Laissez-moi vivre mes nuits. Laissez-moi fumer, assise sur le bitume, les cheveux au vent. Je ne sais pas où je vais, quel chemin prendre. Mais peu m'importe, j'aime ces moments de solitude, de liberté. Je pourrais courrir jusqu'à l'épuisement, cherchant une présence pour partager les douceurs de la nuit, la musique dans les tympans pour oublier. Toujours plus forte.
Je pense surement de trop. Mes larmes montent doucement. Comme si je déposais mes peines et mes cris du jour à la nuit. Confession intime. Je me blottis dans mon gros gilet en laine. Cette chaleur me réconforte quelques instants. Je me sens toujours aussi seule face à ce monde qui passe devant moi en m'ignorant. Aucun geste de sympatie. Rien. Dis moi, est-ce que j'existe? Je tombe dans le doute. J'ai froid de partout. Je me sens vide de sensations. J'erre toujours dans les rues, puis je m'allonge dans l'herbe pour admirer les étoiles. Pour quelques poussières d'espoir...