un voile doux et réconfortant. Nous sommes à des années lumière des moments où nous nous disputions. Il n'y a plus que lui et son odeur si enivrante qui me donne envie de rester assise, dans cette position, toute ma vie.

- Je t'aime, souffle-t-il dans mon oreilles.
- Je t'aime aussi.

Princeps || Reign (réécriture et nouveau chapitres) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant