A d i e u

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(Je préviens que pour une meilleure lecture ce texte est à lire lentement, il faut réellement faire des pauses à chaque virgules ou point, sinon c'est un peu trop rapide)

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Est-ce que tu te rappelles, de nous deux, de nos après-midi passées ensemble ? Sur cette colline qui encore aujourd'hui garde tous nos secrets.

Sûrement pas... tu ne dois même pas « pouvoir » te souvenir. Peut-être que tu ne m'entends même pas en fait... Pourtant je te parle quand même parce que je veux que tu saches tout ce que je ressens.

Cette colline, c'est là où nous rêvions, ensemble. Nous rêvions ensemble d'un avenir meilleur. Un monde où on serait accepté. Mais non, nos rêves ne sont pas devenus réalité et maintenant je suis seul. On a beau me dire « la mort fait partie de la vie, il faut s'y faire » je ne m'habituerai jamais.

Ton absence.
La solitude.
Le vide.

Tout ça, je ne m'y habitue pas et ne m'y habituerais jamais. Tu sais pourquoi ? Parce que tu me manques. Énormément. On était deux mecs, rencontrés au lycée. Tout ça c'était normal. On avait vite accroché et moi qui était nouveau dans cette ville tu m'avais montré cette colline. Ton jardin secret. Ça me prouvait que tu me faisais confiance et pour une raison qui m'étais encore inconnue ça m'avait fait plaisir.

Maintenant je sais.

Alors je t'avais rendu la pareille. Ça m'avais pris plus de deux mois mais j'avais fini par osé t'avoué mon plus lourd secret, celui que personne, même mes amis les plus proches ne savaient. J'aurais cru mon coming-out plus difficile, j'aurais cru que tu me rejetterai. Que tu veuilles rester simplement ami avec moi. Mais non, à la place de ça tu t'étais juste rapproché de moi. Et tu m'avais embrassé. Notre premier baiser. Et il sera à jamais inscrit dans ma mémoire. Toutes ces sensations.

L'envie.

La douceur.

La passion.

Le besoins.

La chaleur.

Mais surtout,

L'amour.

Je n'ai jamais osé te le dire et maintenant si tu me le demande j'en ri mais tu es la première personne que j'ai jamais embrassé. J'étais le genre de mec timide, toujours tout seul avec un livre à la main et mon déménagement n'arrangeait rien. Alors qu'à côté, toi t'étais le populaire, joueur dans l'équipe de foot avec toutes les filles à tes pieds. Je me souviens du scandale quand elles ont su que t'aimais les mecs. Encore une fois je souris. Tu me fais sourire.

Si j'avais été une fille on aurait été un couple digne des histoires les plus clichés. Et limite j'aurais préféré. Après tout dans les histoires tout se finit toujours bien. Or là, à part le fait que tu ne souffriras plus jamais, rien ne va.

Je deviens fou.

Je parle tout seul. J'ai l'impression de te sentir à côté de moi. Constamment. Tu sais, je ne suis jamais retourné sur notre colline. Sans toi ce ne serait plus la même chose et je veux garder ce souvenir. Ce souvenir de ton sourire. De ton rire. De tes yeux. De tes lèvres roses. De tes cheveux bruns en bataille.

À la vie, à la mortOù les histoires vivent. Découvrez maintenant