Le ciel gris rend la ville terne, lui donnant l'apparence d'être en plein deuil.
Je marche à travers les rues d'un pas décidé et rapide, le peu de détails auxquels je fais attention m'attristent. Les arbres ont déjà perdus leurs feuilles depuis longtemps et ne ressemblent, à présent, plus que à des êtres dénués de toute vitalité. Les personnes qui croisent mon regard me fixent étrangement comme si le désespoir était inscrit sur mon visage marqué par l'épuisement.
Je me sens oppressée, emprisonnée dans une réalité qui ne semble plus mienne.
Je me cache sous ma capuche priant qu'on arrête de me dévisager ainsi.J'arrive enfin dans cet endroit aussi sombre que mes cauchemars incessants. Là où l'air est plus pesant que lorsque je me réveille d'effroi après ceux ci. Je me demande souvent comment les individus dans la même situation que moi arrivent à montrer le contraire de ce qu'ils ressentent vraiment.
Les mouvements de mes jambes commencent à devenir lourds et trainants, je peine à avancer. Mon cœur se noue à chaque fois que je m'approche de tout ce qu'il reste de mon passé qui était si parfait jusqu'à ce qu'il ne devienne que pénible solitude suite à l'événement fatidique d'une existence.
J'y suis, je lis encore et toujours ce nom écrit sèchement sur cette pierre glacée se trouvant en face de moi. Mon seul et unique amour réduit à une simple inscription.Je me remémore le moindre de nos souvenirs, des beaux aux désastreux, des chaleureux aux blessants.
Je lui dois bien ça, non? De ne jamais l'oublier peu importe à quel point je souffre de son absence à mes côtés. Et puis je pense, de la même façon que à chacune de mes visites, à toutes les choses que nous aurions pu faire si la mort ne l'avait pas emportée dans un univers inaccessible. Nous avions encore tant à accomplir, alors, pourquoi me l'avoir arrachée si vite?
Si j'avais eu l'occasion ne serait ce que de passer une journée de plus en sa compagnie, j'aurais eu une infime parcelle de temps de lui dire à quel point je l'aimais, je me serais blottie dans ses bras et lui aurais avouée qu'elle était la femme la plus magnifique qui soit arrivée dans mon monde. Mais maintenant, je ne peux plus que le penser.Les flocons tombants lentement, de plus en plus nombreux, sont en harmonie avec la cascade dévalant mes joues rougies par le froid.
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Jusqu'à ce que la mort nous sépare
RomanceAya raconte son histoire passée avec Nora du début à la fin en passant par toutes les émotions jusqu'au deuil.