Je regardais le ciel, appuyant légèrement mon cou contre le dossier du banc. Les nuages blancs se baladaient le long de cette voie bleue. Le soleil réchauffait ma peau blanche et le vent s'amusait à laisser mes fines mèches de cheveux caresser le haut de mon crâne. Je triturai mes doigts à l'intérieur des manches de ma doudoune. Je me plaisais à jouer avec la matière de ma veste, à sourire aux faibles rayons de soleil qui traversaient la poussière pour venir s'écraser sur mes joues rougies par le temps frais de la journée.
Et puis je me me suis amené sur le chemin des souvenirs, en me demandant simplement que ferons-nous dans le futur, plongé sur les rues de notre avenir.
On se souviendra des premiers cadeaux qu'on avait reçu pour Noël, on se souviendra des premiers fou rire qui avaient illuminé nos vies.
On se souviendra des premières fêtes qu'on avait organisé avec nos amis, on se souviendra aussi des premières cuites qui nous avaient rendues dans ce doux état secondaire.
On se souviendra de notre premier amour et de notre première fois. On se souviendra des soirées à la belle étoile et de notre premier chagrin.
On se souviendra de nos amis qui avaient marqué notre adolescence, notre vie. On se souviendra de nos plus grandes batailles et de nos plus belles victoires. Mais on se souviendra aussi des cicatrices qui seront gravées à jamais dans nos cœur et on se souviendra de la première fois que nous étions tombés malades.
Et à ces petits souvenirs, on en donne une vie. Nous logeons sous le même ciel, et pourtant nous savons tous que ce chemin s'arrêtera aux portes de la mort. Pour certains ce ne sont que des souvenirs, que des mots, mais à ces mots on en donne un sens.
Si vous saviez comme j'étais effrayé. Demander pourquoi au ciel me paraîssait inutile, et pourtant je le faisais quand même. Je rangeai aisément mon carnet dans mon sac à dos. Puis cette douce obsession surgit et m'ordonna de vérifier si mon sac était bien fermé. Alors je glissai une seconde fois la fermeture le long de mon sac, le refermant à nouveau. Puis une troisième fois. Enfin, une quatrième. Comme si cette anxiété n'était pas assez rassasiée. Mon cerveau restait bloqué sur cette obsession qui m'obligeait à rester restreint sur l'ouverture du monde.
Les gens me trouvaient étranges, pas fréquentables. Ma sociabilité était encore minimale sur mon existence et sur celle des autres.
Je soufflai de désespoir, me levant du banc. C'était l'heure.
Je me dirigeai vers mon arrêt de bus, jetant un dernier regard sur le banc afin de savoir si par malheur j'avais oublié mon carnet. Et puis je vérifiais a nouveau si il était proprement bien rangé dans mon sac.
J'aimerais mourir parfois puisque l'impuissance de tous mes gestes, de la totalité de mes paroles ne me laissait pas le choix de ne rien dire. J'avais des peurs qui ne cessaient de grandir qui ne s'estompaient jamais. Ca faisait des mois que je croyais que le monde m'effaçait. Ça faisais des mois que je ne cherchais plus, me laissant adopter par la maladie.
Je montai dans le bus et m'étais assis. Le moteur roucoulait doucement contre mes hanches, attendant patiemment qu'Il entre.
Il avait les yeux brillants, les cheveux couleur miel. Son odeur estompait tous mes sens et je ne pouvais m'empêcher d'aimer ça. Il rentra dans le bus. Le regard dans le vide, Il céda sa place à une vieille dame si charmante qui tenait son panier d'osier. Je sortis à nouveau mon carnet et écrivis. Je le décrivais, à ma façon je l'admettais. Ses yeux horizons défilaient en même temps que le paysage. Mon regard se perdait à nouveau sur sa silhouette.
Fièrement tendus, ses muscles roulaient à travers son gilet. Ses mains larges s'agrippaient aux barrières de sécurité. Ses longs écouteurs blancs me laissaient profiter de sa douce musique qui s'y échappait faiblement. J'avais finis par être accro.
Mon crayon glissait lui même sur les pages usées de mon cahier. Un sourire furtif étira mes lèvres légèrement gercées.
Mes mains sèchent saignaient de part et d'autre entre mes phalanges et mes os.Ma peau pâle contrastait à sa peau basanée et bronzée. Une légère cicatrice rayait son sourcil droit.
Je sortis ma crème de la petite poche de mon sac, essayant en vain de nourrir la peau rêche de mes mains. Ce contact frais brûla légèrement ma peau et je luttais pour ne pas lâcher de grimace.Au prochain arrêt il sortait. Je ne pus l'empêcher de le regarder jusqu'a ce qu'il sorte.
Sortis.
Il était sortis du bus. Il n'avait pas regardé une seule fois devant lui, scrutant ses pieds. Il m'a laissé une dernière fois son odeur, créant une atmosphère légère. Je l'ai suivis du regard une dernière fois, comme si il me quittait à nouveau pour toujours.
Sa démarche masculine et dure lui donnait beaucoup de confiance en lui, ses longs bras pendaient autour de sa taille. Ses fesses remuaient à chaque pas. Il était terriblement sexy.
Et pourtant.
Il me passait devant comme si je ne faisais que partie du décor.
Je rangeai mon carnet, vérifiai si mon téléphone était toujours dans la bonne poche. Cette fois ci, je me fis confiance et décidais de fermer une et bonne fois pour toute mon sac à dos. Il ne manquait plus qu'un arrêt avant d'arriver.
Je me mis moi aussi à regarder le paysage, resserrant mon sac à la pensée de l'homme qui me hantait à chaque trajet de bus. Mon esprit se referma à nouveau sur ce monde noir, dicté par Olive. J'étais malheureusement seul, à mon plus grand désespoir.
Je me rendis dans la salle. Voir mon psychothérapeute.
Mais.
Je me suis rendu à l'évidence. Si cette personne m'obsédait, c'est que mon coeur était atteint.
« Remède pour une obsession : en avoir une autre »
Obsession. TOC
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Daydreamers
FanfictionOn a tous un rêve. Un rêve de jour, ou bien un rêve de nuit ? Qu'en est-il du leur ? Et qu'en est-il du votre ? #1 mentalité #37 JeanxMarco