Nuit spéciale

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Il fallait que je consacre un paragraphe spécial dans mon journal pour cette nuit magique, durant laquelle j'ai perdu ma virginité. Je dois dire que j'ai eu de la chance, parce que ma première fois s'est faite avec un homme que j'aime. En plus, un homme expérimenté. Et puis, je suis content d'avoir attendu un peu. J'imagine que ça n'aurait pas eu la même saveur si nous étions passés trop rapidement à cette étape.


Son corps sur le mien. Nos deux membres se frottant l'un contre l'autre. Ses baisers de plus en plus torrides. Rien que là, je peux dire que j'étais déjà au septième ciel. Ce n'était pourtant que le début. Jusque-là il avait été doux et prévenant. Maintenant je sentais ses bras puissants m'enlacer, toute sa force, toute sa virilité, toute sa brutalité. Le mâle dans toute sa puissance, au service du plaisir.


Il a commencé à descendre lentement, déposant de légers baisers sur mon torse, mes tétons. Il y a fait une pause, sentant que c'était une zone érogène pour moi. Puis il a continué sa descente. Ses caresses, ses bisous, je n'en pouvais plus. Je n'avais jamais était aussi excité. Et puis il est arrivé devant mon excitation, à son maximum. Ce qu'il a fait avec sa bouche ? Je ne sais pas réellement. Je me suis laissé porter par le plaisir intense. Il m'a fait des choses que je ne croyais pas possibles.


Je ne sais pas combien de temps cela a duré. Il m'a mené jusqu'à l'extase. Je n'avais jamais connu une telle explosion de plaisir. Il m'a fait crier de bonheur ! Il m'a donné la première fois la plus extraordinaire qui soit. On dit que l'on se souvient de ce moment toute sa vie. Pour moi, ce sera un de mes meilleurs souvenirs.


Trempé de sueur, essoufflé, sentant bon le mâle, il est venu s'allonger une nouvelle fois sur moi. Nous sommes restés là, dans les bras l'un de l'autre, le temps de reprendre nos esprits. Enfin surtout moi. Parce que si ma description de l'événement est courte, c'est que j'ai l'impression de ne pas avoir été à la hauteur, d'être venu trop rapidement.

Nous n'avons rien dit pendant près d'une heure. Je voulais prolonger au maximum cet instant de paradis et je savais que n'importe quelle parole briserait le charme. Pourtant, à un moment, il faut bien parler. Nous nous sommes assis côte à côte.

— Je suis parti trop vite ?

— Non, Mathieu, pas du tout.

— Mais, enfin, toi tu n'as pas...

— Ce n'est pas ce qui compte. Je sais que tu as du mal à comprendre. Beaucoup de gens ont tendance à associer la réussite d'une relation sexuelle à l'orgasme final. Pourtant, si on fait attention, ce n'est vraiment pas le plus précieux. M'occuper de toi, te faire du bien, te procurer du plaisir, te sentir te tortiller de bonheur... c'est ça ma récompense. Je n'ai pas besoin d'aller jusqu'au bout pour être heureux. Tes réactions m'ont amplement suffi.

— J'ai eu la plus merveilleuse des premières fois.

C'est idiot de dire ça. On ne peut pas comparer ce genre de chose. Parce que par définition, une première fois, c'est unique.

— Je t'aime.

— Je t'aime.


Lui était encore très excité. Il avait beau dire, la pression entre ses jambes n'était pas retombée. Je me suis mis à genoux. J'ai approché mon visage. Il n'a pas refusé, bien au contraire, il a posé une main derrière ma nuque pour m'encourager. Il m'a donné quelques conseils pour bien m'y prendre. L'explosion ne s'est pas faite attendre, il ne manquait pas grand-chose pour que nous venions ensemble.

— Oh putain !

— Je t'ai fait mal ?

— Ta gueule !

Je n'ai pas compris. Je l'ai laissé se calmer, c'est-à-dire se vider.


Puis il m'a pris dans ses bras, avec sa douceur habituelle. Enfin, pendant qu'il me faisait l'amour c'était plutôt une brute, mais c'est le moment qui veut ça.

— Désolé mon beau gosse, de t'avoir dit « ta gueule ».

— Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

— Je sais que tu ne me mens pas et que c'était ta première fois. Mais tu t'y es pris d'une telle façon... Je n'ai jamais ressenti ça, je n'ai jamais eu un orgasme aussi puissant.

— À ce point-là ?

— Ouais. Quand je dis « putain » au moment fatidique, tu ne dois pas répondre, ça veut dire que tu as ouvert la porte du huitième ciel et que je suis en train de profiter.

— D'accord. Je ne savais pas que j'avais si bien réussi.

— Je te garantis que pour moi aussi c'était une première fois, je n'avais jamais vécu ça auparavant.

Sur le moment, j'étais heureux d'entendre ça. Puis une petite voix m'a dit que ce n'était peut-être pas la première fois qu'il disait ça à un mec. Mais je ne veux pas le croire, je sais qu'il ne peut pas me mentir.


Je suis évidemment resté chez lui pour le reste de la nuit. Je ne peux plus me passer de ses bras pour m'endormir. Enfin, du moins pas le week-end, le reste du temps je n'ai pas le choix.

— Je peux te poser une question ?

Cette entrée en matière est débile, puisqu'il s'agit déjà d'une question. Il n'a pas répondu.

— Je pensais que, enfin, on ferait aussi autre chose.

— Pas si vite, mon beau gosse. La plupart du temps, ça se limite à ce que nous avons fait. L'étape suivante est encore plus agréable, mais je ne voulais pas tout faire en même temps.

— D'accord, je te fais entièrement confiance.

Nous nous sommes endormis, heureux. J'ai l'impression que chaque soir, grâce à Steven, je m'endors un peu plus heureux. J'espère que ça va continuer.


Le journal de Mathieu (3)Where stories live. Discover now