the weather in busan

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''aujourd'hui nous sommes... à environ quarante kilomètres à l'est de là où nous étions supposés être, parce que cet idiot est incapable de lire une carte.''

''qui utilise encore de véritables cartes en papier en ce jour et en cette époque –''

''aujourd'hui nous sommes à boseong. vous devez en avoir entendu parler pour sa production de thé vert, ses plantations de thé vert... ses plats assaisonnés au thé vert... son thé vert...''

''ne te moque pas de la région alors qu'on y est encore, suga-hyung.''

''ce n'est pas ma faute si c'est la seule chose pour laquelle c'est connu. en attendant, on est assis du côté de la montagne, et il faudrait que vous puissiez voir ça –''

jungkook enfonce les écouteurs dans ses oreilles, s'efforçant d'ignorer les bruits de la ville, le trafic impatient et la personne au fond du bus qui crie au téléphone. il s'appuie contre la vitre, ferme les yeux et se concentre sur la voix qui se fait entendre – la voix de suga qui parle de boseong et du trajet pour y arriver, avant que v ne prenne la suite.

c'est un dimanche après-midi, et jungkook aurait tant préféré être dans la quiétude de son appartement plutôt que là dans ce bus bondé et étouffant. d'habitude, il se réveille tranquillement, se prend une tasse de café, la confond avec le pot d'eau de peinture au moins deux fois. il s'assoit sur le sol couvert de journaux et peint librement et sans buten écoutant cette émission de deux heures sur cette petite chaîne de radio, toujours avec une fréquence un peu mauvaise ; c'est ça, son dimanche après-midi, normalement.

mais au lieu de ça il est là, et il est là parce qu'il avait rendez-vous avec le propriétaire d'une galerie qui l'envisage pour sa prochaine exposition – il voulait prendre un brunch, qui, grand dieu, prend un brunch, dans un restau dont la spécialité est le brunch ainsi que sa capacité à faire pleurer jungkook avec un menu entièrement hors de son budget – il est un artiste, bon sang, il ne nage pas dans l'argent. il a pris un bagel et s'est résigné à avoir un dîner de vieilles nouilles instantanées pendant qu'il écoutait l'homme lui expliquer la façon dont lui et ses œuvres d'art devaient changer pour correspondre à son exposition. donc c'est ça, son dimanche après-midi, en ce moment.

il est tombé sur cette chaîne par accident il y a quelques mois. il était avec jimin et hoseok qui apparemment sortaient d'un marathon de théories de la conspiration ; ils lui avaient parlé de chaînes fantômes, de stations de radio qui enregistraient sans qu'il semble y avoir qui que ce soit. dès que jungkook s'était retrouvé seul, il s'était mis à faire tourner les chaînes, juste pour déconner, sans vraiment s'attendre à tomber sur un mystère.

pourtant il en avait trouvé un, d'une certaine façon. mais pas celui qu'il cherchait.

il avait entendu un rire sur une fréquence hachée, et, bien sûr, évidemment que ça lui avait fait froid dans le dos, il cherchait des fantômes et voilà qu'il y avait des rires angoissants à la radio, mais la personne commença à parler et ce fut l'opposé de frissons glacés.

c'était – incroyablement apaisant, immédiatement, jungkook se souvient avoir arrêté tout ce qu'il faisait, s'être assis pour écouter. il ne savait même pas vraiment ce dont l'homme parlait, mais il aimait la façon dont il en parlait. la voix était si grave, presque juste une douce berceuse, sauf quand elle se transformait en ce rire étrange mais plaisant, toutes les consonnes dures retenues au fond de la gorge. jungkook aimait la façon dont il traînait sur certains mots et les bruits qu'il faisait entre deux pensées.

c'était à cause de cette voix que jungkook avait rallumé la radio la semaine d'après ; il voulait l'entendre de nouveau, il voulait une confirmation – est-ce qu'elle est aussi apaisante qu'elle le semblait la première fois ? (elle l'est.)

the weather in busan [Yoonkook]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant