La nuit était déjà bien avancée lorsque nous avions retrouvé la chambre de Maximilian. Tout le monde avait profité de la fête et je n'avais pas fait exception à la règle... Maximilian non plus, bien qu'il soit dans un meilleur état que moi.
Tout s'était bien mieux passé que ce que je pensais. Après avoir joué aux cartes, nous avions dîné dans une bonne ambiance. Tout était succulent, et j'aurais vraiment voulu que cela dure encore longtemps. J'avais encore du mal à me dire que maintenant, les choses seraient ainsi.
Avachi sur les coussins, j'observai Maximilian se débarbouiller dans la salle de bain, jusqu'à ce qu'il ne retrouve la chambre. Il y avait une sorte d'aura désinvolte qui l'entourait, et qui faisait bouillir mon sang, mon désir.
– C'est d'un sexy, susurrai-je avec l'œil brillant.
Avec une lenteur tout à fait sensuelle, il déboutonnait sa chemise, et ça m'excitait. À cause de l'alcool, à cause de mes hormones, je m'en fichais pour le moment.
Lorsqu'il se rendit compte que je le dévorais du regard, le sien se teinta de malice. Lui aussi avait envie de jouer.
Ses iris appréciaient la moindre parcelle de mon corps étendu là, sur le lit, la chemise ouverte dévoilant une partie de mon torse, en cachant le reste...
La chemise de Maximilian se retrouva au sol, après avoir caressé sa peau, des épaules au long de ses bras... Et j'enviais ce bout de tissu. Un sourire trahit à quel point j'étais ravi de voir son torse musclé dévoilé... Visiblement, les exercices qu'il pratiquait en cachette portaient leurs fruits. Et je m'en léchais les babines.
Une fois assuré que je ne manquais rien du spectacle, il laissa traîné sa main sur son torse, chatouilla un de ses tétons, avant de descendre, lentement, très lentement, vers la boucle de sa ceinture... celle-ci céda rapidement, son pantalon se retrouva sur ses chevilles, avant qu'il ne fasse un pas vers le lit.
Il se retrouva vite sur moi, trouvant mes lèvres tout en parcourant mon corps avec ses mains chaudes et entreprenantes... Je soufflais de plaisir, tout comme lui. Mon amant savait parfaitement comment s'occuper de moi... et ça me rendrait fou.
– Luther n'a pas mis ses mains là où il ne devait pas, j'espère, me susurra-t-il, avant d'embrasser mon cou.
Ce n'était pas vraiment le moment d'aborder le sujet, mais sur le moment, je pensais plus à me sentir coupable qu'à lui en vouloir.
– P-Pas vraiment... il n'en a pas eu le temps...
Son regard trouva le mien, possessif, un peu coléreux. Et je ne savais déterminer si c'était contre moi ou contre Luther.
– Qu'est-ce qu'il t'a fait ?
– Il a juste...
Avec honte, je reproduisais le geste, très mal à l'aise et incapable d'affronter son regard. En soi, Luther n'avait rien fait de bien méchant ; une simple caresse le long de ma cuisse et un léger contact avec mon engin à travers le boxer, mais c'était plus mon comportement passif que je blâmais.
Quand j'avais terminé, le grognement qui s'échappa de Maximilian relevait plus de la bête que de l'homme. Et j'en frissonnais d'appréhension. Pour ne rien arranger, aucune trace de ma Bête, cependant aucune de la sienne non plus.
C'était moi face à lui.
Après m'avoir marqué le cou plus vigoureusement que d'habitude, il suça avec application cette peau souillée par le geste de son ex-amant... Cela me fit mal, cependant j'avais contenu mes protestations, estimant que ma punition était méritée. J'aurais dû repousser Luther plus fort, me débattre, crier, au lieu de rester figé, de me laisser faire.
Malgré moi, des larmes s'échappèrent de mes yeux. De frustration, de peine, d'appréhension. Je refusais de le décevoir, encore moins de le dégoûter.
– Hé, souffla-t-il doucement en caressant ma joue doucement, qu'est-ce qu'il y a ? je t'ai fait mal ?
Oui, mais pas autant que ce poids qui alourdissait mon âme et mon corps ; la culpabilité. Même si je n'y avais pris aucun plaisir, je l'avais laissé faire.
– Tu vas m'en vouloir... longtemps ? Demandai-je, redoutant la réponse.
– T'en vouloir pour quoi ? s'étonna-t-il, tu as fait quelque chose de mal ?
– Ben je... Luther m'a... touché. Et je n'ai pas réussi à le repousser. Je n'arrivais même pas à crier.
Il m'embrassa avec douceur, avant que son regard assombri de désir ne me submerge. La Bête dansait derrière ses iris à présent :
– J'ai baissé la garde, gronda-t-il, je t'assure que ce sera la dernière fois... particulièrement si c'est lui qui rôde autour de toi. Et c'est à lui que j'en veux, pas à toi, d'accord ? Il a profité de toi quand j'avais le dos tourné et... si ça ne risquait pas d'exposer la Meute, je ferais couler son sang pour laver ton honneur.
Ses lèvres dévorèrent à nouveau les miennes, possessives, animales, pendant que ses mains caressaient mon corps. Je profitais de ce moment, de cet échange, mon plaisir exacerbé par mon état, sans forcément répondre comme d'habitude.
Quand il identifia mon malaise, Maximilian délaissa mes lèvres pour retrouver mes iris, inquiets :
– Tu vas bien ?
Je n'avais pas eu le temps de lui répondre qu'un haut-le-cœur m'indiqua alors quel genre de mal j'avais ; trop d'alcool dans mon sang.
Pourquoi avais-je autant bu, ce soir ? Je commençais à regretter amèrement. J'avais passé une bonne soirée et je n'avais pas du tout surveillé ce que je mangeais ou buvais.
La pièce tournait autour de moi et le sol ne me semblait plus plat – heureusement, j'avais réussi à atteindre les toilettes avant de déverser le contenu de mon estomac.
Une fois vidé, je me sentais un peu mieux, même si ma fierté venait de prendre un sacré coup.
Dans l'embrasure de la porte, Maximilian se moquait de moi avec un sourire narquois. Si j'en avais été capable, je lui aurais lancé un regard noir ! Enfin, il m'aida tout de même à retrouver le lit après que je me sois débarbouillé un peu.
On pouvait aisément dire, en cet instant, qu'une nouvelle phase de notre relation avait débuté. Bien que je ne m'en rende pas vraiment compte sur le coup.
Son bras enlaça ma taille possessivement, puis j'avais sombré dans un profond sommeil. Et je souriais, malgré moi.
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The Wicked Wolf - Kaeden (T1) [MxM]
FantastiqueKaeden, un jeune Lycanthrope Bêta, s'attire des problèmes régulièrement. Après une nuit sanglante, il se retrouve orphelin, mais est aussi un tueur. Maintenant instable, son Chef de Meute, Edward, décide de le confier à son frère jumeau, Maximilian...