Chapitre 1.

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"Même si notre histoire s'est terminée brusquement, elle n'en était pas moins pleine de merveilles alors j'aimerais la raconter pour que tout le monde sache à quel point tu étais une tempête chaleureuse dans ma vie"

Tout commença un samedi de printemps déjà bien entamé. Il ne restait que un peu plus de un mois avant la fin de l'année après quoi mon copain, Raphaël, allait quitter notre petite ville pour faire les études dont il avait toujours rêvé à l'étranger alors qu'il me restait encore une année de secondaire à passer avant d'atteindre mes 18 ans.

À vrai dire, je ne l'aimais pas, du moins pas de cette façon. À cette époque là, je savais déjà très bien que je n'étais attirée que par les femmes mais un étrange sentiment de peur m'empêchait de l'assumer même si je savais pertinemment que mes proches le prendraient positivement sans me rejeter. Mais quand mon meilleur ami m'avait fait part de ses sentiments à mon égard, je n'avais pas pu ne pas entrevoir une occasion de pouvoir le cacher encore plus, au moins jusqu'à avoir une confiance suffisante en moi que pour en parler, donc j'avais accepté de sortir avec lui.
Ça faisait déjà un an que nous étions ensemble et même si il avait pris ma virginité c'était ce que je préférais à la pensé d'être à découvert sur mes préférences peu communes. Je regrette toujours autant d'avoir joué avec son amour si sincère pour moi.

"Un jour je m'excuserai convenablement". Devant moi, ses yeux bleus me fixant m'avaient sortie de mes pensées. Je m'étais excusée et ensuite, nous  étions entrés dans le cinéma devant lequel il me demandait ce que je voulais voir pour finalement me perdre dans mes nuages cérébraux et ne pas lui répondre . Le film que j'avais  choisi au hasard était très ennuyeux pourtant Raphaël avait l'air plongé dedans avec un attrait surprenant.

J'étais à deux doigts de m'endormir quand un baillement singulier et peu gracieux avait attiré mon attention sur une fille assise quelques sièges plus loin dans cette salle aussi vide que l'intrigue de cette projection.
Malgré le peu de luminosité environnante, j'avais remarqué à quel point elle était belle et surtout qu'elle avait un style atypique. Je pense que c'était du punk rock bien que je ne sois absolument pas calée en terme de style vestimentaire.
Après avoir vu que je la fixais, elle s'était retournée vers la fille qui se trouvait à sa droite et l'avait embrassée pour ensuite tourner sa tête dans ma direction. Gênée, j'avais rabattu ma capuche et avais détourné le regard.

À la fin du film, mon petit-ami m'avait réveillée et j'étais sortie encore dans les vapes. J'étais repassée devant cette fille et dans la lumière, je m'étais aperçue que son visage me disait quelque chose mais je n'arrivais pas à me rappeler où j'avais pu déjà la rencontrer.

Après un bon repas dans un restaurant thaïlandais payé par Raphaël car je pensais avoir oublié mon porte-feuille à la maison, il m'avait ramenée chez moi avec sa moto que ses parents lui avaient acheté d'un claquement de doigts pour son anniversaire quelques mois plus tôt.

Enfin rentrée, il était pourtant tard mais, sans surprise, il n'y avait personne pour m'accueillir ni même aucun signe de vie, comme la plupart du temps en fait. Cette grande maison était vide en permanence, encore plus depuis que ma sœur était allée vivre à l'autre bout du pays pour "changer d'air". Elle me manquait mais je comprenais plus que personne à quel point la vie dans cette ville était sans avenir.

J'étais montée dans la salle de bain pour prendre une douche après cette journée fatiguante.
Nue devant mon miroir, je jugeais mon physique. Je suis plutôt grande (1m76) et je dois dire que cette taille m'a souvent aidée à ce qu'on ne m'ennuie pas. Mon corps était musclé grâce aux multiples sports que j'avais pratiqué depuis ma plus tendre enfance. Ma poitrine n'était pas énorme voir même petite mais je l'aimais comme ça. Mon atout majeur d'après moi était mes yeux: Leur vert magnifique et la petite tâche brune que j'avais dans celui de droite donnait un avantage certain à ceux ci. Et enfin, j'avais fait une coloration blanche sur la totalité de mes cheveux dont les racines commençaient déjà à être visibles; je trouvais ça vraiment beau sur ma chevelure plutôt courte.

Je venais d'entrer sous l'eau agréable bien que tiède quand la sonnette avait retenti. Énervée de ne pas avoir pu profiter de ce plaisir coulant, j'étais sortie de la baignoire et avais mis un léger pull trop grand avant d'aller ouvrir.

Devant moi, se trouvait la fille du cinéma toute souriante. Ses yeux noisettes ressortaient grâce à leur contour noir et épais très présents.Une mèche de ses cheveux sortait de son bonnet et pendait en plein milieu de son visage d'ange.

-Salut! Je dois te parler d'un truc.

J'étais surprise d'une part qu'une parfaite inconnue connaisse mon adresse et de l'autre que cette même personne ait "Un truc" à me dire. La voyant me regarder de bas en haut j'avais compris que ce n'était pas la tenue idéale pour discuter sachant que l'eau avait rendu mes vêtements à la limite du transparent.

-Tu veux attendre à l'intérieur le temps que je me change hmm...
-"Nora" et oui c'est mieux que d'attendre dehors. Avait elle dit avec un léger rire craquant.

Je l'avais fait rentrer et avais foncé à l'étage mettre des habits convenables et surtout secs.

Après quelques minutes, j'étais redescendue simplement habillée d'un training et d'un t-shirt large. Elle regardait mes photos pendant que je me demandais comment j'avais pu la laisser entrer sans aucun méfiance.

-Donc, heu, Nora, tu es venue pour quoi?

Elle s'était grattée le menton comme pour essayer de se rappeler la raison de sa visite soudaine. Puis, une ampoule s'était allumée dans son cerveau et elle avait sorti un petit carré de son jeans ressemblant étrangement à mon porte-feuille et me l'avait tendu.

-Tiens tu as laissé tomber ça au ciné'.
-Ha... Merci.

Avant même d'avoir pu la remercier vraiment, elle s'était déjà précipitée vers la porte d'entrée.

-Bye faut que je file et sympa ta maison hein.

Après un clin d'œil, elle avait disparu et à vrai dire, je la trouvais incroyablement étrange, mignonne et gentille mais bizarre. En plus, elle ne m'avait parlé de rien du tout.

Jusqu'à ce que la mort nous sépare Où les histoires vivent. Découvrez maintenant