Partie 6

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¤ RETOUR AU PdV D'HANNAH ¤

        J'étais directement rentrée chez moi, et je me demande encore comment j'ai réussi vu la quantité de larmes de rage mêlée d'amertume qui dégoulinaient sur mes joues.

        J'avais foncé dans mon lit, et après avoir enlevé mon slim et mon tee-shirt, et m'étais enroulée dans ma couette, la tête dans mon oreiller.

        Comme j'avais senti mon téléphone vibrer, je n'y avais jeté qu'un bref coup d'oeil. Mais ses vibrations régulières m'avaient empêché de dormir. Chaque fois que je pensais que cette magnifique chose qu'est le sommeil venait enfin, un coup de vibreur me sortais de ma torpeur, et je recommençais à pleurer de plus belle. Je n'avais pas la force de l'éteindre, et, même si je ne me l'avouais pas totalement, pas l'envie non plus.

        Je lisais tout de même les messages au fur et à mesure que je les recevais. Un provenait de Judith pour me demander comment j'allais, les quatres autres étaient de la même personne. Le dernier, ou il me prévenait qu'il arrivait si je ne lui répondais pas, me donna encore plus envie de le frapper. Je reposais mon téléphone et me re-fourrais la tête dans le coussin.

        De quel droit il me menaçait de la sorte - quelque part, ça me procurait une étrange sensation de plaisir amer- ? Et il avait paru tellement surpris de me voir pleurer ! Déjà, je message de ma meilleure amie me laissait comprendre qu'il ne leur avait pas dit, mais j'espérais que Zayn n'avait pas eu de problèmes.

        J'étais habitée par trop de sentiments contraires. J'avais envie qu'il vienne, qu'il essaie d'arranger les choses qu'il me dise ce que je voulais entendre; mais d'un autre côté, je n'étais pas prête à l'affronter. Mes neurones s'activaient à deux à l'heure, je n'arriverais sûrement pas à aligner deux mots, et je chialais comme une gamine contre mon oreiller depuis près de deux heures sans que les larmes ne se tarissent. J'étais vraiment pas d'humeur à le rabrouer, le frapper, ou lui faire la morale. Et encore moins à ME faire faire des reproches.

        En plus, Emily était à la maison. J'avais remarqué sa voiture en arrivant, et résisté à l'envie de me défouler dessus. Je la détestais tellement à cet instant ! J'avais du mal à croire que 24 heures plus tôt, rien ne s'était passé, et qu'en moins d'une journée j'avais autant pleuré. Habituellement, mes chagrins ne duraient pas bien longtemps et je reprenais vite contenance. Mais bon, pour le coup, j'avais encaissé douille sur douille, et d'une manière presque croissante.

        Je réfléchissais tellement lentement, avec mon cerveau embrumé, que je n'en était que là dans mes refléxions lorsque j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir. Je ne bougeais pas d'un milimètre, même lorsque j'entendais frapper doucement à ma porte, qui, vu le grincement explicite, subit le même sort que la première.

        Maintenant qu'il était là, je n'avais même pas envie de le regarder. Qu'il aille se faire foutre, au final. Même si je savais que si ç'aurait été le cas, j'aurais souhaité qu'il soit là.

- Hannah ?

        Comme je ne répondais pas, ni même laissait voir que j'avais remarqué sa présence, il s'agenouilla à côté de mon lit - je le discernais du coin de mon oeil à peine ouvert- et posa sa main sur la couverture, au niveau de mes omoplates.

- Tu me fais une place sur ton lit ? dit-il doucement.

- S'il te plaît, Hannah.

        Il insista encore quelques fois et je me décalais d'une dizaine de centimètres vers le mur, sans toutefois tourner la tête ou même lui jeter un coup d'oeil.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 24, 2014 ⏰

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