Chapitre 1 : Inna Miyadi

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-Es-tu là ?

Kéwal l'appelait mais il ne vint pas. Pas maintenant, en tout cas. Il aimait prendre son temps, la faire languir d'impatience. Elle n'a pas mis longtemps pour le comprendre. Des yeux, elle couvrit tous les recoins de la grotte dans laquelle ils venaient se retrouver depuis une semaine. Leur sanctuaire secret. L'esprit pouvait être présent mais le corps demeurait dans le monde physique, là où elle méditait pour se connecter à l'Ether, le monde spirituel.

Soudain, comme elle s'y attendait, une voix l'interpela des ténèbres.

-« Du berceau il souleva le ciel, jusqu'à la prochaine réincarnation ils se rencontreront, elle réalisera alors qu'elle avait tort depuis le départ. Les voeux ne mènent pas qu'au bonheur, ils déforment la ligne droite et peuvent conduire au brouillard ». Dis-moi, connais-tu la signification de ces mots ?

C'était une voix grave, la même qui la faisait frissonner dans ses rêves. Comme à chaque rencontre, jamais Kéwal ne voyait son visage tandis qu'il apparaissait. Et à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche pour répondre, il se détournait, l'air agacé.

-Bien sûr, si tu ne sais pas, je ne vois pas pourquoi tu perds ton temps à réfléchir.

-Toujours aussi charmant, répliqua Kéwal dans un soupir las. J'aurais aimé perdre mon temps avec toi mais ce n'est pas possible. Le désert guette, le vent s'est levé et les étoiles ont changées de position dans le ciel. Le chemin que tu nous as tracé n'existe plus, c'est pour ça que je veux te parler. Mon oncle ne bougera pas tant que la vie des habitants du village sera en danger. Et je ne risquerai rien non plus.

Kéwal savait combien le désert pouvait être dangereux même pour elle, détentrice de grands pouvoirs. Le virus de la rose les tuerait en moins d'une minute, ils n'avaient rien pour s'en protéger.

-Si tu savais contrôler ta puissance, peut-être pourrais-tu sauver ton village. Mais tu manques d'expérience et de confiance, c'est regrettable.

-Je suis là mieux placée pour savoir que je n'égalerai jamais la puissance de mes ancêtres. Ne me rabaisse pas !

La mine boudeuse qu'elle imita le fit sourie. Presque aussitôt, il se pencha sur elle et lui murmura doucement :

-Si les étoiles ne sont plus de ton coté, si le soleil t'expose à sa cruauté, il ne te reste plus qu'à suivre les lunes. Elles sont les plus mauvaises, ne leur tourne jamais le dos. Si tu désir survivre, saisis cette opportunité. Mais fais vite car ton village est destiné à disparaitre. Rien n'est à l'homme, le désert reprend tout. Les miens vous retrouveront.

La sympathie qu'elle sentit dans sa voix résonnait plus comme un avertissement qu'elle prit très au sérieux. À peine eut-elle acquiescé qu'il s'était volatilisé, la laissant une fois de plus dans le noir avec ses questions.

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L'an 7714.

Les Déesses ont disparu et ont abandonnées le monde. Un monde appelé Oguidia signifiant " suprême" ou " l'ultime " par les millénaires passés et qui n'est plus que l'ombre de lui-même depuis l'apparition de la sècheresse. À ce jour, le monde se souvint de cette période torride, du souffle brûlant, du sang sec.

De multiples tempêtes frappèrent les hommes, les civilisations furent décimées en l'espace de trois ans. La fonte des calottes glaciaires fut le résultat d'un bon nombre de catastrophes qu'essuyèrent les pays restants mais le pire était à venir. La venue d'une étoile violette provoqua le plus grand cataclysme que le monde n'ait jamais connu, et le début d'une nouvelle ère : celle du premier Impact. D'une ampleur désastreuse, soit 2 000 fois plus terrible que celle de la bombe nucléaire, le ciel embrasé fit pleuvoir des semaines et des mois de chao. On baptisa cette étoile « Magenta de ukephela », celle qui amène la fin.

De la Terre comme au CielOù les histoires vivent. Découvrez maintenant