《 Tu n'es plus intéressante. 》

127 7 7
                                    

« Tu n'es plus intéressante. »

Ces mots qui m'ont brisée. Ces mots que tu as prononcés. Que tu les ai crachés consciemment ou non, je ne les oublierai jamais. Ils m'ont permis d'ouvrir les yeux.

Tu sais, je t'ai toujours beaucoup aimé depuis que tu m'as sauvé de ma solitude. Tu te souviens de tous les gamins qui se moquaient de mes cheveux roux et de mes taches de rousseur ? Tu as été le seul à m'avoir défendue. Et je t'en suis infiniment reconnaissante. Merci.

Je me souviens des journées de cours pourries qui le devenaient un peu moins grâce à toi. Tu étais toujours là pour me faire rire. Encore une fois, merci. Merci pour toutes les larmes que j'ai versées à cause d'un fou rire que toi seul peut me causer.

Cependant, j'aurais dû me douter qu'on allait finir par s'éloigner. Mais comme on dit, chaque bonne chose a une fin. Même si j'aurais aimé que ça dure plus longtemps.

Tu te souviens en fin d'année de troisième, quand on a appris qu'on allait dans le même lycée ? Pour être tout à fait franche, je ne sais pas si tu t'en souviens. J'étais si heureuse ! Je ne pouvais pas arrêter de sourire. Enfin, je croyais du moins. Je dois t'avouer que ta réaction m'avait un peu refroidie. Elle m'avait paru surjouée et fausse. Comme si tu ne voulais plus de moi. Ça aurait dû me mettre la puce à l'oreille, mais j'ai mis ça sur le compte de la fatigue et du potentiel stress lié aux épreuves du brevet que nous passions. Qu'est-ce que j'ai été conne.

Pendant les vacances d'été qui ont suivies, tu ne m'as pas contactée, si ce n'est un bref message pour me souhaiter un joyeux anniversaire début juillet. Merci de ne pas avoir oublié cette fois-là, au fait.

J'étais toute contente à l'idée de te revoir après deux longs mois de silence. Je ne tenais plus en place. Et quand je suis arrivée et que je suis venue te saluer, tu m'as à peine accordé un regard. Cette fille accrochée à ton bras avait toute ton attention, et je peux te jurer l'avoir vue me lancer un sourire narquois.

Ça m'a brisé le cœur. Mon meilleur ami, mon seul ami, m'avait lâchée pour sa petite amie. Et putain que ça fait mal. Mais j'avais pris sur moi, je m'étais dit que je pouvais m'entendre avec elle, je me souviens qu'elle s'appelait Debrah. Je me souviens aussi l'avoir beaucoup détestée.

Donc j'ai essayé de sympathiser avec elle, j'ai vraiment essayé. J'étais prête à tout pour toi, à l'époque. Et devine quoi ? Elle m'a envoyé bouler à chaque fois. Et ça fait mal de se faire rejeter, mais j'ai continué, je m'efforçais à penser que j'étais le problème dans l'histoire, que j'avais été offensante sans le vouloir. Tu sais bien que je n'ai jamais été douée pour choisir mes mots avec les autres. Sauf avec toi, bien évidemment. Tu es l'exception qui confirme la règle, comme on dit.

Et elle t'as raconté des salades à mon propos. Je la harcelais, d'après elle. Encore une fois, tout ce que je voulais, c'était m'entendre avec elle pour me rapprocher de toi. Libre à toi de me croire maintenant. En tout cas, à ce moment-là tu la croyais sur parole. Enfin bref. Tu as été extrêmement froid avec moi après cet « incident », si je peux appeler ça comme ça.

J'avais vite compris les intentions de Debrah. Mais je ne voulais pas envenimer les choses, donc je n'ai rien dit. De toute façon, tu ne m'aurais jamais crue, n'est-ce pas ?

Peu de temps après ta séparation avec cette... fille, tu es revenu vers moi. Je t'ai pardonné tout de suite, car tu m'avais présenté tes excuses. Je te connais depuis très longtemps et je sais que c'est difficile pour toi de t'excuser. Mais bon, je t'aime comme ça.

