J'étais là, assise comme une pauvre débile sur le banc au fond du jardin.
La musique retentissait à fond dans la maison. Je voyais les autres danser comme des fous par la baie-vitrée. Ils fêtaient la fin du bac. J'étais aussi extrêmement heureuse. La fin du lycée c'est quelque chose qui se fête. Je n'y croyais pas. Je ne reviendrai plus jamais dans un établissement scolaire. J'en étais à la fois contente et nostalgique. C'était quand même bien les années de collège et lycée. Ça allait me manquer je pense. Les cours, les profs, les amis, les fous-rires, les pleures, les rumeurs, les amitiés, les sorties scolaires, les engueulades, les peurs, les regrets, les doutes, les amours, les notes, la sonnerie qui retentie, l'ennuie, les contrôles, les soirées, les conneries, le bordel au fond de la classe, les bavardages, le bac, les révisions, les devoirs, la cantine,...tout allait me manquer en fait. Et tout ça c'était terminé. Ça faisait 15 ans qu'on était à l'école alors forcément elle allait nous manquer même si ça faisait des années qu'on se plaignait de se lever tous les matin, des années qu'on rêvait que les profs soient absents, que les bus soient en retard juste pour rater 10 min de cours et arriver dans la salle après les autres.
C'est con mais c'était cool.
Maintenant je ne sais pas ce qui va se passer, je ne sais même pas si je vais décrocher mon bac. Je ne sais pas ce que c'est d'être majeur, d'avoir son permis, d'avoir le droit de boire de l'alcool, d'aller en boîte, d'aller vivre seul faire ses études...
J'ai peur de rentrer dans la vie d'adulte. J'ai peur de perdre tous mes amis de vue.
Mais là, ce n'étais pas ça le problème, j'avais froid et je n'avais rien pour me couvrir. Il était une ou deux heure du matin et ils étaient tous complètement bourrés. J'avais alors préféré quitter la maison avant de voir le carnage que ça allait être. J'avais prévenu qu'il y avait trop d'alcool sauf que comme d'habitude, personne m'écoutait.
Je grelottais alors qu'on était au mois de juillet. J'étais une fragile adolescente, perdue et assise sur un banc alors que les autres s'amusaient comme des fous. Et moi, pendant ce temps là, je repensais à la vie, je rêvais du futur avec un gobelet d'ice tea à la main.
De l'ice tea. Je sais que c'est ridicule. J'avais 18 ans dans deux semaines et je buvais de l'ice tea. En fait, j'aimais pas l'alcool. C'était pas bon. Mais ça, les autres ne me croyaient pas, ils pensaient que j'avais peur de me faire engueuler par mes parents et que j'étais une petite fille modèle bien raisonable. C'était faux. À chaque soirée depuis ma rentrée en seconde, j'avais le droit à la même question, pourquoi je ne buvais pas ? Il y avait toujours ceux qui essayaient de me faire boire, mais moi je voulais pas. Je m'étais toujours débrouillée pour choper un verre sans alcool mais c'était difficile. Il y avait une pression énorme pour boire. Il y avait une pression pour tout d'ailleur. Une pression pour boire, pour sortir avec quelqu'un, pour embrasser, pour la première fois, pour fumer, pour les notes, les soirées, les amis, l'orientation, les vêtements, le physique.
Tout ça, il y avait une énorme pression de la par de la société puisque apparement il fallait être dans la "norme".
Mais moi j'étais pas dans la "norme". J'aimais pas boire, j'avais pas de petit ami, je n'avais jamais embrassé un garçon et donc jamais couché, je ne voulais pas fumer, même pas pour essayer, je faisais de mon mieux pour avoir de bons résultats, j'avais uniquement un petit groupe d'amis avec qui je faisais des soirées mais j'étais pas la meuf hyper belle et hyper bein foutue du lycée qui avait des formes là où il faut et qui va à toutes les soirées. Je savais même pas quel métier je voulais faire plus tard alors qu'on me mettait la pression depuis que j'étais en cinquième. Je m'habillais normalement et pas à la mode, je ne me maquillais pas, je ne me lissais pas les cheveux, j'avais pas un corps parfaits avec des formes et des muscles, non, j'étais totalement plate, j'écoutais pas du rap pour être à la mode.
Voilà, j'en avais marre de tout ça.Il fallait faire attention aux autres, au cas où ils vomiraient, au cas où la soirée tournerait mal. J'étais pas assez adulte pour gérer ça. Je ne pouvais rien contrôler. Car au fond j'étais encore une enfant. Une enfant perdue parmis ce monde d'adulte stressant.
J'avais peur.
Peur de la vie, peur d'être une adolescente.Mwaitn
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mélancolie nostalgique
Teen FictionJe ne peux rien contrôler. Car au fond je suis encore une enfant. Une enfant perdue parmis ce monde d'adulte stressant. Mes pensées nostalgiques