Je me souviens quand Lysandre est arrivé en première. Une crème. Je serais sans aucun doute tombée amoureuse de lui si mon cœur n'avait pas déjà choisi un autre. J'étais si heureuse de me dire que j'avais un second ami. Vous comptez énormément pour moi, Lysandre et toi.

On était bien tous les trois. Même si tu ne provoquais plus mes fous rires. Plus rien n'a provoqué mes fous rires depuis la fin du collège. Nos délires bancals avaient été remplacés par les sujets sérieux lancés par Lysandre. Ça me manquait, mais j'appréciais tout de même nos discussions sérieuses et parfois profondes.

L'équilibre que j'avais retrouvé s'est effondré bien trop vite à mon goût. Je m'étais habituée au fait qu'on était moins proches qu'avant, même si j'ai longtemps été blessée.

D'ailleurs, tu te souviens de cette réunion parents-profs au collège, quand ta mère était venue vers moi presque en courant pour me faire un câlin ? Tu lui racontais souvent nos « aventures ».

Je divague. Mais après tout je suis bien partie pour écrire un roman.

En terminale, tu as rencontré Lucille. Et elle a réussit à percer ta carapace ainsi qu'à soigner les blessures qu'avait causé Debrah. J'aurais aimé être celle à réussir la seconde partie. Mais cette Lucille était une bonne personne, je le sentais. Je ne pouvais pas me résoudre à la détester, même quand elle t'as demandé de t'éloigner un peu de moi car elle était jalouse. Je ne pouvais pas lui en vouloir. Je ne pouvais pas. Après tout, moi aussi j'étais jalouse.

J'espère que tu es heureux avec elle.

J'ai beaucoup réfléchis tu sais, comme je me suis retrouvée toute seule. Lysandre ne savait plus où donner de la tête entre toi et moi. Je ne voulais pas interférer entre Lucille et toi donc je me suis volontairement mise à l'écart. Et puis de toute façon je n'étais pas à l'aise avec elle, il y avait un blocage entre nous deux. Je suis sûre qu'elle l'a senti aussi.

Tu te souviens de la fois où j'ai essayé de t'empêcher de rentrer par effraction dans le lycée ? Tu m'avais hurlé dessus. Je ne voulais pas t'empêcher de « t'amuser » (sache que je ne suis toujours pas d'accord pour ce genre de choses), je voulais t'empêcher de faire une connerie. Tu aurais pu te faire prendre, même si tu l'avais déjà fait. Je voulais t'en empêcher parce que je t'aime, parce que je tiens à toi et parce que je ne veux que ton bien.

C'est d'ailleurs pour ça que j'ai décidé de m'éloigner. Parce que je ne veux que ton bien.

Et je ne t'en veux pas de m'avoir craché ces mots à la figure. Même si les entendre m'ont fait un mal de chien. J'essaie de rester positive en me disant que j'ai été intéressante à un moment donné, assez pour que tu m'accordes ton temps.

J'aimerais te dire que tu n'es plus intéressant non plus, mais tu l'es. La preuve : je n'arrive pas à te lâcher, toi ou les souvenirs dans lesquels tu apparaîs. C'est ce que je chéris le plus au monde.

Je ne sais toujours pas quel amour je te porte. Je ne sais pas si je te vois comme un ami, mon meilleur ami, ou comme le garçon dont je suis amoureuse. Je n'ai jamais eu d'ami avant toi, ce qui pourrait expliquer pourquoi je ressens ça.

Mais je peux dire ça avec certitude : je t'aime, Castiel.

Elanor.

✩✩✩✩✩✩✩✩✩✩

Bonjour, ici l'auteur ! J'espère que ça vous aura plu ! J'ai écrit ça dans un élan d'inspiration au lieu de bosser, j'aime procrastiner :D

Vous aimeriez une autre partie ? Faites-le moi savoir !

Sur ce, baiii~✩

《 Tu n'es plus intéressante. 》Où les histoires vivent. Découvrez maintenant